Giannis Antetokounmpo a l’habitude d’avoir la balle en tête de raquette ou près du cercle. Cette saison, Doc Rivers insiste pour que sa superstar reçoive la balle aux « elbows », là où la ligne des lancers-francs croise les lignes des côtés de la raquette. C’est ce qu’on a pu constater dans la victoire des Bucks en finale de la NBA Cup.
Dans l’histoire récente de la NBA, ce placement était souvent le bureau de Dirk Nowitzki à Dallas ou celui de Paul Pierce avec Boston. Doc Rivers avait également tenté la même stratégie avec Joël Embiid à Philadelphie. Mais pourquoi ?
« Quand on a commencé la deuxième mi-temps, on lui a donné la balle à cet endroit encore et encore. Ça lui permet de voir d’où viennent les prises à deux, et ça nous a aussi permis de ralentir le rythme. On parle toujours de notre taille et je dis toujours que plus on joue lentement, plus on devient imposant parce qu’on force l’adversaire à jouer sur demi-terrain, et ça nous permet de jouer sur nos points forts, » décrivait Doc Rivers.
Un troisième quart-temps décisif
En troisième quart-temps, les Bucks ont donc fait la différence en gavant Giannis Antetokounmpo de ballons aux « elbows » et toute leur attaque est passée par là.
Que ce soit un panier ou une faute provoqué du Grec ou une passe qui déclenche d’autres mouvements, le Thunder n’a jamais trouvé la parade et Milwaukee est reparti avec le trophée de la NBA Cup. Quant à Giannis, il signe un nouveau gros triple-double avec 26 points, 19 rebonds, 10 passes. Mais il ne comptera pas dans les statistiques…
« C’est différent parce que vous ne voyez pas ce genre d’attaque tous les soirs, » avouait Mark Daigneault après la rencontre. « C’est rare de voir des joueurs attraper la balle et attaquer depuis l’angle de la ligne des lancers-francs ou jouer avec des post-up comme le fait Giannis. »
Malgré le succès de cette nuit, Doc Rivers avouait volontiers que convaincre Giannis Antetokounmpo a pris du temps. « Plus tôt dans la saison, je ne pense pas qu’il aurait eu la discipline de jouer comme ça, mais maintenant oui, et ça nous rend bien meilleurs. »
Une transition « bizarre »
Du haut de ses deux titres de MVP de la saison régulière, et de son titre de MVP des Finals 2021, Giannis Antetokounmpo a tout gagné et comme toute superstar qui se respecte, sa voix compte dans la seule franchise qu’il a connue. S’il a du mal à s’adapter à cette nouvelle façon d’attaquer, il comprend maintenant ces avantages.
« Pour être honnête, c’était bizarre comme transition. Mais j’ai discuté avec Doc et il m’a expliqué que je pouvais être encore plus efficace depuis les « elbows » parce que ça empêche l’adversaire de construire un mur pour m’arrêter parce que c’est trop bas sur le terrain, et ça me permet aussi d’être plus proche du cercle, » décrit le principal intéressé. « J’ai travaillé tout l’été, et je commence à comprendre les nuances. Ce n’est pas juste le scoring, je peux aussi mieux aider mes coéquipiers. C’est nouveau pour moi mais ça fait 25 matchs maintenant et je crois que je vais finir ma carrière dans cette position ! »
Le reste de la NBA peut se faire du souci si Giannis Antetokounmpo continuer de progresser.
Propos recueillis à Las Vegas.