Avant de récupérer Ja Morant, les Grizzlies avaient jeté leur dévolu sur Jaren Jackson Jr lors de la Draft de 2018, profitant de leur quatrième choix pour sélectionner un premier élément autour duquel entamer une reconstruction. Un ailier-fort mobile, capable de remonter le terrain balle en main, mais aussi de sanctionner à 3-points. Trois ans plus tard, le fils de l’ancien joueur des Spurs est devenu le Lieutenant numéro 1 de Ja Morant, titularisé au All-Star Game, qui s’est affirmé comme l’un des meilleurs meneurs de la NBA.
Reformé pour de bon cette saison après que JJJ a soigné ses genoux, le tandem avait de quoi enthousiasmer les fans des Grizzlies, et leurs retrouvailles ont été à la hauteur des attentes mais pas forcément dans le style qu’on attendait : beaucoup plus offensif pour Ja Morant, plus défensif pour Jaren Jackson Jr.
Alors que Ja Morant fait désormais partie du Top 5 des meilleurs scoreurs de la ligue, et que des éléments comme Dillon Brooks et Desmond Bane prennent également de plus en plus de place offensivement, Jaren Jackson Jr. s’est en effet mué en défenseur d’élite, tout en gardant ses standards en attaque, à près de 17 points en moyenne par match.
L’ADN du « Grit & Grind » version 2.0
Au même titre que son meneur, il est désormais le garant de l’ADN de l’équipe, nourri par le « Grit & Grind » de ses glorieux prédécesseurs, en dominant notamment la ligue au nombre de contres avec 122 « blocks » au compteur. Au point de décrocher un beau surnom chez certains fans de Memphis : « Block Panther ».
« Sa défense est incroyable en ce moment », s’est extasié son coach, Taylor Jenkins après le mois de janvier impressionnant de son joueur à 3.3 contres par match sur le mois. « Ce qu’il fait à chaque possession en défense avec une super communication, une super activité et une grande discipline près du cercle, ça donne le ton pour nous. On espère qu’il continue à être reconnu pour ça, mais ce n’est pas sa motivation principale. Ce qui le motive, c’est de nous aider à gagner ».
Ce que confirme le principal intéressé, qui fait désormais partie des candidats pour le meilleur défenseur de l’année, car sa seule motivation est collective : le bilan des Grizzlies, actuellement troisièmes à l’Ouest (37v-18d).
« Il n’y a rien d’autre dans mon esprit que d’aller sur le terrain et faire tout ce dont mon équipe a besoin chaque soir. Je veux dire : regardez chacun des joueurs, prenez les un par un, on se présente chaque soir avec la même énergie, le même état d’esprit, la même union. Ça ne concerne pas qu’un ou deux gars, c’est chacun d’entre nous. Je fais juste partie de tout ça, mais on est tous connectés. Toute la saison, les joueurs ont su pallier les absences des uns et des autres, je ne fais que ma part du boulot ».
Défendre sans faire de fautes
Devenu le patron de la défense des Grizzlies aux côtés de Steven Adams, l’intérieur a progressé dans sa façon de contenir ses adversaires, en commettant moins de fautes, lui qui a notamment tourné à plus de quatre fautes personnelles par match en 2020 (3.4 en moyenne cette saison).
« Il a trouvé un moyen de contrer sans faire de faute. Il a vraiment développé ce truc en défense et il est très bon sur ça, juste en se positionnant mieux », a notamment déclaré Brandon Clarke. « Ses bras sont tellement longs et c’est juste un super joueur en défense. Il a compris comment se placer au bon endroit au bon moment. Ça a été un gros ajustement pour lui, et il est incroyable cette année ».
Sous l’impulsion de son tandem Morant-Jackson, Memphis a en tout cas réussi un retournement de situation aussi rapide qu’efficace en passant de la 14e place en 2018 à un retour en playoffs la saison dernière. La progression de l’équipe s’est poursuivie sur cet exercice avec une très belle troisième place à l’Ouest.
« Leur potentiel n’a pas de bornes », a ajouté Taylor Jenkins au sujet de son duo de choc. « Ces gars-là s’efforcent de repousser les limites pour progresser, du développement individuel au développement de l’équipe. J’aime prendre du recul et regarder ce qu’ils font. Ça m’aide à me motiver pour trouver différentes façons de tirer davantage d’eux. Par chance, c’est quelque chose qui nourrit leur motivation ».
Jaren Jackson, Jr. | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2018-19 | MEM | 58 | 26 | 50.6 | 35.9 | 76.6 | 1.3 | 3.4 | 4.7 | 1.1 | 3.8 | 0.9 | 1.7 | 1.4 | 13.8 |
2019-20 | MEM | 57 | 29 | 46.9 | 39.4 | 74.7 | 1.0 | 3.6 | 4.6 | 1.4 | 4.1 | 0.7 | 1.7 | 1.6 | 17.4 |
2020-21 | MEM | 11 | 24 | 42.4 | 28.3 | 83.3 | 1.5 | 4.1 | 5.6 | 1.1 | 3.8 | 1.1 | 1.4 | 1.6 | 14.4 |
2021-22 | MEM | 78 | 27 | 41.5 | 31.9 | 82.3 | 1.5 | 4.3 | 5.8 | 1.1 | 3.5 | 0.9 | 1.7 | 2.3 | 16.3 |
2022-23 ☆ | MEM | 63 | 28 | 50.6 | 35.5 | 78.8 | 1.7 | 5.0 | 6.8 | 1.0 | 3.6 | 1.0 | 1.7 | 3.0 | 18.6 |
2023-24 | MEM | 66 | 32 | 44.4 | 32.0 | 80.8 | 1.3 | 4.2 | 5.5 | 2.3 | 3.6 | 1.2 | 2.4 | 1.6 | 22.5 |
2024-25 ☆ | MEM | 74 | 30 | 48.8 | 37.5 | 78.1 | 1.2 | 4.4 | 5.6 | 2.0 | 3.5 | 1.2 | 2.1 | 1.5 | 22.2 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.