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Darvin Ham, le joueur avant l’entraîneur

NBA – Joueur de devoir, intérieur besogneux et dur au mal, Darvin Ham a connu une belle petite carrière malgré des débuts très compliqués. Retour sur le CV du nouveau patron des Lakers.

Laissé sur le carreau lors de la très riche Draft 96, Darvin Ham a connu des débuts plus que laborieux en NBA, avec un exil d’un an en Espagne, et trois bouts de saison insipides entre Denver, Indiana et Washington.

Mais l’ailier bondissant a réussi à inverser la tendance, terminant avec huit campagnes NBA, et une bague au doigt.

Nommé coach des Lakers en juin, il a précisément deux lignes à son palmarès : deux titres de champion NBA. En 2004 avec les Pistons comme joueur (de rotation). En 2021 avec les Bucks comme coach (premier assistant).

Dans le royaume complètement désenchanté des Lakers à Los Angeles, la tâche qui attend Darvin Ham est immense. Mais ce dernier est connu pour renverser des montagnes.

Boucler la boucle chez les Lakers

« J’étais sur le cul, ce fut un grand moment pour moi d’être nommé head coach des Lakers », avoue-t-il sur le canapé de Up The Smoke. « Mais j’étais tellement fatigué aussi. J’étais avec ma femme et on a fini par rester un jour de plus à Los Angeles après mon entretien. Je n’arrivais pas à me sortir du lit. Ce dont les gens ne se rendent pas compte, c’est qu’il n’y avait pas seulement tout ce processus [de sélection pour trouver un poste de head coach] mais ce qui nous arrive depuis mars 2020. Le Covid, la bulle, un retour au jeu très rapide, le titre, et encore un retour rapide à l’action pour défendre le titre… Tout ça additionné, ça fait quasiment trois saisons qui se mélangent en une seule ! Pendant ce temps-là, j’avais des entretiens avec différentes équipes. Et ça prend du temps. Disons par exemple que Chicago était intéressé et me demande en entretien. Mais ce rendez-vous n’arrive pas avant deux semaines. Pendant deux semaines, tu penses à ton équipe actuelle mais tu dois aussi penser à l’équipe que tu pourrais prendre en main. »

Exténué par cette course aux entretiens, Darvin Ham a été soulagé d’apprendre que Jeannie Buss et son GM, Rob Pelinka, avaient été convaincus par son profil, sa personnalité et son projet pour redresser la franchise de LA.

« Les Lakers étaient la dixième équipe à m’interviewer », poursuit-il. « J’ai passé des entretiens avec un tiers de la Ligue ! Que ce soit clair, ça n’était pas dix équipes la saison passée, c’est le nombre d’équipes où j’ai passé des entretiens pendant ma carrière [de coach]. Je suis vraiment très heureux de pouvoir signer chez eux parce que c’est là, par l’intermédiaire de Mike Brown, que j’ai commencé en tant que coach. »

Metta World Peace après son coup de coude

Arrivé effectivement par la petite porte, après s’être fait la main trois ans en D-League dans le Nouveau Mexique, Darvin Ham débarque chez les Lakers avec des étoiles plein les yeux.

Encore une fois, la porte de la NBA s’ouvre à nouveau pour lui, côté coulisses.

« Je me souviens surtout d’avoir été entouré de grands esprits du basket. Mike Brown était le coach. Petit aparté, MB est le meilleur ! Je le connais depuis mes débuts en tant que rookie non drafté dans l’équipe de Bernie Bickerstaff [à Denver]. Mike était le coordinateur vidéo. Lui et moi, on se connaît depuis des lustres. On avait Mike, on avait Chuck [Person], on avait John Kuester, mais aussi Quin Snyder, Ettore Messina, Phil Handy était là aussi, c’étaient ses débuts comme moi. C’était une superbe expérience. Coacher Kobe aussi après avoir joué tant d’années face à lui, c’était quelque chose ! Il y avait Pau, Steve Blake, Metta… D’ailleurs, quand Metta a mis son coup de coude sur James Harden et s’est fait suspendre, c’était moi qui devait me coltiner les un-contre-un face à lui après ça [rires] ! »

Réputé pour sa dureté sur l’homme, et pour ses envolées aussi soudaines que brutales au dunk, Darvin Ham a plus ou moins gardé ce rôle pour ses premiers pas de coach. Au contact des Bryant, Gasol, Bynum et puis Howard par la suite, il va être le partenaire d’entraînement et le confident idéal pour le secteur intérieur des Lakers.

