Blake Griffin oblige, John Wall ne sera pas le troisième meneur consécutif sorti frais émoulu des mains de John Calipari à être Rookie de l’année.
Ironie du sort, c’est chez l’ailier angelino en février dernier que le n°1 de la draft 2010 a connu l’un des plus heureux moments d’une saison bien compliquée. Ses 22 assists du Rookie Challenge, ses trois « Dougie » sur l’insistance de Kevin McHale, assistant coach, ses rires et ses high five l’ont rappelé à ce qu’il est vraiment.
« Il aime faire plaisir aux autres, mettre des sourires sur les visages de gens », décrit Flip Saunders.
C’est d’ailleurs ce trait de caractère qui selon Wall l’a fait reprendre trop tôt après sa blessure de début de saison. Le rookie des Wizards l’avoue après-coup, il a joué « avec la douleur les quatre derniers mois. »
« Je ne voulais décevoir personne. Mais si je pouvais faire quelque chose différemment, ça serait de ne pas revenir aussi vite après ma blessure au pied », assure l’ancien Wildcat, blessé le 13 novembre face aux Bulls de Derrick Rose mais de retour sur les parquets quatre matches plus tard.
Pour au final aggraver le mal, son pied gauche ne s’en remettant vraiment jamais.
« C’est le début de la chute de mon piédestal », assure Wall.
Ses statistiques sont exceptionnelles pour un meneur rookie (16,4 pts, 8,3 assists et 4,6 rbds) mais la fin de saison encourageante de D.C. n’efface pas les frustrations d’une campagne à ses yeux manquée. Ou tout du moins tronquée.
« Il voulait vraiment les playoffs, il a y cru. Donc c’est une déception », explique le businessman et mentor Brian Clifton au Washington Post. « Il a été forcé de réaliser qu’aussi extraordinaire soit-il, il est humain avec des limites. »
Contrait de déclarer forfait pour 12 matches, Wall a débarqué en NBA dans un contexte peu favorable pour son éclosion sportive et médiatique. La ligue jouit d’une profusion de meneurs étincelants, comme ce fut rarement le cas dans son histoire.
Et les Wizards ont cruellement manqué de stabilité avec 23 joueurs utilisés au total dans l’effectif, 29 cinq majeur différents, les départs de Gilbert Arenas puis Kirk Hinrich avec les changements de rôle que ça implique.
« Je savais après quelques matches seulement que je pouvais jouer dans cette ligue », confie l’homme au premier triple-double en carrière après six matches. « Je suis globalement satisfait de ma saison. Je n’ai pas pu être moi-même à cause de la blessure, mais je ne peux pas me blâmer pour ça. Ce sont des choses qui arrivent, je me suis quand même battu pour aider mon équipe. »
Persuader Saunders et le staff médical de le laisser revenir trop rapidement s’inscrit dans cette volonté. Mais Wall reconnaît aujourd’hui son erreur. Promis, juré il a appris la patience. La leçon est retenue.
« Blake mérite d’être élu meilleur rookie, j’ai fait de gros matches mais au final c’est un peu court. Cela me donne une motivation de plus pour la saison prochaine. »
C’est que John Wall n’aime pas décevoir les gens.