Avec Victor Wembanyama, le futur des Bleus commence maintenant

Pour le premier match des Bleus depuis leur médaille d’argent du dernier EuroBasket, il n’y aura certes pas les stars NBA, ni même celles d’Euroleague. Mais, pas la moindre des consolations, il y aura Victor Wembanyama, la nouvelle pépite du basket tricolore qui va célébrer sa première sélection chez les A.

Ce sera en début de soirée en Lituanie, à Panevezys pour être précis (à partir de 18h30 sur France 4 et Bein Sport 2). Une première cape un jour d’armistice, un symbole fortement teinté de patriotisme pour le grand espoir du pays, celui qui incarne plus que jamais l’avenir de la balle orange. Un futur qui commence dès aujourd’hui donc !

« Se battre pour ton pays, cela te donne une énergie supérieure »

« J’ai cette fibre pour le maillot national depuis les équipes jeunes », explique-t-il dans un long entretien pour L’Equipe. « La motivation est encore plus grande. Se battre pour ton pays, cela te donne une énergie supérieure, intérieure. Je vais essayer de m’ajuster au mieux, de contribuer à deux victoires de l’équipe de France. »

Rookie parmi quatre autres (Juhann Bégarin, Damien Inglis, Ismaël Kamagaté, Yoan Makoundou) dans une équipe de France qui doit encore et toujours faire avec les moyens du bord pour ces fenêtres internationales, Victor Wembanyama semble en tout cas avoir entendu le discours du coaching staff, à commencer par Vincent Collet qu’il connaît bien pour le fréquenter au quotidien en club, avec Boulogne Levallois.

« Dans le jeu international, tout commence par la défense. J’espère apporter de la fraîcheur, de la présence. Je ne dirais pas que j’espère jouer ou dominer comme avec Boulogne. La première chose sera de s’adapter au niveau. Après, l’objectif, avant ma performance, est toujours de gagner, peu importe la manière. »

Comme de nombreuses générations depuis celle, fondatrice, des Parker, Diaw et Piétrus, Victor Wembanyama est tombé dans la marmite bleue quand il était tout petit.

Médaillé d’argent au championnat d’Europe en moins de 16 ans, puis vice-champion du monde il y a un an, « Wemby » a déjà connu de grands moments sous le maillot national. Et d’autres qu’il ne digère toujours pas…

« Cette défaite [en finale face aux Etats-Unis], j’y ai pensé tous les jours depuis ce 11 juillet 2021. Je n’avais jamais été aussi impliqué dans une équipe, une compétition. Quand tout s’écroule en un instant alors que tu touches ton rêve du doigt, c’est dur. Rien que d’y repenser, ma mâchoire se serre. C’est un regret, une case pas comblée à l’intérieur de moi, que je dois réparer. »

Basketteur au talent aussi immense que son envergure, Victor Wembanyama épate aussi bien par sa maturité face au buzz énorme qu’il suscite que par sa compétitivité, elle aussi innée, comme en ont attesté ses performances à Las Vegas, mais aussi celles réalisées sur le sol français en championnat (21 points, 9 rebonds, 3 passes, 3 contres de moyenne pour 25 d’évaluation, le meilleur de la Ligue). Ne vous y trompez pas, derrière son sourire et son air innocent, le garçon est très mauvais perdant !

« Les Bleus [seront] toujours dans un coin de ma tête »

« Perdre peut me rendre un peu fou, ça provoque un bouillonnement, un instinct que je ne peux laisser s’exprimer librement parce qu’il faut rester civilisé [rires]. J’ai besoin de gagner. J’ai obtenu beaucoup de trophées individuels chez les jeunes – meilleur contreur de ci, All-Star de ça… C’est bien, mais je ne peux pas me sentir accompli, être fier, si mon équipe perd. Parce que, simplement, je n’aime pas qu’il y ait quelqu’un au-dessus de moi. »

Pour ses premiers pas en Bleu, dans l’intimité de la Cido Arena avec ses 5 500 spectateurs, Victor Wembanyama dispose de conditions plutôt favorables, sachant tout de même que les Bleus ont un match important à jouer, face au leader du groupe, à 7 victoires pour 1 défaite.

« On s’attend à ce qu’il soit un des leaders, il n’y a pas de raison », affirme Vincent Collet. « Ce qu’il montre de façon hebdomadaire en championnat, on espère qu’il aura le même type d’impact au niveau international. Il a les armes pour le faire. »

Appelé à décoller pour la NBA dès la saison prochaine, et déjà préparé à passer une bonne partie de sa vie professionnelle outre-Atlantique, Victor Wembanyama garde en tête ses futurs rêves bleus.

« Les Bleus, ce n’est que quelques mois dans l’année, mais ça n’en est pas moins prépondérant, et ce sera toujours dans un coin de ma tête » conclut-il ainsi.

Crédit photo : FIBA