Car, comme il aime à le dire lui-même, Darvin Ham va droit au but quand il parle à ses joueurs. Pas de blabla superflu et de techniques de contournement pour arrondir les angles. Avec les Lakers de « King James », Anthony Davis et Russell Westbrook (s’il est encore là), le franc parler de Darvin Ham va détonner.

La mort en face

Élevé à la dure, Darvin Ham ne se destinait pas forcément au basket. Il devait avant tout survivre, littéralement.

« Je viens de Saginaw et ma ville natale ne va pas très fort. Il n’y a pas de gentrification là-bas, ils détruisent des maisons et ils laissent les terrains vides… Il y a eu tellement de pillage et de violence. Je vais avoir 49 ans et j’ai vu l’évolution de ce quartier. D’une communauté pauvre à un voisinage accueillant, et puis, la descente aux enfers avec l’épidémie de cracks et des drogues. Le 5 avril 1988, je me suis fait tirer dessus. Une expérience comme ça te marque à vie, il n’y a pas d’autres possibilités. C’était un jour de canicule et on commémorait la mort de Martin Luther King en 1968. Ma mère m’avait envoyé, moi et mon frère, pour chercher une pizza. On avait oublié le soda donc on s’est arrêté dans une supérette du coin, Al’s Market, numéro 1 des fusillades à l’époque [rires], et en repartant, on allait tourner dans notre rue sur la gauche et, là, j’entends des coups de feu. Je me retourne vers ces bruits et c’est là que j’ai senti les balles. Si je m’étais baissé ou autre, je ne serais pas là aujourd’hui ! Je me suis tourné et la balle a ricoché sur ma mâchoire et l’arrière de mon cou. Je suis resté à l’hôpital pendant une douzaine de jours, c’était dingue ! Je me souviens que c’était un été sanglant à Saginaw : une trentaine de personnes se sont fait tirer dessus, une dizaine en sont morts. (…) A mon époque, il y avait des gamines dans la rue qui jouaient à la corde à sauter, des gamins qui jouaient au foot dans l’herbe, au basket sur le playground, des adultes qui faisaient chauffer les barbecues… Maintenant, il n’y a plus rien. C’est le « hood » mais il n’y a plus de voisins (« neighborhood ») ! »

Très impliqué dans sa communauté, à l’image de sa maman qui est devenue la première femme à être élue maire de la ville de Saginaw (entre 2001 et 2005), Darvin Ham organise un camp de basket chaque été depuis 2003. Jason Richardson et Draymond Green sont notamment passés par le camp organisé par Darvin Ham et sa femme, Deneitra.

Un camp totalement gratuit qu’il monte chaque été depuis ses années aux Pistons et qui propose évidemment de jouer au basket mais insiste aussi sur l’extra sportif avec des initiations à la cuisine, à l’auto défense, aux dangers des réseaux sociaux ou encore à la résolution de conflits, avec les parents qui peuvent assister à ces séances.

Il explose une planche en plein tournoi NCAA !

Nourri par ses propres expériences, Darvin Ham s’épanouit totalement dans cette transmission aux jeunes générations, et dans son travail de coaching en général. Car il y est arrivé sur le tard et il s’est fait sa place à force de travail, en étant cet intérieur besogneux et dur au mal.

« J’ai commencé le basket sur le tard. Une seule année au lycée. Une autre dans un JuCo [Junior College]. Trois ans à Texas Tech et j’étais en NBA ! », résume-t-il ainsi avant de lancer un grand éclat de rire.

Passé par le concours de dunks en 1997, il était surtout connu pour un autre fait de gloire. Accompli un an auparavant sous la tunique de Texas Tech, et également dans les airs. Lors du tournoi NCAA, Darvin Ham avait explosé un panneau après une claquette dunk surpuissante face au North Carolina de Vince Carter et Antawn Jamison !

« C’est sur un petit tir en crochet de Jason Sasser. Son neveu, Marcus joue actuellement pour l’université de Houston. Bref, il a la balle au poste et Antawn [Jamison] défend sur lui. Vince [Carter] défend sur moi. Sass s’est retourné pour shooter et Vince est allé en aide. J’avais un accès tout droit vers le cercle pour aller au rebond offensif. Et le reste appartient à l’histoire. Je crois que c’était pour égaliser. Il y avait Jeff McInnis, Antawn Jamison, Vince Carter, Serge Zwikker, Shammond Williams, Dante Calabria [passé par Pau] [et même le regretté Ademola Okulaja], ils avaient une énorme équipe. Mais ça a arrêté le match pendant 45 minutes. On a eu le temps de se mettre de la glace et de se doucher. Cory [Carr] a pris feu pour nous à la reprise du match, il a rentré quatre tirs à 3-points et on s’est imposé. Mais les gars m’ont évidemment mis un test antidopage après le match. Qui était propre bien sûr ! Je tourne au steak, lait et brocoli ! »

Merci Sam Cassell !

