Après un premier match face au Canada à 7 points à 3/11 au tir, dont 1/9 de loin, Marine Johannès a réglé la mire face au Nigeria, avec 15 points à 5/9 de loin. De quoi permettre aux Bleues de faire l’écart.
Venue assister à un match de Team USA, afin de voir « pour la première fois » son idole Stephen Curry à l’œuvre en live, la « super sub » de l’Equipe de France féminine pouvait savourer la qualification en quart de finale.
« J’essaie juste de ne pas trop réfléchir. C’est aussi mon jeu, de jouer à l’instinct, de sentir le moment » décrit-elle après la rencontre sur sa sélection de tirs, souvent hors des systèmes. « Je n’ai pas forcément eu d’adresse au premier match mais je ne suis pas resté bloquée sur ça. Donc c’est un point positif. »
Surtout qu’elle a le feu vert total de la part de Jean-Aimé Toupane.
« Elle peut shooter autant de fois qu’elle veut, c’est son point fort »
« Je lui donne carte blanche » explique ainsi le sélectionneur. « Elle peut shooter autant de fois qu’elle veut, c’est son point fort. On serait stupide de ne pas l’encourager à le faire et toutes ses coéquipières ont compris que ce point fort est une chose sur laquelle il faut qu’on insiste. Elle nous le rend bien, même si elle défend aussi. Je l’ai félicitée l’autre jour parce que si des gens pensaient qu’elle ne savait pas défendre, elle montre qu’elle le fait aussi très bien. Donc je suis très satisfait de ce qu’elle fait des deux côtés du terrain. »
En deuxième lame derrière la locomotive Gabby Williams (14 points, 7 passes, 6 interceptions, 5 rebonds), Marine Johannès apporte aussi son petit grain de folie à la passe, notamment en direction de Dominique Malonga.
« C’est toujours des passes surprenantes » s’amuse la jeune intérieure. « Je suis toujours prête à recevoir le ballon parce qu’avec elle, ça peut venir d’un peu nulle part. Maintenant, on a un peu développé ce truc donc je suis prête parce que je sais que je peux avoir une passe de n’importe où, n’importe quand. Mais c’est toujours incroyable parce que chaque fois que tu reçois la passe, tu es seule. Il n’y a plus qu’à transformer l’essai. »
Même si elle est parfois gourmande (4 balles perdues), Marine Johannès déstabilise souvent la défense adverse.
« Elle a vraiment ce sens de la passe, ce sens de l’espace aussi » conclut Dominique Malonga (4 points, 4 rebonds). « Car c’est aussi faire la passe dans le bon timing, au bon moment, au bon endroit et c’est vrai qu’il y a peu de joueuses qui réussissent à faire ça. C’est fort de pouvoir évoluer avec une joueuse comme ça. Je la connais depuis l’Asvel, j’avais déjà pu le voir même si je jouais un peu moins. De toute façon, nous, les intérieurs, on dépend des passes des extérieures, ça nous alimente donc avoir une joueuse comme ça, c’est super. »
Propos recueillis à Villeneuve d’Ascq