« On n’a pas lâché, c’est quelque chose dont on peut être fiers. » Évidemment que Bogdan Bogdanovic et les Serbes peuvent afficher leur fierté d’avoir à ce point fait douter les Américains lors de cette demi-finale olympique mémorable. Et d’être passés si près de se qualifier en finale en repoussant les « Avengers » autoproclamés.
« On a joué du mieux qu’on a pu. On aurait pu rentrer quelques tirs de plus et sauver quelques possessions de plus à la fin, mais c’est le basket », relativise le shooteur fou de la Serbie (20 points), le visage très marqué à l’issue de la rencontre.
C’est là qu’un journaliste l’oriente vers une question sur laquelle il ne semble pas vouloir s’étendre : l’arbitrage. « Je ne suis pas du genre à parler des arbitres, vous savez », lâche le joueur des Hawks, en ajoutant toutefois : « Je voulais même gagner contre les arbitres. Respect à nous pour avoir gardé notre calme pendant tout le match et ne pas leur avoir parlé. Parler de ça ne nous apporte rien maintenant. »
Pas beaucoup plus de lancers aux Américains
Son principal grief envers les officiels ? Qu’ils n’aient pas daigné lâcher un mot dans leur direction à eux, les perdants, une fois le match fini. « À la fin, ils sont partis, ils n’ont même pas dit : ‘OK, bon boulot, bla, bla, bla’. Ils sont simplement partis. »
Les remontrances de son coach visant le corps arbitral ne s’arrêtent pas à cette scène finale. « Je suis en colère parce qu’on n’a pas été respectés par les arbitres. Vous savez qu’en Serbie, on dit que celui qui perd a le droit d’être en colère. Je suis en colère parce qu’on n’a pas été respectés. Je dois le dire parce que le meilleur joueur du monde a tiré 4 lancers-francs en 37 minutes », déplore Svetislav Pesic.
Il parle ici de Nikola Jokic, avant d’enchaîner au sujet de Bogdanovic justement : « Si notre meilleur marqueur (ndlr : Jokic et Bogdanovic ont terminé avec 18,8 points de moyenne tous les deux) joue 32 minutes et ne tire qu’un seul lancer, cela signifie que des choses étranges se sont produites. »
On ne peut pas dire que leurs adversaires aient été mieux lotis en la matière. Au cœur d’une partie très physique, où plus de la moitié des tirs ont été tentés derrière l’arc, Team USA n’a obtenu que deux lancers-francs de plus que les Serbes (9/14 contre 10/12).
Vite oublier pour jouer le bronze
« Je ne minimise pas leur victoire, je leur souhaite bonne chance. Mais ce soir, il s’est passé des choses étranges. Nous n’avons pas été respectés, pas en tant que nation de basket, mais en tant qu’équipe », insiste le coach serbe.
Celui-ci rapporte avoir toujours dit à ses joueurs de rester calmes pour obtenir les coups de sifflet. Et que « si vous vous battez et encaissez les coups, les arbitres vous récompenseront. On ne l’a pas eu ce soir. C’est ainsi qu’on termine un match magnifique. »
Un match magnifique et ô combien frustrant pour eux, mais à vite oublier car un match pour la médaille de bronze les attend samedi face à l’Allemagne. « Les arbitres seront là aussi, donc je ne veux pas penser comme un perdant, même si je pense que certaines choses auraient pu être sifflées différemment. On doit récupérer et jouer le meilleur match possible », réclame Bogdan Bogdanovic.
Photo FIBA.com