Élément moteur de la victoire des Warriors au Game 2, avec 9 points, 7 passes et 5 rebonds, plus une défense ultra agressive (et parfois limite), Draymond Green est à l’inverse passé complètement à côté du Game 3 à Boston, semblant justement manquer de nerfs… sauf lorsqu’il s’agissait de râler. Inexistant offensivement avec 2 points à 1/4 aux tirs dont 0/2 derrière l’arc, il a fini sur le banc avec 6 fautes et une prestation globale sans relief.
« J’ai été soft », a-t-il déclaré. « J’ai joué comme une merde ! Je n’ai jamais trouvé de rythme, ni en attaque ni en défense. Je n’ai pas joué avec suffisamment de force. Je dois trouver mon rythme plus rapidement. »
Neutralisé comme au Game 1
Plus concentrés, les Celtics n’ont pas perdu trop de ballons sur ce Game 3 (12), et ils ont surtout remporté la bataille de l’intérieur avec un avantage assez net aux rebonds (47-31 dont 15-6 au rebond offensif) qui a engendré un 22-11 sur les points inscrits en seconde chance. Et un 52-26 aux points marqués dans la peinture !
« Je pense que c’est une question de force. Une fois qu’on a trouvé nos repères, on peut établir notre présence et la balle va ensuite pouvoir te trouver. On va commencer à avoir les rebonds favorables et la dynamique du match. On doit mieux commencer le match. »
Après avoir fait la une après le Game 2, notamment après cet accrochage avec Jaylen Brown qui aurait pu le faire expulser, Draymond Green a été neutralisé lors du Game 3, comme au Game 1. Pas assez grand et aérien face à Robert Williams III, pas assez mobile face aux accélérations de Jaylen Brown, il ne semble pas avoir de matchup défensif clair, sur lequel il peut réellement peser. De quoi le laisser dans un entredeux dont il a bien du mal à sortir.
« J’ai toute confiance en Draymond », relativise Klay Thompson. « Je le considère comme un frère et on a joué dans les plus grands matchs avec lui, dans de grosses batailles. Tant que lui et le n°30 sont avec moi, et avec Andre [Iguodala], je pense qu’on aura une bonne chance vendredi soir. »
Remis en selle grâce à l’agressivité accrue de Draymond Green, les Warriors sont retombés au sol sans. Manquant des choses faciles et bien moins influent défensivement, Draymond Green a ainsi bien du mal à peser.
Draymond Green s’éparpille en vains débats
Il est par contre toujours aussi mordant face à la presse, ou dans son podcast, enregistré après chaque match…
« Ce qui me gêne sur les années 1980 ou 1990, ces époques où le basket était plus physique, c’est que certains des gars qui parlent n’étaient pas impliqués dans ces bagarres, ne donnaient pas de coups. Ils font comme si tout le monde se baladait sur le terrain en frappant tout le monde », avait-il répliqué à Cedric Maxwell, qui a notamment remporté deux titres (1981 et 1984) avec Boston, avec le titre de MVP des Finales en 1981 en bonus, et qui expliquait que Draymond Green aurait été « puni » à son époque à cause de ses coups de vice. « Il n’y avait que quelques joueurs comme ça, qui renversaient les adversaires, les mettaient KO, faisaient des fautes susceptibles de les faire expulser. Bill Laimbeer, Rick Mahorn. Mais tout le monde fait comme s’ils agissaient ainsi. Alors qu’ils étaient surtout des victimes. Donc ça me tue quand un gars, juste parce qu’il a joué dans les années 80 ou 90, explique que j’aurais été mis KO si j’avais joué à son époque. Pas vraiment, non, parce que ce n’est pas toi qui l’aurais fait. »
Mais Cedric Maxwell a surenchéri. Après avoir déclaré dimanche que les « bêtises de Draymond » lui vaudraient d’être « remis à sa place direct », dans les années 1980, il a expliqué son point de vue.
