Quatre matchs, quatre défaites. Tel a été le bilan des 76ers face aux Bulls lors de la saison rookie d’Allen Iverson, en 1996/97. Au cœur de ce « sweep » subi par une jeune équipe face à une formation encore au sommet, tout le monde a encore en tête ce « crossover » de légende réalisé par « AI » sur Michael Jordan.
Mais ce n’est pas le seul souvenir qui revient en tête chez l’ancienne légende de Philadelphie sur celle de Chicago.
Dans une interview pour GQ, il se souvient d’un épisode où son lieutenant de l’époque, Jerry Stackhouse, s’est lancé dans une session de « trashtalking » face à « MJ » et Scottie Pippen, lors d’un passage sur la ligne des lancers-francs d’Allen Iverson.
« Je n’étais même pas dans cette petite altercation verbale. Et Scottie a dit quelque chose du genre : ‘Si vous ne respectez personne, vous allez nous respecter…’ Moi, 21 ans, jeune et confiant, tout ce que j’ai dit c’est : ‘On ne va respecter personne.’ Mais je voulais dire qu’on ne respectait personne sur le parquet. Mais ils ont pris ça et l’ont utilisé. Ne pas respecter Michael Jordan ?! C’est complètement fou. C’est devenu un truc énorme parce que j’étais impliqué dans ces conneries », se remémore Allen Iverson.
Visiblement happé par l’adrénaline du jeu à ce moment précis, le jeune Iverson appartient pourtant à la galaxie de joueurs qui ont été influencés par l’icône des Bulls. « J’ai essayé d’intégrer tous mes joueurs préférés en un seul. Je voulais sauter comme Mike, passer comme Magic (Johnson), être rapide comme Isiah (Thomas), tirer comme (Larry) Bird, prendre les rebonds comme (Charles) Barkley, dominer comme Shaq (O’Neal) », énumère le Hall of Famer lorsqu’on lui demande comment il a construit son style de jeu.
« Je voulais qu’on me regarde comme lui. Je voulais être craint comme lui. Je voulais être populaire comme lui. Je voulais être dans des situations de jeu comme lui. Je voulais dominer comme lui »
Une variété d’influences qui a tout de même « MJ » comme point de départ, tant dans le jeu que dans le style.
« Je l’ai toujours regardé comme un super-héros. C’était mon gars. La façon dont il portait sa protection, le crâne chauve. J’aimais bien quand il avait ce crâne chauve avec la barbichette et la protection autour de son tibia. Cet homme était mon héros. Je me souviens avoir pleuré quand les Pistons le battaient. Ma mère avait une télé posée sur une commode, et j’avais l’habitude de m’asseoir si près de la télé. ‘Recule avant de devenir aveugle !’ C’est dire à quel point je l’aimais. Je voulais être aussi proche de lui. Il m’a donné la vision pour devenir basketteur. »
Relancé sur cette notion de « vision », il développe : « Je voulais qu’on me regarde comme lui. Je voulais être craint comme lui. Je voulais être populaire comme lui. Je voulais être dans des situations de jeu comme lui. Je voulais dominer comme lui. Je voulais être le gars qui entre dans la pièce et vide cette foutue pièce, peu importe qui s’y trouve. » Un objectif partiellement atteint car si « AI » n’a pas connu la même carrière que son modèle, il n’en a pas moins terrorisé les défenses de la ligue pendant des années.