Avec sa deuxième étoile, Julius Randle a complété sa rédemption

Il ne voudra sans doute jamais totalement l’admettre et le montrer, en tant que compétiteur, mais Julius Randle doit certainement être très soulagé de retrouver le All-Star Game, ce mois-ci à Salt Lake City.

Auteur de sa meilleure saison en carrière il y a deux ans au point d’être nommé Most Improved Player, au sein d’une équipe des Knicks qui avait atteint les playoffs avec l’avantage du terrain, l’ailier-fort de New York n’avait pas su capitaliser lors de l’exercice suivant. Entre un niveau de jeu décevant et surtout une attitude très souvent critiquable, il avait coulé avec son équipe.

« Je ne dirais pas que je me suis laissé déstabiliser par la tournure des évènements, mais ça m’avait affecté » reconnaissait-il d’ailleurs, au sujet de cette pénible saison 2021/22 à « Big Apple ». « Car je me suis beaucoup investi. Je ne veux pas parler que de moi, mais à titre personnel, durant l’été, mentalement et physiquement, je m’investis beaucoup, car je suis un perfectionniste de manière générale. Et quand les choses ont commencé à mal tourner, je me suis laissé envahir par la frustration. »

Seul face à sa conscience après cet exercice raté, qui faisait suite à une saison très réussie, tant pour lui que pour son équipe, Julius Randle n’avait alors pas d’autre choix que de faire son autocritique.

« J’ai compris que je devais accepter l’échec, et comprendre comment vivre avec la frustration » poursuit-il. « Et je pense que ça a été le plus gros ajustement pour moi. Le succès a une saveur délicieuse, et je ne veux pas m’en débarrasser. Alors pour moi, pendant que l’équipe traversait des hauts et des bas, je devais apprendre à être un meilleur leader, dans les bons comme les mauvais moments. »

Une profonde et salvatrice remise en question l’été dernier

Pour cela, il a notamment pu compter sur les mots et le soutien de Johnnie Bryant, assistant principal de Tom Thibodeau, avec lequel l’ancien de Kentucky est visiblement très proche. Le technicien de 37 ans lui a fait comprendre une chose très simple : si la saison 2020/21 incarnait le « bon » Julius Randle, ambitieux et motivé, l’exercice 2021/22 avait montré le « mauvais » Julius Randle, bougon et souvent désintéressé.

« Si tu avais été à la place de tes coéquipiers, et que tu observais ton propre comportement – le langage corporel inquiétant, la frustration apparente – tu crois que tu aurais voulu être ton coéquipier ? » lui a ainsi demandé sans détour Johnnie Bryant. « Je me suis dit : ‘Merde, non, surtout pas’ » expliquait Julius Randle, qui prenait alors conscience de l’importance d’être un bon leader. « Il a fallu que je me regarde dans le miroir pour prendre la responsabilité de mes actes [de la saison 2021/22], et ainsi apprendre de mes erreurs pour faire mieux. [Johnnie] m’a fait comprendre que je devais mettre mon ego de côté, et ajuster mon jeu pour le bien de l’équipe. »

Un message reçu 5/5 par l’ailier-fort de 28 ans, désormais un double All-Star un peu plus de six mois après cette conversation salvatrice pour la suite de sa carrière, dans une équipe des Knicks en bonne posture pour retrouver les playoffs, après l’échec de la saison passée.

« [Le All-Star Game] est une accolade individuelle, mais je préfère le voir comme le récompense d’un collectif » conclut-il ainsi, comme pour confirmer que son état d’esprit est arrivé à maturité. « Il y a un tas de gars talentueux dans cette ligue, mais ce qui compte, c’est de gagner des matchs. Donc j’y vois la récompense de toute une équipe. La mienne me fait confiance, et me laisse opérer librement tous les soirs. »

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.