« Je comprends ce que Draymond veut dire mais il continue à dire que personne ne se battait contre personne. Mais va demander à Charles Barkley ce qui s’est passé quand lui et moi, on s’est battu quand j’étais avec les Clippers. Draymond n’était pas né quand je jouais. Draymond, va demander à ton papa qui j’étais. (…) Je faisais juste remarquer que dans les années 1980, il y avait des gars comme Kermit Washington, Hakeem Olajuwon, un tas de gars qui étaient durs et méchants. Beaucoup des combines qui existent maintenant avec des gars comme Draymond ne seraient pas tolérées dans les années 1980. »
À ses côtés sur le plateau de NBA TV, Isiah Thomas ne pouvait qu’opiner du chef et confirmer que les écarts de conduite de Draymond Green ne seraient pas bien vus par les joueurs de cette époque : « J’ai suivi et j’ai joué contre vos équipes des Celtics, et je peux l’assurer : pour de vrai, ils avaient cinq ou six gars qui étaient prêts à vous mettre à terre, et [Maxwell] était l’un d’entre eux. »
Si ce débat de savoir si Draymond Green finirait KO dans les années 1980 à cause de ses coups de vice n’a pas tellement d’intérêt, surtout avec des arguments aussi limites (citer Kermit Washington, auteur du coup de poing le plus violent de l’histoire de la ligue, n’est pas du meilleur goût), le fait est que Draymond Green semble beaucoup (trop ?) s’investir dans ces à-côtés. Lors de la conférence de presse qui suivait le Game 3, il a encore passé la majorité du temps à recadrer un journaliste qui lui demandait s’il ne donnait pas trop d’arguments tactiques aux Celtics dans son podcast, en ironisant pendant plusieurs réponses sur ses connaissances et son intelligence.
Avec 15 points pour 15 fautes sur les trois premiers matchs des Finals, Draymond Green aurait sans doute intérêt à garder son agressivité pour le terrain. C’est là que son équipe a besoin qu’il fasse les gros titres.
Draymond Green | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2012-13 | GOS | 79 | 13 | 32.7 | 20.9 | 81.8 | 0.7 | 2.6 | 3.3 | 0.7 | 2.0 | 0.5 | 0.6 | 0.3 | 2.9 |
2013-14 | GOS | 82 | 22 | 40.7 | 33.3 | 66.7 | 1.0 | 3.9 | 5.0 | 1.9 | 2.8 | 1.2 | 1.1 | 0.9 | 6.2 |
2014-15 | GOS | 79 | 32 | 44.3 | 33.7 | 66.0 | 1.4 | 6.7 | 8.2 | 3.7 | 3.2 | 1.6 | 1.7 | 1.3 | 11.7 |
2015-16 ☆ | GOS | 81 | 35 | 49.0 | 38.8 | 69.6 | 1.7 | 7.8 | 9.5 | 7.4 | 3.0 | 1.5 | 3.2 | 1.4 | 14.0 |
2016-17 ☆ | GOS | 76 | 33 | 41.8 | 30.8 | 70.9 | 1.3 | 6.6 | 7.9 | 7.0 | 2.9 | 2.0 | 2.4 | 1.4 | 10.2 |
2017-18 ☆ | GOS | 70 | 33 | 45.4 | 30.1 | 77.5 | 1.1 | 6.6 | 7.6 | 7.3 | 2.6 | 1.4 | 2.9 | 1.3 | 11.0 |
2018-19 | GOS | 66 | 31 | 44.5 | 28.5 | 69.2 | 0.9 | 6.4 | 7.3 | 6.9 | 3.0 | 1.4 | 2.6 | 1.1 | 7.4 |
2019-20 | GOS | 43 | 28 | 38.9 | 27.9 | 75.9 | 0.5 | 5.7 | 6.2 | 6.2 | 2.6 | 1.4 | 2.3 | 0.8 | 8.0 |
2020-21 | GOS | 63 | 32 | 44.7 | 27.0 | 79.5 | 0.9 | 6.3 | 7.1 | 8.9 | 3.1 | 1.7 | 3.0 | 0.8 | 7.0 |
2021-22 ☆ | GOS | 46 | 29 | 52.5 | 29.6 | 65.9 | 1.0 | 6.3 | 7.3 | 7.0 | 3.0 | 1.3 | 3.0 | 1.1 | 7.5 |
2022-23 | GOS | 73 | 32 | 52.7 | 30.5 | 71.3 | 0.9 | 6.3 | 7.2 | 6.8 | 3.1 | 1.0 | 2.8 | 0.8 | 8.5 |
2023-24 | GOS | 55 | 27 | 49.7 | 39.5 | 73.0 | 1.4 | 5.9 | 7.2 | 6.0 | 3.0 | 1.0 | 2.5 | 0.9 | 8.6 |
2024-25 | GOS | 68 | 29 | 42.4 | 32.5 | 68.7 | 1.1 | 5.0 | 6.1 | 5.6 | 3.2 | 1.5 | 2.6 | 1.0 | 9.0 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.