Le MVP de la nuit | C’était Picasso déguisé en Luka Doncic

Le genou de Luka Doncic n’allait visiblement pas si mal. Incertain avant d’affronter les Rockets dimanche, le leader des Mavericks a livré un récital pour mettre fin aux 11 victoires consécutives de Houston (107-125). Le genre de prestation qui grossit un peu plus un dossier dans la lutte pour le MVP tant Doncic a allié domination avec esthétique comme peu de joueurs en sont capables.

Pour repousser des Rockets en très grande forme ces dernières semaines, le Slovène était paré au décollage, et de quelle manière ! Ime Udoka avait fait le choix de rester sur une défense individuelle pour ne pas ouvrir d’autres options offensives aux Mavs. Alors Doncic s’est occupé de tout, tout seul dans un premier quart-temps sensationnel. Bien lancé par plusieurs paniers près du cercle, il s’est mis en confiance pour artiller de loin, en particulier grâce à son step-back signature sur la tête de l’infortuné Jock Landale.

Avec 22 points à 8/11 dont 5/7 de loin, Luka Doncic avait presque fait jeu égal en solitaire avec les locaux après 12 minutes. Histoire de parfaire sa mise en action, il y a ajouté quatre passes décisives, pour 11 points marqués par ses coéquipiers. C’est simple : des 36 points inscrits par Dallas, 33 avait pour origine son numéro 77 à la finition ou à la création. Ce, avec 8 des 14 rebonds des visiteurs dans la première période… « Il a donné le ton offensivement » n’a pu que se féliciter Jason Kidd. « Il a mis des tirs, a été en mesure de bien lire la défense à laquelle on a fait face ce soir. C’est à lui de faire ce qu’il sait faire, et il l’a fait à un très haut niveau ce soir. »

Un shoot venu d’ailleurs

Luka Doncic ne s’est pas contenté de son sixième quart-temps en carrière à 20 points inscrits, record de Devin Booker égalé parmi les joueurs en activité. L’ancien du Real Madrid a poursuivi son entreprise de démolition, tout en laissant le jeu venir à lui, et plus encore à ses coéquipiers. Et quand ceux-ci étaient sans solution, Luka Magic est venu à la rescousse. Dans le début du troisième quart-temps, Doncic a inscrit le panier de la soirée, un panier presque à 3-pts façon « scoop lay-up » débuté derrière l’arc pour effacer la très bonne défense de Jabari Smith Jr.

« Le voir faire ça, cela a rendu beaucoup de gens fous, mais en même temps, c’est Luka » a résumé Jason Kidd. « Il est capable de mettre des shoots difficiles. C’est Picasso. Donnez-lui un pinceau et il va faire quelque chose de spécial. Ce tir était quelque chose de spécial. » « J’avais un bon feeling que ça allait rentrer » a simplement estimé l’artiste. Avant la rencontre déjà, Doncic avait épaté la galerie d’un trick shot maison, après avoir fait rebondir le ballon contre… le jumbotron accroché au toit du Toyota Center. « Vous savez quand j’étais jeune, j’étais serveur dans un bar, alors c’est facile » s’est-il amusé auprès des journalistes après le match.

Avec ses neuf primés du soir, Luka Doncic a égalé son record en carrière tout en montrant la voie aux siens. A 24/47, les Mavericks ont échoué à un tir lointain d’un record de franchise. Sur les trois derniers matchs, Dallas reste sur un 61/121 démentiel derrière l’arc ! « Nous étions agressifs. Ils ont switché en défense, donc Kyrie et moi avons pu faire notre job. Tout le monde autour était ouvert, alors nous avons pu rentrer ces tirs. »

En triple-double à plus de 30 points de moyenne sur l’ensemble du mois de mars

Pas de triple-double néanmoins cette fois pour Luka Doncic. Mais la conclusion d’un mois de mars de toute beauté en trois dimensions, avec 32,5 points, 10,1 rebonds et 10,1 passes décisives de moyenne, au-delà des 30-10-10 sur un mois pour la deuxième fois de sa carrière. Seuls Oscar Robertson et Russell Westbrook avaient réussi pareille prouesse. Avec 47 points, 12 rebonds, 7 passes décisives dimanche, le Slovène pouvait difficilement espérer meilleure touche finale.

D’autant qu’avec ce succès à Houston, les Mavs signent leur 7e victoire consécutive, la onzième en douze matchs et grimpent à la 5e place de la Conférence Ouest. « Quand vous parlez de meilleur joueur du monde, de comprendre où nous en sommes au calendrier et dans cette série à l’extérieur (un cinquième déplacement de rang attend Dallas mardi, ndlr), Luka a répondu présent et a montré pourquoi c’était un des meilleurs de la planète » pouvait sourire Jason Kidd.