Il n’avait pas raté un seul match lors de ses trois premières saisons dans la grande ligue. En 2022, Damian Lillard a connu son exercice le plus écourté en carrière avec seulement 29 rencontres jouées et une saison terminée dès début janvier, après son opération liée à sa pubalgie. « Je sors de la plus longue période de repos de ma carrière, physiquement et mentalement », remarque ainsi aujourd’hui le meneur des Blazers, qui se dit prêt à redevenir lui-même après cette saison étriquée.
Le sextuple All-Star se dit bien sur le plan physique et bien dans sa tête. On peut le comprendre après avoir signé cette prolongation de contrat record de 122 millions de dollars sur deux ans, qui le lie aux Blazers jusqu’en 2027.
« Ma fierté est de porter ce maillot et de faire quelque chose que beaucoup trouvent fou. Beaucoup de gens de l’extérieur me disent ce que je devrais faire, tout ce qui va à l’encontre de ce que je crois et de ce que je défends. Le fait d’avoir des gens qui croient en cela avec moi et qui croient en ma capacité d’accomplir ce que je veux accomplir, cela signifie beaucoup », justifie le fidèle meneur qui tient ce discours depuis des années.
Rassuré par son GM et son coach
Le montant de ce contrat, qui limite nécessairement la marge de manœuvre de sa franchise en termes de recrutement ? Il en fait aussi une fierté. « Je ne crois pas qu’on puisse gagner autant seulement en marquant un tas de points. Ce qui manque dans notre ligue, c’est le caractère, la combativité, la passion et la fierté de ne pas se contenter du nom qui figure au dos du maillot, mais de celui qui figure devant et de l’impact que vous avez sur les gens que vous côtoyez. Avec la façon dont je me suis investi là-dedans – et je n’ai pas fait semblant de le faire, c’est vraiment qui je suis – cela montre la force de cet aspect. »
Les Blazers continuent de miser sur lui car ils considèrent qu’il est le visage de cette franchise et de toute une ville. En retour, Damian Lillard reste fidèle envers le club qui l’a drafté il y a plus de dix ans (6e choix de la Draft 2012). Une fidélité également liée aux garanties qu’il estime avoir obtenues de la part de ses dirigeants et son coach Chauncey Billups.
« Je vais littéralement demander à Chauncey : ‘Est-ce qu’on essaie de gagner ? Dis-le moi.’ Et il va répondre : ‘Tout ce que je fais, c’est pour gagner, je suis un winner.’ Même chose avec Joe (Cronin, le GM). […] J’ai été capable de faire confiance à ce que Chauncey et Joe m’ont dit. Et je pense que j’ai un bon flair pour savoir si quelqu’un brasse de l’air ou me raconte des conneries. Je n’ai pas eu ce genre d’impression et sur la base des relations précédentes, je me suis senti à l’aise avec ça. J’ai eu confiance et c’était assez simple d’aller de l’avant. »
Un questionnement l’été dernier
Un rapport de confiance nécessaire car le meneur ne cache pas s’être interrogé très récemment par rapport à son engagement à Portland. « S’il y a jamais eu un moment (d’hésitation), je dirais l’été dernier », formule le natif d’Oakland en référence à l’élimination des Blazers dès le premier tour des playoffs face à des Nuggets pourtant très diminués.
« Je ne me disais même pas ‘Je veux aller ailleurs’ ou quelque chose comme ça. […] Après cette défaite, j’étais juste frustré de ne pas avoir une chance et frustré de voir d’autres équipes gagner le titre. […] Je ne peux pas gérer ma jalousie et ma frustration quand cela arrive. […] Je me disais juste qu’on devait vraiment se mettre en position d’avoir une chance. »
Durant cette intersaison, les Blazers ont fait plusieurs pas dans le bon sens en recrutant Jerami Grant et Gary Payton II et en prolongeant plusieurs joueurs importants (Anfernee Simons, Jusuf Nurkic). Damian Lillard voit logiquement d’un bon œil l’arrivée de l’ancien ailier des Pistons qui, comme le meneur le rappelle, a eu des responsabilités à Detroit après avoir évolué dans des équipes qui gagnent (Thunder et Nuggets).
« Ça l’a forcé à devenir un meilleur joueur. Il arrive aujourd’hui chez nous pour remplir un rôle dont on avait besoin, son arrivée nous améliore automatiquement sur le plan collectif. Même chose avec Lil’ G (Payton). C’est une teigne, un dur. Il vient de gagner le titre avec une équipe sur laquelle il a eu beaucoup d’impact, donc le fait qu’on ait pu le récupérer est énorme aussi. Je me sens vraiment bien par rapport à ça. Je veux gagner, on n’a pas gagné beaucoup par le passé. Je suis convaincu que nous sommes sur la bonne voie. »