Avec 10 de ses 29 joueurs draftés sur les six dernières années, c’est peu dire que Gonzaga est devenu une usine à joueurs NBA.
Dominatrice dans sa conférence et place forte du basket universitaire avec six apparitions consécutives au Sweet Sixteen depuis 2015, mais sans titre de champion, l’équipe de Mark Few est devenue un bastion, avec une identité et une culture… qui commence à essaimer, avec Tommy Lloyd du côté d’Arizona.
Un groupe qui a explosé cette année !
Et, le 8 juillet dernier à Bavette’s Steakhouse & Bar de Las Vegas, c’est un groupe de douze individus de très grande taille qui a déboulé dans une salle privée. Leur lien ? Spokane !
À vrai dire, ils ne sont pas arrivés tous d’un coup, mais plutôt au compte-goutte.
« Toutes les discussions ne sont pas autorisées aux moins de 18 ans », assure Joël Ayayi en rigolant. « C’est génial de pouvoir tous se retrouver ensemble comme ça. À chaque fois que quelqu’un entrait dans la pièce, tout le monde avait le sourire. Ça fait beaucoup de salutations. Mais c’est la culture de Gonzaga dans ce qu’elle a de meilleur. »
En 2015, à ses débuts, le dîner consistait en une poignée de gens, avec Jared Hertz, l’un des membres du staff et initiateur de l’événement, plus Pat et Sandy Volkar, deux bienfaiteurs de l’équipe et Kevin Pangos, alors rookie non-drafté avec Dallas.
Sept ans plus tard, ce n’est plus la même donne avec des joueurs millionnaires ou en passe de le devenir, allant du All-Star (Domantas Sabonis) au rookie prodige (Chet Holmgren) en passant par tous les degrés
de joueurs plus (Kelly Olynyk, Rui Hachimura, Jalen Suggs, Corey Kispert) ou moins bien établis en NBA (Zach Collins, Joël Ayayi, Killian Tillie, Filip Petrusev et le rookie Andrew Nembhard).
« L’année dernière, on avait six joueurs et cette année, ça a vraiment explosé », sourit Jared Hertz dans The Spokesman Review. « C’est super parce qu’ils peuvent être eux-mêmes et se lâcher un peu. »
Une soirée à anecdotes
Seul l’intérieur des Grizzlies, Brandon Clarke, manquait à l’appel parmi les joueurs qui étaient sous contrat cette saison. Mais d’autres anciens Zags comme Jeremy Jones, Rem Bakamus ou encore Josh Perkins ont aussi fait une apparition à ce dîner très fermé.
« C’est super de pouvoir discuter avec les gars et de passer du temps ensemble », ajoute Domantas Sabonis. « On se rappelle du bon vieux temps ! Avant, c’était Kelly, Zach, Rui et moi. Maintenant, c’est tout un tas de gars, c’est très bien comme ça. »
Au menu des meilleures anecdotes, Joël Ayayi a pu discuter de sa future paternité avec Domantas Sabonis. Avec son compatriote, Killian Tillie, il a été le seul à oser mangé du pâté, alors que les huîtres ont fait un flop. Si ce n’est pour Hertz qui s’en est occupé personnellement. Et puis évidemment, des souvenirs de l’époque dorée…
« Beaucoup de discussions basket évidemment, mais aussi beaucoup d’histoires avec Coach Few et Tommy [Lloyd] », précise Rem Bakamus. « Toutes les petites choses qui font de Gonzaga un endroit à part. On a tous partagé nos petites histoires. Mais je ne sais pas si aucune d’entre elle n’est vraiment partageable… »
Fatigué mentalement et physiquement la saison passée, Rui Hachimura a lui profité de ses retrouvailles pour faire goûter son vin en avant-première, un cabernet sauvignon produit dans la Napa Valley, le « Black Samouraï ».
« Je le laisserai en parler davantage mais il a fait du bon boulot », souffle Joël Ayayi. « Tout le monde à la table était très heureux de ce vin. »
Une culture qui dépasse les frontières
Pour d’autres joueurs, c’était plutôt une manière de se reconnecter. Pour Filip Petrusev en l’occurrence, qui est rentré en Europe depuis 2020, avec un premier arrêt au Mega, puis un autre à l’Efes Istanbul (où il a remporté l’Euroleague) et un à venir à l’Etoile Rouge de Belgrade (selon toutes vraisemblances), ce furent des retrouvailles riches en émotions, après plusieurs années sans revoir ses camarades.
« C’était vraiment cool. J’ai gardé le contact avec pas mal de ces gars-là, mais c’était bien de revoir des anciens comme Domas et Kelly. Je n’ai pas joué avec tous. Mais de pouvoir les retrouver et parler avec eux, c’était super. »
Fac du Nord-Ouest des Etats-Unis qui a longtemps été connue pour avoir formé John Stockton, Gonzaga est maintenant un repère de « lottery picks » avec Chet Holmgren (2) et Jalen Suggs (5) dans le Top 5 ces deux dernières années. Et si on remonte un peu, avec Rui Hachimura (9) et Zach Collins (10) dans le Top 10 en 2019 et 2017, respectivement…
« Un gars comme Domas qui n’était jamais venu [à ces dîners à Vegas] ne connaissait pas Chet, et il ne connaissait pas forcément Killian. Mais il connait Rem. Donc, quand Rem lui a dit qu’on allait dîner, Domas ne s’est même pas posé de question », explique Jalen Suggs. « Ça montre le travail effectué par le staff et le développement de tous ces joueurs. C’est ça qui a aidé à me recruter et j’ai aidé à recruter Chet. C’est la culture de Gonzaga. »
En plus de ce groupe d’anciens Zags qui a déjà bien grandi ces dernières années, il y a trois joueurs qui pourraient le rejoindre, avec Julian Strawther, Drew Timme et Malachi Smith qui devraient se présenter à la Draft en juin prochain. La culture de Gonzaga n’est pas près de se désagréger…
« Certains des gars ont même continué la soirée [après le départ des joueurs engagés en ligue d’été] », conclut Hertz. « Ça n’était jamais arrivé parce que d’habitude, ils sont tous très professionnels parce qu’ils jouent. Mais il y a certainement eu de bonnes histoires bien après le départ des autres. »