Champion NBA, MVP de la saison régulière, MVP des Finals, MVP de la finale de conférence Ouest, All-Star, All-NBA First Team, All-In-Season Tournament Team et meilleur marqueur de la ligue.
Ce pourrait très bien être le CV de la carrière complète d’un grand joueur, mais il s’agit en l’occurrence des accomplissements de Shai Gilgeous-Alexander avec le Thunder sur… la seule saison 2024/25 !
Meilleur joueur de cet exercice, « SGA » a fini par rendre à Sam Presti toute la confiance placée en lui, guidant OKC à son premier titre, et avec la manière (68v-14d en saison régulière puis 16v-7d en playoffs). Un finish en apothéose pour le Canadien, dominateur depuis maintenant quelques années et à qui il ne manquait plus que des trophées pour confirmer son statut de géant, alors qu’on ne l’attendait pourtant pas à pareille fête au moment de sa Draft, en 2018 (11e choix).
De Los Angeles à Oklahoma City : retour sur le parcours qui a conduit Shai Gilgeous-Alexander à inscrire son nom à côté des plus grands de ce sport.
2019 : le transfert
En plein mois de juillet 2019, la nouvelle avait fait l’effet d’une bombe : tout juste nommé sur le podium du MVP, Paul George est transféré chez les Clippers par le Thunder, assurant du même coup la venue de Kawhi Leonard à Los Angeles.
À cet instant, la contrepartie est secondaire puisque c’est bien « PG13 » le gros nom de ce transfert, qui voit Danilo Gallinari filer dans l’Oklahoma, en compagnie de sept futurs premiers tours de Draft (dont l’un servira à choisir… Jalen Williams) mais aussi… Shai Gilgeous-Alexander, auteur d’une année rookie pleine de promesses et de maturité au sein du groupe de Doc Rivers (10.8 points, 3.3 passes, 2.8 rebonds et 1.2 interception).
2020 : l’apprentissage
Et dans sa deuxième année, Shai Gilgeous-Alexander aurait parfaitement pu repartir avec le trophée de Progression de l’année entre les mains. En l’espace d’un an, il a quasiment doublé sa moyenne de points (19.0) pour s’imposer comme le meilleur marqueur d’OKC, en contrôlant magnifiquement le rythme à seulement… 21 ans.
Aux côtés de Dennis Schröder et Danilo Gallinari mais surtout Chris Paul, ce vétéran modèle qui lui apprend à devenir un leader exemplaire, le Thunder du sophomore « SGA » séduit, prend du plaisir et surprend, alors qu’on attendait l’équipe dans les tréfonds de la conférence Ouest. Sam Presti décidera certes de vite casser ce groupe, mais cet exercice 2019/20 aura été primordial au développement du Canadien, qui bluffe déjà avec son calme et son sang-froid.
2021-2022 : l’affirmation
Comme la triplette Paul – Schröder – Gallinari n’est plus là, Shai Gilgeous-Alexander se retrouve seul maître à bord du navire OKC, dorénavant dirigé par Mark Daigneault, et il renforce ainsi son statut de meilleur marqueur et désormais meilleur joueur de l’équipe. Ses dirigeants ne s’y trompent d’ailleurs pas, en lui offrant 172 millions de dollars sur cinq ans, même après une saison écourtée pour cause de blessure au pied. Cette « Designated Rookie Extension » en fait le franchise player officiel du Thunder.
Problème, : en 2020/21 et 2021/22, Sam Presti ne se soucie pas des victoires, préférant sacrifier le présent (mais pas le développement des jeunes déjà en place) afin de mieux préparer le futur, en se constituant une armée de tours de Draft qui marque le début d’une grande opération « reconstruction » à Oklahoma City.
Sur deux ans, le Thunder ne remporte donc que 46 matchs (et en perd 108…), mais cette sorte de laboratoire géant permet au moins à Shai Gilgeous-Alexander de gagner en fluidité, en efficacité et en propreté dans son jeu. Désormais à la base de l’attaque d’OKC, pourtant loin de favoriser quelconque domination, car il n’y a aucune option fiable à ses côtés, il bosse ses fondamentaux, progresse loin des projecteurs et se renforce surtout physiquement.
Démontrant peu à peu qu’il a les épaules pour emmener tout un groupe avec lui…
2023 : l’explosion
Avec Josh Giddey, le rookie Jalen Williams (et bientôt Chet Holmgren), Shai Gilgeous-Alexander n’est plus aussi esseulé dans l’Oklahoma et ça se voit : il décolle statistiquement et s’installe parmi les meilleurs marqueurs de la ligue, en dépassant la barre des 30 points de moyenne (31.4). Forcément, il change de statut et devient maintenant All-Star, en plus de s’établir comme un arrière de référence, nommé dans le meilleur cinq de fin de saison et carrément présent dans le Top 5 du MVP.
