Cette nuit, le syndicats des joueurs a refusé la dernière proposition d’accord collectif soumise par les propriétaires.
Selon eux, ce document n’est pas significativement différent du précédent, soumis il y a déjà un an.
Un blocage avant le blocage
Le temps presse. Alors que la NBA, les propriétaires et les joueurs négocient déjà depuis plus d’un an, l’accord collectif actuellement en vigueur expire dans maintenant moins de 2 mois, le 1er juillet.Tous les observateurs sont pessimistes depuis bien longtemps, et les protagonistes semblent résolus à la solution du pire. Billy Hunter, le président du syndicat des joueurs, déclarait il y a quelques mois qu’il y avait 99% de chance que le lockout ait lieu.
Au final, tout le monde le croit. Et cela mène à une prédiction auto-réalisatrice : pourquoi faire des efforts puisqu’on sait que l’adversaire n’en fera pas ? Alors on attend l’été, en faisant semblant de négocier. C’est ce qu’il se passe en ce moment.
Une proposition « pour le principe »
La dernière proposition des propriétaires en est un exemple typique. La première offre des propriétaires, présentée il y a an, partait avec de très fortes ambitions : réduire la masse salariale de plus de 30% ; introduire un hard cap ; limiter les contrats garantis ; repousser l’âge autorisé pour s’inscrire à la draft.
Bien évidemment, les joueurs ne pouvaient accepter de telles conditions et s’étaient empressés de refuser fermement. Mais la nouvelle proposition ne change pas foncièrement la donne. Selon Derek Fisher :
Malheureusement, la proposition est très similaire à celle soumise par la ligue il y a un an. Cette dernière proposition est loin de ce que nous attendions
La proposition initiale cherchait à réduire la masse salariale de 800 millions de dollars, quand le total des salaires pour cette saison s’élève à environ 2,1 milliards de dollars.
David Stern a annoncé le mois dernier une perte anticipée de 300 millions de dollars, chiffre contesté par les joueurs qui indique que ce chiffre comprend l’amortissement des investissements et le paiement des intérêts de la dette. Selon la ligue, l’objectif est de permettre à chacune des 30 franchises d’être profitable.
La nouvelle proposition, selon les informations de ESPN, se contente d’étaler la réduction de la masse salariale sur 2 ans.
Le syndicat des joueurs avait déjà indiqué qu’il était prêt à négocier sur la réduction de la masse salariale. Selon Billy Hunter cependant, pas question de toucher au reste.
On le voit, on est loin du consensus.
La NFL, un exemple observé de très près
Puisqu’on se dirige vers un lockout, la ligue et les joueurs regardent de très prêt la NFL, où se déroulent actuellement un lockout similaire, imposé par les propriétaires. Comme nous l’avions couvert il y a quelque jours, les joueurs ont porté l’affaire devant la justice, et cette dernière avait ordonné en première instance la reprise du déroulement normal de la saison. Cependant, les propriétaires ont déjà contre-attaqué en faisant appel.
La cour d’appel, en attendant le jugement définitif, a annulé temporairement le jugement de la première instance et ré-imposé le lockout sur la NFL.
Les enjeux et les modalités du conflit de la ligue de football américain étant très proches, les parties prenantes regardent ce qu’il s’y passe comme une simulation de leur propre situation de l’été.
Que la justice tranche fortement en faveur des joueurs et les propriétaires pourraient se trouver affaiblis. Au contraire, si le lockout est finalement jugé tout à fait légal, la ligue sortirait renforcée dans sa stratégie du coût de force.