Il serait prématuré de dire que les Nuggets traversent une crise identitaire après six rencontres, avec deux revers initiaux à domicile, et deux victoires compliquées après prolongation. Il n’en demeure pas moins que les champions NBA 2023 sont moins sûrs de leur basket (3 victoires – 3 défaites), et que le manque d’impact du banc est l’un des principaux problèmes de cette entame de saison.
Globalement, les passages sans Nikola Jokic sont un vrai problème, et c’est pour cette raison que Mike Malone l’utilise au maximum : 38 minutes ! Jamais le Serbe n’a autant joué de toute sa carrière. Le manque d’automatismes de la « second unit » crève l’écran et plusieurs raisons peuvent expliquer ce déréglage. Russell Westbrook et Dario Saric viennent d’arriver, et les deux Nuggets peinent à se trouver, mais aussi à se situer par rapport à leurs nouveaux coéquipiers.
Par exemple, Michael Malone a mis en lumière certaines difficultés rencontrées par les Nuggets, à commencer par la situation paradoxale de Peyton Watson. Alors qu’il entame sa troisième saison à Denver, l’ailier a du mal à se situer avec la « second unit ». À travers une session vidéo, l’entraîneur a mis en exergue le manque de réflexe de son ailier sur certaines séquences, lui qui tourne à 4.3 points à 22% en ce début de saison.
Apprendre à jouer ensemble
Quand Russell Westbrook s’infiltre dans la défense adverse, Peyton Watson, pourtant libéré de son défenseur, ne réagit pas, et il reste immobile.
« Peyton n’a jamais bougé » déplorait Mike Malone récemment. « Il est resté dans le coin. Quand son défenseur part en aide, il est censé être juste derrière. Ça devrait être un ‘lob’ ou un ‘dunk’. On peut avoir l’avantage sur cet aspect, et désormais, il faut sortir, attraper la balle et profiter de cet avantage ».
« C’est un peu compliqué, je n’ai pas joué depuis mai. Je suis juste en train de trouver mon rythme. Mais j’ai toujours l’impression d’être le meilleur défenseur quand je rentre sur le terrain » se défend Peyton Watson.
Alors qu’il affiche un affreux 23% aux tirs, Russell Westbrook préfère quant à lui temporiser. « C’est trop tôt. Trop tôt pour essayer de comprendre ce qui fonctionne ou pas. On ne sait pas ce que ça va donner. Il faut rester bienveillant et voir d’où ça vient ».
Patience ou urgence ?
La ligne reste malgré tout fine pour les Nuggets, qui doivent à la fois réussir à se donner du temps, tout en commençant à réfléchir à de futurs changements.
« On doit trouver une solution avec les remplaçants », assure Mike Malone. « Mais il faut trouver le juste-milieu entre ‘donnons-nous du temps, mais sur quelle durée avant de considérer des changements ?’. Il reste beaucoup de matchs. Mais je me demande tout le temps : ‘Est-ce que je dois aider Westbrook, Saric, Strawther et Watson ?’ Donc tout n’est pas sur eux, c’est à moi de trouver une solution ».
Alors qu’il tourne 1 point de moyenne en neuf minutes, Dario Saric souhaite aussi que ses Nuggets « se donnent du temps ». Quant à Julian Strawther, malgré un bon dernier match face à Utah (19 points à 7/11 au tir), il ne représente pas encore une réelle menace pour les défenses adverses.
Dans une conférence Ouest plus dense que jamais, les Nuggets n’ont de toute façon pas forcément beaucoup de temps à accorder aux expérimentations. Après Toronto ce lundi, les joueurs de Mike Malone affronteront Oklahoma City, Miami puis Dallas. Des affiches aux allures de gros tests pour trouver des éléments de réponses, même si la possible absence de Jamal Murray pourrait encore compliquer les choses pour Mike Malone, dans sa quête de solutions.