Certes, le Thunder rate encore les playoffs en s’inclinant en finale du play-in, mais le voilà au bord de l’équilibre (40-42) et bien installé dans le Top 10. Une pièce (Chet Holmgren) manque toujours au puzzle local, mais la franchise avance enfin dans la bonne direction après une période noire et ces jeunes polyvalents, athlétiques et ambitieux prennent déjà rendez-vous pour l’avenir…
2024 : l’envol
Et ce qui devait arriver arriva : Chet Holmgren de retour pour renforcer un effectif bien fourni, Oklahoma City s’appuie sur sa dernière saison pour franchir un pallier supplémentaire, derrière un Shai Gilgeous-Alexander encore plus propre, mature, complet, décisif et influent de chaque côté. Cela se traduit par une… 1e place à l’Ouest (57-25) et une 2e place au classement du MVP pour « SGA ».
Difficile de trouver meilleur leader pour ce jeune groupe aux dents longues que le « combo guard » canadien, qui fait juste preuve d’une régularité impressionnante au scoring et qui n’a surtout aucun mal à partager la lumière avec ses coéquipiers, sur le terrain comme en interview d’après-match.
Reste que, malgré des résultats déjà très bons, le Thunder a calé pour ses premiers playoffs depuis quatre ans et le plus dur est maintenant de gravir la dernière marche, tant pour Shai Gilgeous-Alexander que pour Oklahoma City, en n’étant plus placé mais décoré.
2025 : la consécration
Comme deux vétérans (Alex Caruso et Isaiah Hartenstein) sont arrivés pour encadrer tous les jeunes, OKC est parvenu à faire encore mieux que la saison précédente en 2024/25. Grâce à un bilan record (68-14), synonyme de large avance au sommet de l’Ouest, un Shai Gilgeous-Alexander au sommet de son art et son basket termine logiquement MVP, en plus de finir meilleur marqueur de la ligue pour la toute première fois, comme pour attester de sa régularité monstre.
L’échec en cours de route de la finale de la « NBA Cup » a vite été digéré et ce groupe sans point faible a tenu son rang en playoffs, se faisant certes peur à deux reprises au Game 7 (Denver, Indiana), mais confirmant en beauté sa saison « rouleau compresseur », pour enfin grimper au sommet de la Grande Ligue. Et « SGA », qui ne s’est jamais caché et qui a constamment « fait du “SGA” » (comprenez-là 30 points quasiment tous les soirs), a écrit l’histoire comme peu l’ont fait avant lui, avec un trophée de MVP des Finals pour boucler la boucle.
De quoi devenir, à même pas 27 ans, le quatrième joueur –après Kareem Abdul-Jabbar, Michael Jordan et Shaquille O’Neal– à réussir un quadruplé absurde : champion NBA, MVP de la saison régulière, MVP des Finals et meilleur marqueur de la ligue !
Ne parlez donc déjà plus d’âge au Thunder et à sa superstar canadienne, qui ont engrangé énormément d’expérience lors de cette campagne de playoffs et qui pourraient bien s’établir comme LA dynastie de la décennie 2020, vu la manière dont Sam Presti a intelligemment construit sa machine de guerre…
Shai Gilgeous-Alexander | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2018-19 | LAC | 82 | 27 | 47.6 | 36.7 | 80.0 | 0.7 | 2.1 | 2.8 | 3.3 | 2.1 | 1.2 | 1.7 | 0.5 | 10.8 |
2019-20 | OKC | 70 | 35 | 47.1 | 34.7 | 80.7 | 0.7 | 5.2 | 5.9 | 3.3 | 1.7 | 1.1 | 1.9 | 0.7 | 19.0 |
2020-21 | OKC | 35 | 34 | 50.8 | 41.8 | 80.8 | 0.5 | 4.2 | 4.7 | 5.9 | 2.0 | 0.8 | 3.0 | 0.7 | 23.7 |
2021-22 | OKC | 56 | 35 | 45.3 | 30.0 | 81.0 | 0.7 | 4.3 | 5.0 | 5.9 | 2.5 | 1.3 | 2.8 | 0.8 | 24.5 |
2022-23 ☆ | OKC | 68 | 36 | 51.0 | 34.5 | 90.5 | 0.9 | 4.0 | 4.8 | 5.5 | 2.8 | 1.6 | 2.8 | 1.0 | 31.4 |
2023-24 ☆ | OKC | 75 | 34 | 53.5 | 35.3 | 87.4 | 0.9 | 4.7 | 5.5 | 6.2 | 2.5 | 2.0 | 2.2 | 0.9 | 30.1 |
2024-25 ★ | OKC | 76 | 34 | 51.9 | 37.5 | 89.8 | 0.9 | 4.1 | 5.0 | 6.4 | 2.2 | 1.7 | 2.4 | 1.0 | 32.7 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.