« Quand j’étais enfant, il y avait deux endroits où l’on pouvait toujours me trouver. » On devine aisément où Luka Doncic passait le plus clair de son temps enfant : sur le terrain de basket extérieur derrière son immeuble à Ljubljana, ou bien à la salle où il prenait le rebond pour les autres.
« Le basket – qu’il soit pratiqué à l’intérieur ou à l’extérieur, dans n’importe quel pays ou n’importe quelle ville – est l’endroit où j’ai toujours trouvé de la joie. J’ai appris qu’en anglais, on pourrait décrire cela comme mon ‘sanctuaire’ ou mon ‘évasion’. J’aime dire que le basket est mon ‘lieu de paix’ », décrit le Slovène.
Dans l’optique de préserver cette « joie » qui l’animait et l’anime encore, la superstar des Mavs a décidé de lancer sa fondation, dont la création sera officialisée ce samedi, journée mondiale du basket. « Ont-ils le même accès au basket – à la joie – que moi ? », s’interroge Luka Doncic en pensant aux jeunes, avant de répondre : « Je crains que ce ne soit pas le cas. »
De nombreux acteurs du basket interrogés
Celui-ci s’appuie sur une étude commandée par sa fondation sur la pratique du basket chez les jeunes aux États-Unis et dans sa région natale des Balkans.
The Athletic rapporte que pendant cinq mois, les chercheurs ont mené des entretiens approfondis avec des dizaines d’entraîneurs, joueurs, parents, formateurs et experts du basket. Et recueilli des lettres d’enfants qui leur ont expliqué l’importance de ce sport pour eux.
« Notre rapport a révélé que les pressions exercées sur les enfants pour qu’ils soient parfaits – en considérant les matchs comme s’il s’agissait d’un travail ou d’un moyen de faire des ‘highlights’ – entraînent des taux d’abandon historiques : sept enfants sur dix quittent le sport chez les jeunes à l’âge de 13 ans », s’alarme Luka Doncic, en réclamant : « Il faut que cela change. »
D’où son envie, via sa fondation, d’encourager la création de programmes « plus épanouissants et positifs » pour les enfants, sous la direction d’un « Conseil de direction des sports de la jeunesse » garni de légendes de la discipline : Dirk Nowitzki, Stephen Curry, Sabrina Ionescu, Steve Nash, Tracy McGrady, Pau Gasol, Igor Kokoskov, ainsi que Bill Duffy, son agent.
La pression très jeune
« C’est une initiative qui n’est pas seulement importante pour lui, mais aussi pour nous tous, qui aimons le basket. Il est essentiel que notre sport continue à se développer et qu’il soit accessible à tous les enfants », affiche par exemple Dirk Nowitzki, son prédécesseur comme leader des Mavs.
Paradoxalement, Luka Doncic est l’un de ceux qui a connu la pression dès son plus jeune âge. Le Slovène a rejoint le Real de Madrid à seulement 13 ans. « C’était une source de pression. Mais j’ai eu du plaisir à jouer au basket, à aller à Madrid. C’était sympa pour moi », nuance-t-il auprès de The Athletic.
Cette période est maintenant lointaine pour lui qui dit ressentir encore aujourd’hui, avec les Mavs, « le même sentiment que lorsque j’avais cinq ans. Quand je suis sur le terrain et que je m’amuse, j’ai l’impression que le ballon me sourit en retour. Je veux que le plus grand nombre possible de jeunes voient ce même ballon souriant. Je veux que chaque enfant ressente le même bonheur, quel que soit le sport qu’il pratique. »