Phénomène athlétique reconnu nationalement comme tel, Darvin Ham a par contre du mal à trouver sa place dans un effectif NBA. Après Denver sa première année, dont un seul et unique match avec Indiana, c’est à Washington qu’il obtient des bribes de temps de jeu, avec un certain Ben Wallace, comme lui non-drafté en 1996 et comme lui, bientôt, champion chez les Pistons…

« J’ai dû me sortir de la boue. J’ai une tante qui habitait à Houston à l’époque, et j’allais chez elle pour m’entraîner au Fonde Rec Centre et au Westside Tennis Club où se préparaient les Rockets. Il y avait Sam Cassell, Robert Horry, Nick Van Exel et d’autres bons joueurs de la Ligue… Je suis devenu proche de Sam Cassell et quand je suis rentré d’Espagne [après 12 matchs à Grenade, à 12 points et 7 rebonds de moyenne, à l’été 1999], il m’a contacté pour m’entraîner pendant l’été et au camp d’entraînement. George Karl faisait confiance à Sam et j’ai pu m’intégrer à l’équipe et gagner ma place en NBA. On a joué la ligue d’été à Long Beach. Notre cinq était Jerome « Pooh » Richardson, « Skip To my Lou » Rafer Alston, « Tractor » Traylor, Tim Thomas et moi. Ça s’est bien passé pour moi mais ils avaient déjà 15 joueurs sous contrat. C’est Paul Grant de Wisconsin qui a sauté. Je lui ai pris sa place au camp d’entraînement. Merci à George Karl qui m’a donné ma chance. »

La déception en finale de conférence Est 2001

Toujours prêt à innover et tenter des coups, Coach Karl avait peut-être retrouvé un peu de Shawn Kemp en Darvin Ham, l’explosif dunkeur. Quoiqu’il en soit, ce dernier se trouvait enfin un temps de jeu conséquent et un vrai rôle de rotation dans une équipe de premier plan. Autour des 20 minutes par match durant trois saisons à Milwaukee.

Lors des playoffs 2001, il a même bien failli toucher le Graal avec les Bucks. Mais, comme en NCAA quand il est tombé face à Georgetown, Darvin Ham allait encore devoir s’incliner face à Allen Iverson. Et les Sixers cette fois, dans une finale de conférence Est dantesque.

« C’est un détail mais qui a toute son importance : Scott Williams a pris une faute flagrante au Game 6. Il n’a pas été expulsé pendant le match, mais il a été suspendu après, pour le Game 7. En playoffs, tout est une histoire de duels. En playoffs, [pour rappel], on avait battu T-Mac et le Magic au meilleur des cinq matchs : 3-1. Je n’avais joué que sur les deux derniers matchs. Et après, on va à Charlotte face à Baron Davis et Jamal Mashburn, plus Derrick Coleman, Ricky Davis, Elden Campbell et d’autres. Et là, je suis titulaire pour défendre sur Mash. On bat Charlotte en 7. On arrive à Philly qui a Tyrone Hill, Dikembe… Je reviens à un rôle réduit. On arrive donc au Game 7, sans Scott Williams. Et je suis de nouveau titulaire. En tant qu’energizer, je défends fort… mais je prend trois fautes coup sur coup ! C’était dingue. Tout le monde envoie des coudes et il n’y a que moi qui prend des fautes ! Je sors immédiatement et Jason Caffey prend ma place. C’était le début de la fin… Mais on avait un nuage noir au-dessus de nos têtes depuis la suspension de Scottie, qu’on trouvait totalement injuste. On pensait s’être fait avoir car la Ligue voulait [Allen Iverson en finales] cette année-là. Mais ils boitaient, ils étaient blessés. Ils ont gagné le Game 1 [en Finales] mais derrière, c’était la chute libre. Cette année-là, on avait battu les quatre meilleures équipes de l’Ouest : les Lakers deux fois, les Spurs deux fois, Utah deux fois et Sacramento deux fois. On pensait pouvoir arriver en Finale et être prêt face à n’importe qui. »

Un proche des Wallace

Mais le titre NBA, Darvin Ham ne le remportera que trois ans plus tard. Pas dans le Wisconsin voisin, mais bel et bien dans son Michigan natal, avec Detroit et les Pistons de Larry Brown. Une bande de frères avec les deux Wallace et la paire Hamilton – Billups pour la traction arrière.

