Symptôme d’une équipe plongée dans l’embarras : aucun des joueurs de l’équipe de France n’était disponible pour répondre aux questions de la presse, ce lundi. Au lendemain de la terrible désillusion face à la Lettonie, seul le manager des Bleus, Boris Diaw, qui, comme d’autres a eu du mal à « trouver le sommeil », a pris la parole.
Le bilan ? Il est encore trop tôt pour le tirer car la compétition n’est pas terminée. Après une dernière rencontre de poule, demain mardi face au Liban, la France tentera de sauver l’honneur avec des matchs de classement. Mais l’ancien joueur NBA, repris par le journal L’Équipe, peut déjà le dire : « On est loin des objectifs fixés donc c’est difficile. »
L’objectif, à un an des Jeux olympiques de Paris, était de « pouvoir enchaîner comme on a fait ces dernières années, enchaîner les médailles, monter en puissance. On est obligé d’accuser le coup. Se remobiliser. »
Pour y arriver, un exercice d’introspection, dont il prendra la part de responsabilité, s’impose. Selon le dirigeant, l’explication est « multifactoriel(le), il y a plein de raisons différentes qui mènent à cette contre-performance. Personne n’est irréprochable, au sens large du groupe France. On va analyser, remettre à plat. »
Par « groupe France », l’ancien joueur des Spurs entend que « tout le monde sera remis en cause, de l’intendant au dernier joueur en passant par le management et l’attaché de presse ». Un cadre large visé, comme Nicolas Batum l’avait fait la veille, à chaud : « Tout le monde doit se remettre en question : joueurs, coachs, fédération, même là-haut. »
« Le problème, c’est qu’on a perdu avec les joueurs qui étaient là »
Sans le nommer, le capitaine des Bleus avait mis en avant l’absence de Thomas Heurtel, écarté de la formation tricolore en raison de son engagement en Russie, ce qui le rendait non-sélectionnable aux yeux de la FFBB. « Il faut re-réfléchir sur la façon dont on est arrivé là. On ne va pas forcément se pencher sur les absents ou non. La première réflexion, avec ce groupe, c’est comment on n’a pas réussi à faire mieux », préfère éluder Boris Diaw.
« Des joueurs manquent parfois à l’appel pour cause de blessure, parfois parce qu’ils ne veulent pas venir, parfois parce qu’ils sont bannis. Selon la raison pour laquelle le joueur n’est pas là, tout ce que vous pouvez faire, c’est avoir 12 joueurs et essayer de gagner. Le problème, c’est qu’on a perdu avec les joueurs qui étaient là », insiste Diaw qui ne pense pas qu’il y ait une « réponse magique » à apporter.
Y compris si la « réponse » en question venait à s’appeler Joel Embiid. Le manager n’entend pas se montrer plus « agressif » sur ce dossier, pour tenter de convaincre le natif de Yaoundé d’enfiler le maillot bleu. « Il s’agit de gens qui veulent venir. C’est un cas à part et il a ses propres raisons », lâche Diaw qui espère maintenant que les joueurs de Vincent Collet vont « montrer un beau visage de l’équipe de France » jusqu’à la fin de la compétition…