« J’ai reçu beaucoup de textos avec des points d’exclamation. Et j’en reçois encore beaucoup comme si j’avais pris un poste de coach. De tout le monde. De mes amis des autres équipes. Ils m’ont tous demandé si j’étais sérieux. »
David Fizdale a raconté ces moments à Andscape le 25 novembre. Depuis la reprise et pour la première fois depuis 2003, on ne voit plus l’ancien assistant coach du Heat ou l’ancien éphémère entraîneur de New York et Memphis sur les bancs de la NBA. Il est désormais dans les bureaux, à Utah.
Pourquoi ce changement de direction dans sa carrière ? La pandémie et l’annonce d’un premier enfant en mars 2020 ont tout bousculé, ainsi qu’un bilan critique de son comportement sur le plan personnel.
« Je ne sais pas ce qui a fait tilt. Mais j’étais tellement absorbé par le coaching. Sans doute plus que je n’aurais dû l’être. Dès que ma femme m’a annoncé qu’un enfant allait arriver, j’ai réfléchi pour savoir si j’étais capable de faire ce métier avec un bébé. Je n’ai rien dit à ma femme, j’ai commencé à y penser, à faire un examen de conscience. J’estime ne pas avoir été très présent, en tant que mari, quand j’étais coach. Je ramenais du travail à la maison, je partais tôt. J’avais l’impression que je n’aurais pas réussi à gérer tout ça. »
Néanmoins, en 2021, David Fizdale repart à l’aventure du côté de Los Angeles aux côtés de Frank Vogel.
La saison se termine et il livre à Darvin Ham, le nouveau coach des Lakers, ses envies d’ailleurs. De son côté, à Atlanta, Nate McMillan le voudrait dans son staff.
« Cette décision a déjà été, personnellement, ce que je recherchais »
Pour approfondir son raisonnement et trouver des réponses, le champion 2012 et 2013 avec la franchise de Miami décide de parler à des dirigeants : Pat Riley, le président du Heat, Tommy Sheppard, le GM des Wizards ou encore Lawrence Frank, le président des Clippers.
« J’ai commencé à interroger les gens que je connaissais, des gens qui allaient me dire la vérité. Suis-je totalement fou de prendre cette décision à 48 ans ? On ne prend pas ce genre de décision à 48 ans. Je suis censé vivre les plus belles années de ma carrière. »
David Fizdale a également demandé son avis à Dwayne Wade. L’ancien assistant de Miami et la légende du Heat, désormais co-propriétaire du Jazz, ont échangé et le second semblait très étonné par ce choix de carrière.
« Je lui ai dit que je prenais en considération l’idée de faire un changement radical, de quitter le coaching pendant un moment pour intégrer les bureaux d’une franchise. Pour ainsi mieux gérer mon emploi du temps, être davantage présent en tant que mari et père de famille. Il pensait que j’étais dingue. Il estimait que j’étais un coach. On en a parlé, on en a rigolé. Il avait du mal à imaginer que je ne sois plus coach. »
Le MVP des Finals 2006 a glissé cette information à Danny Ainge, le nouvel homme fort du Jazz depuis son départ des Celtics. Dans le même temps, David Fizdale n’écarte pas l’idée de rejoindre Atlanta et d’accepter l’offre de Nate McMillan. Il est même très proche de le faire, par envie et par besoin financier. Il le confirme à Dwane Wade, qui lui demande de patienter car il veut en discuter à nouveau avec l’ancien dirigeant de Boston.
« Mon téléphone sonne et c’est Danny Ainge », se souvient David Fizdale. « Il m’a dit qu’il avait parlé à D-Wade. Il a détaillé le poste d’assistant GM, m’a dit qu’on fait ça pendant un an et qu’on fait le bilan à la fin, pour savoir si j’ai toujours envie de faire ça. Et cette décision a déjà été, personnellement, ce que je recherchais. C’est différent du coaching, où les décisions se prennent immédiatement. Quand on est dirigeant, ce n’est pas du 24h/24. Et j’ai la chance que le Jazz me laisse faire. »