« Ce qui rendait le titre de 2004 avec les Pistons si savoureux, c’était la camaraderie et la fraternité qu’il y avait entre nous dans les vestiaires. (…) J’avais beaucoup de relations fortes, avant les Pistons, avec plusieurs joueurs dans le groupe. Et ça renforçait encore notre groupe. Mais c’était honnêtement encore plus fort de voir des instructions sur un petit bout de papier se transformer en action et en succès sur le terrain en travaillant avec Coach Bud et tout le staff (avec les Bucks en 2021). J’étais le premier assistant et je devais m’impliquer avec les joueurs. Parfois, quand ça n’allait pas, je devais jouer le médiateur car Bud doit s’occuper de l’équipe en son entier et certains joueurs, qui ne sont pas des stars mais jouent leur rôle comme des stars, ont besoin d’être entendus aussi. Je jouais le rôle du gilet pare-balles pour que Bud puisse aussi faire son métier. Gagner le titre en tant qu’entraîneur était donc beaucoup plus gratifiant. Car il y avait tant d’années de travail derrière. Ces quatre dernières années à Milwaukee ont été exceptionnelles. »

Plus ému par son deuxième titre, Darvin Ham n’en reste pas moins lié à vie avec ses frères des Pistons, à commencer par Ben Wallace avec qui il a partagé sa (non) Draft et une première aventure ensemble chez les Wizards. Mais l’autre Wallace, Rasheed, n’est pas loin derrière dans les amitiés qui remontent à loin…

« On est en décembre 1996 à Portland. Jeff McInnis et moi, on était rookies ensemble. Je lui demande ce qu’il a de prévu. Il me dit qu’il va allez manger chez Sheed, c’est un dîner familial. Il me propose d’y aller et je lui dis non. Je lui demande au moins de l’appeler et de le prévenir. Il me dit que c’est bon, que c’est réglé mais connaissant Jeff, je suis quasiment sûr qu’il ne l’a jamais appelé [rires] ! En tout cas, on passe une bonne soirée et là, on repart. Sheed prend sa Bronco et nous amène chez GT, Gary Trent. C’est là que j’ai rencontré GT. Ça jouait au jeu vidéo, au jeu NBA de l’époque mais surtout, on discutait à bâtons rompues. On a fini explosé ce soir-là [rires] ! Tant et si bien que Sheed nous a déposés directement au shootaround le lendemain [rires] ! »

Un ultime highlight défensif… avant la civière !

Fin analyste de l’âme humaine, et bon camarade, Darvin Ham s’est rapidement bien entendu avec Rasheed Wallace. Un bon point quand le « Sheed » a rejoint les Pistons au cours de la saison qui sera celle du titre pour Detroit.

« C’est un gars qui est incompris. J’ai joué avec lui, je l’ai coaché, je l’ai côtoyé longtemps, c’est vraiment un être humain de grande qualité. Un super gars. Quand il est arrivé, il ne connaissait personne. Mais je le connaissais depuis toutes ses années. Je l’ai mis au parfum, de la personnalité de chacun. Ben et toi, vous êtes pareils, vos personnalités peuvent paraître différentes mais tu vas l’adorer. Et boom, ça a collé direct ! On s’est tous soudé, c’était beau à voir. »

Sur les rotules en 2005, après une carrière de neuf saisons, dont huit en NBA, Darvin Ham a décidé de baisser pavillon. Quand a-t-il pris la décision de raccrocher pour de bon ?

« Quand j’ai commencé à sonner comme un bol de Rice Krispies à chaque fois que je me levais le matin [rires] ! Je le savais dès 2005 : je dois me détendre. Je suis passé sept fois sur le billard pendant ma carrière. Je me suis cassé le nez deux fois. Je me suis cassé les deux mains. Ils ont nettoyé mes genoux. Je me suis cassé un pied. Et le pire, c’est que je me suis fait le tendon d’Achille alors que j’étais coach, en jouant avec mon fils dans un YMCA à Atlanta ! Un gars a piqué le ballon à mon fils et je suis revenu en défense pour le contrer. Ils ont dû me faire sortir sur une civière mais j’ai eu ce contre. Ma dernière action était en défense, c’était logique quelque part [rires] ! »

Paternel heureux avec son fils aîné qui était avec l’équipe estivale de Cleveland, son second fils qui vient d’être embauché par les Bucks à la vidéo après avoir bossé en G-League pour le Herd, et enfin, le petit dernier qui évolue en première division NCAA à l’université de Wisconsin – Milwaukee, Darvin Ham peut s’attaquer à son plus grand défi : le poste d’entraîneur en chef.

À Los Angeles, il lui faudra montrer toute sa poigne.

Son panneau cassé au tournoi NCAA 

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