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Paul Pierce, la Vérité qui dérange

NBA – Paul Pierce a réussi à inscrire son nom dans les livres d’histoire à force de tirs décisifs et de grosses performances offensives, mais aussi, et surtout, pour son titre de champion en 2008.

Retombé dans un certain anonymat depuis son éviction, très médiatisée, de la chaîne ESPN, Paul Pierce n’est toujours pas d’humeur apologétique. Toujours surpris par les conséquences de sa propre vidéo, le montrant bien éméché, entouré de strip-teaseuses lors d’une soirée manifestement bien arrosée, il a reçu les conseils de son entourage, dont son agent Jeff Schwartz, pour essayer de désamorcer la situation.

Lors de l’intronisation de son compère Kevin Garnett au Hall of Fame en mai dernier, Paul Pierce était ainsi aiguillé vers Jerry Colangelo, le patron de Team USA mais aussi le boss du Hall of Fame de Springfield, pour tenter d’adoucir les angles et prévenir une éventuelle levée de boucliers dans sa propre course vers le Panthéon du basket.

Mais s’il a bel et bien discuté de la situation avec Jerry Colangelo, ce dernier confirmant que des excuses publiques pourraient assainir l’air, Paul Pierce ne les fera jamais…

« Allons, je n’ai rien fait d’illégal. Ces enfoirés qui sont au Hall of Fame, certains ont pris de la coke, ont été arrêtés pour coups et blessures… Qu’est-ce que j’ai fait ? Je prenais juste un peu de bon temps », balance Paul Pierce dans Sports Illustrated. « Tous ceux qui me tombent dessus, la moitié d’entre vous ont fait la même chose, vous le cachez, c’est tout. Et vous êtes mariés en plus quand vous faites ça. Moi, je suis divorcé, je suis à la retraite. Je profite. Si je n’avais pas fait partie de cette cuvée, cela aurait été le plus gros vol de l’histoire du Hall of Fame. »

« Comment un joueur gras et sans qualité athlétique peut nous tuer comme ça ? »

Après son pote Kevin Garnett, avec qui il passe encore toutes ses vacances, Paul Pierce va donc rejoindre le Panthéon du basket après une carrière riche en rebondissements, mais aussi en accomplissements, dont ce fameux titre en 2008, doublé du titre de MVP des Finals. Mais avant d’arriver au sommet de la montagne sacrée, Paul Pierce a connu un sacré parcours du combattant, et ce, dès sa soirée de Draft où il était tombé à la 10e place malgré un deuxième titre consécutif de MVP du tournoi de la Big 12 et une nomination dans le meilleur cinq universitaire du pays.

Considéré comme un joueur trop peu athlétique pour la NBA, Paul Pierce a rapidement fait taire ses détracteurs, à commencer par son futur coach à Boston, Doc Rivers, qui en 1999, n’en revenait pas que son Magic se fasse écarteler par ce rookie rondelet.

« Comment un joueur gras et sans qualité athlétique peut nous tuer comme ça ? », s’était ainsi emporté Doc Rivers dans les vestiaires à la mi-temps. « Mais ensuite, tu te rends compte qu’il n’était pas gros du tout. Il était en très grande forme. C’était un superbe athlète. Simplement, il avait de tels fondamentaux que ça te faisait oublier ses qualités athlétiques. »

N’empêche, pour le natif d’Oakland qui a toujours rêvé de jouer pour les Lakers, ce fut une sacrée claque de se retrouver chez l’ennemi, de l’autre côté du pays, à Boston. Accompagné d’Antoine Walker, Paul Pierce va cependant faire des Celtics une équipe qui monte dans la conférence Est, surtout après avoir bénéficié de quelques mois supplémentaires de préparation physique avec le lockout de 1998.

« Il avait une mentalité de tueur », confirme Antoine Walker. « Il avait confiance en lui, il était même arrogant, on peut le dire. Mais ça se voyait qu’il voulait être un grand joueur. »

Il frôle la mort en 2000

Auteur d’une saison à 16 points, 6 rebonds et 2 passes, Paul Pierce a terminé dans le meilleur cinq des rookies, un joli pied de nez à tous les scouts NBA qui lui ont préféré des intérieurs lourdauds tels Michael Olowokandi (n°1), Raef LaFrentz (n°3) ou encore Robert « Tractor » Traylor (n°6)…

Privé de playoffs ces deux premières saisons, Paul Pierce devra attendre 2002 pour connaître enfin l’ivresse de la « postseason ». Une ivresse que « The Truth » aurait bien pu ne jamais connaître si cette soirée du 25 septembre 2000, au Buzz Club de Boston, avait tourné encore plus mal. Pris dans une rixe et roué de coups, poignardé à cinq reprises entre les épaules et trois fois dans l’abdomen, il est finalement sauvé in extremis grâce à Tony Battie et son frère qui l’emmènent d’urgence à l’hôpital le plus proche.

