Steve Nash est déjà en train de répondre à la presse, costard bleu et chemise rose du plus bel effet, crème de cappucino sur les lèvres pour l’effet de style.
A quelques mètres, Grant Hill n’est même pas douché, collé à son smartphone. Après avoir défendu trente minutes sur Kobe (48 pts dans la musette), le papy de l’Arizona prend son temps. Ses gestes sont lents et minutieux.
Le temps de mettre son collant thermique et d’enfiler un costume aux boutons maculés de ses initiales, l’ailier vétéran des Suns fera la fermeture du vestiaire, nous avec, presque trois quart d’heure après la fin d’un match à vite oublier. Symbole d’un début de saison manqué, sa contre performance face aux Lakers ne lui enlève pas quelques sourires ça et là.
« Je suis encore un peu rouillé, physiquement ne je suis au top. Je ne cherche pas d’excuse mais entre le lock out et le camp d’entraînement raccourci, je manque de rythme. Mes jambes ne suivent pas pour l’instant », nous confie le Blue Devil de 39 balais. Voilà qui a le mérite de la lucidité et de la franchise.
Mais bon, les chiffres sont assez éloquents et Hill assez intelligent pour ne pas avouer ses soucis actuels : 9 pts à 33% de moyenne. « Cette saison sera difficile pour tout le monde avant autant de matches à jouer en peu de temps. Pour moi le premier, ça sera compliqué. Mais il va falloir être intelligent », poursuit l’ex-grand blessé du Magic.
Le mot revient avec insistance. Mais dis nous Grant, de quelle intelligence parles-tu ?
« La récupération sera primordiale cette saison. A mon âge, je dois encore plus faire attention à ma nutrition, mon repos, le management de mon corps. Cela veut dire plus de soins, d’étirements, de stretching. »
On comprend mieux pourquoi seul Shannon Brown en train de faire le zozo pour une TV chinoise, est encore dans le vestiaire avec lui.
A observer l’atmosphère familiale et sans pression ostentatoire ambiante, on cerne aussi un peu mieux le choix de l’ancien Piston d’être resté aux Suns alors que des candidats au titre lui faisaient des appels du pied. « Je suis bien ici », lance-t-il en quittant enfin le vestiaire.
« J’ai une belle maison, ma famille y est heureuse et j’aime cette équipe. Je n’avais aucune raison d’aller voir ailleurs. C’est un choix personnel », se justifie-t-il.
La bague qu’il lui manque, il ne l’aura pas cette saison sauf miracle à la Bernadette Soubirous. Visiblement, ça ne tracasse pas le Duke du désert.
De notre correspondant à Los Angeles