15 janvier 2003. Les Blazers matent les Grizzlies du jeune Pau Gasol avec un Rasheed Wallace au sommet, auteur de son meilleur match de l’année (38 points à 16/20 aux tirs et 10 rebonds). La soirée parfaite ? Pas exactement.
On apprend trois jours après que le « Sheed » est suspendu sept matches pour avoir « menacé » un arbitre à l’issue de la rencontre, à l’extérieur du Rose Garden. «
C’est absolument injuste. Il ne méritait certainement pas sept matchs. C’est le résultat de la réputation de Rasheed et de celle des Blazers », n’en revient pas Maurice Cheeks, alors coach de l’équipe.
Une réputation déjà bien établie pour Rasheed Wallace, détenteur depuis 2001 d’un record encore actif du nombre de fautes techniques (41) sur une saison, et ses « Jail Blazers ». L’intéressé a beau faire appel de la sanction, il purgera bien cette suspension dans sa totalité et perdra une somme évaluée à 1,2 million de dollars en salaires.
Au commencement… une faute technique
Alors que s’est-il passé ce soir-là ? Le journaliste David Aldridge revient sur cette affaire quelques jours après les faits. Selon lui, tout démarre en cours de match, lors du troisième quart-temps. Quand l’arbitre Scott Wall siffle une faute à l’encontre de Rasheed Wallace. Ce dernier décide alors d’envoyer le ballon en direction de l’officiel, qui a le dos tourné. Le tout, sous les yeux d’un autre arbitre : un certain Tim Donaghy.
Ni une, ni deux, le grand « ami » du joueur des Blazers lui colle une faute technique. Seulement sa cinquième cette saison. Exaspéré, l’intérieur retrouve malgré tout ses esprits pour finir sa très belle soirée dans le jeu. On aurait pu/dû en rester là. Une heure après la rencontre, le MVP de la soirée se retrouve à papoter avec le meneur d’en face, Brevin Knight, en signant quelques autographes.
C’est là que le trio d’arbitres passe à proximité pour gagner leur véhicule. Et c’est ici, selon une source, que le Blazer balance vers Tim Donaghy : « C’étaient une faute et une technique à la con, je vais récupérer mon fric (ndlr : en référence à l’amende de la technique). » « Regarde les images », rétorque alors l’officiel, selon cette même source.
Un échange d’insultes ?
Les événements semblent plus flous après ce premier échange. Rasheed Wallace aurait fait quelques pas vers Tim Donaghy et lâché : « Nan, toi, regarde les images », tout en l’insultant.
L’arbitre y est-il lui aussi allé de ses propres insultes ? Quelles étaient les intentions du joueur lorsqu’il a levé ses bras, comme s’il voulait donner un coup de poing, selon la ligue ? A-t-il bien lancé « Je vais te botter le cul sale enfoiré » comme le rapporte une autre source ?
La ligue estimera avoir suffisamment d’éléments à charge pour décider d’une telle sanction, là où le camp Wallace est persuadé que l’enquête a été bâclée. Et que sa réputation avec les arbitres l’a précédé. Ses soutiens considèrent aussi que, contrairement à d’autres incidents passés, Rasheed Wallace n’a pas cherché Tim Donaghy après le match et qu’il n’y avait donc aucune préméditation de sa part pour provoquer une confrontation.
Environ un an après cet incident, Rasheed Wallace sera transféré jusqu’à Detroit où il écrira la plus belle ligne de son CV, le titre remporté en 2004 avec les Pistons.