Après le coup de fouet du soir de la Draft, cette expérience au seuil de la mort sera un nouveau moment clé dans la carrière de Paul Pierce. « Je me suis vraiment isolé. Je ne parlais à personne, ni ami, ni membre de ma famille. Tout ce à quoi je pensais, c’était le basket. Je voulais jouer. Je voulais répandre ma colère sur tout le monde. Je voulais écrabouiller tous les gars qui se dresseraient sur mon chemin. »

« Merde, je préfère prendre un mauvais tir que faire une passe à Jiri Welsch ! »

Passé de 19 à 25 points par match, Paul Pierce connaîtra la première de ses dix capes All-Star la saison suivante, en 2001-02 alors que Danny Ainge fait irruption dans la franchise mythique du Massachusetts à l’été 2003. Antoine Walker est envoyé à Dallas et le coach, Jim O’Brien, l’héritier de Rick Pitino, est lui aussi remercié. « C’était Danny qui faisait son grand ménage. Et je pensais bien être le suivant sur la liste », affirme Paul Pierce.

Mais en fait, « Trader Danny » base son nouveau projet sur Paul Pierce : « Paul était le seul joueur intouchable de l’équipe », a confirmé Danny Ainge par la suite. « L’équipe n’était tout simplement pas assez forte. » Dans la foulée, c’est Doc Rivers qui débarque chez les C’s, en 2004. L’équipage qui sera sacré en 2008 commence à prendre forme mais les débuts sont houleux entre le Doc et « The Truth ». « Les gens ne se rendent pas compte qu’on s’engueulait très souvent », se marre Paul Pierce.

« [Doc et Danny] me disaient toujours comment jouer. Ils voulaient que je fasse plus de passes. Mais, à qui voulaient-ils que je fasse des passes ? À Jiri Welsch ? Merde, je préfère prendre un mauvais tir que faire une passe à Jiri Welsch. »

« Paul a laissé Kevin être le leader »

Il faut dire que les Celtics s’enfoncent peu à peu dans la médiocrité, terminant notamment l’exercice 2006-07 avec seulement 24 victoires pour 58 défaites. La patience de Paul Pierce est alors testée grandeur nature. Blessé, il ne joue que 47 matchs durant cette saison qui voit Boston terminer avec le deuxième pire bilan de la Ligue.

« Je suis au sommet de mon art et je regarde tous ces autres gars briller en playoffs. C’était la déprime. Je pensais que j’étais fini, que c’était foutu pour moi. »

Mais durant l’été 2007, Danny Ainge réalise deux coups de maître en faisant venir Kevin Garnett du Minnesota et Ray Allen de Seattle. Le « Big Three » est né. Paul Pierce est alors motivé à bloc. Alors quadruple All-Star dont la série s’est terminée à cause de sa blessure de l’année précédente, Paul Pierce revient comme un mort de faim : « C’était un monstre durant ce camp d’entraînement », confie ainsi Brian Scalabrine. « Il a haussé le ton de cinq niveaux. »

En visite à Rome pour la présaison, les Celtics sont la nouvelle attraction de la NBA. Mais Paul Pierce a savamment préparé son coup, accueillant Kevin Garnett et Ray Allen à bras ouverts pour mieux dominer la conférence Est. Boston passe d’un des pires bilans de la ligue à la pôle position avec un record reluisant de 66 victoires pour 16 défaites !

« Paul a laissé Kevin être le leader. Je ne pense pas que Paul soit suffisamment reconnu pour ça », analyse Doc Rivers. « C’était son équipe. Kevin et Ray venaient juste d’arriver. Que Paul ait donné autant de confiance à quelqu’un d’autre, ce n’est pas commun. Ça en dit long aussi sur sa volonté de gagner. » 

« Sa capacité à fonctionner dans le chaos est incroyable »

Dominateurs en saison régulière, les Celtics se voient poussés au bord du précipice dès le premier tour face aux Hawks, et de nouveau au deuxième tour par les Cavs de LeBron James. Mais Paul Pierce sort alors un de ses chefs d’œuvre en carrière avec un Game 7 à 41 points pour venir à bout du jeune King. Sur sa lancée, il remportera le trophée de MVP des Finals avec 22 points par match face aux Lakers, son équipe fétiche.

« Sa capacité à fonctionner dans le chaos est incroyable », reprend Brian Scalabrine. « Les possessions partent souvent à vau-l’eau en NBA. La différence entre un All-Star et un Hall of Famer peut se résumer à deux actions et demie par match. Dans ces moments de chaos, Paul réussissait ces actions-là. » 

Scoreur et compétiteur dans l’âme, Paul Pierce n’était certes pas un modèle d’explosivité sur les planches mais sa capacité à rentrer les gros tirs le suivra plus tard dans sa carrière, notamment du côté de Brooklyn, puis de Washington. Il dégoûtera notamment les jeunes Raptors en playoffs avant de raccrocher pour de bon après deux ultimes tours de piste à Los Angeles… mais chez les Clippers !

En discussion avec Kevin Garnett pour produire un podcast, mais aussi en pleine réflexion sur un possible poste de décideur au sein d’une franchise NBA, Paul Pierce veut surtout profiter de sa vie de retraité. Et de futur Hall of Famer, sans se prendre la tête !

« Je ne veux pas entraîner. C’est trop de travail, c’est comme jouer, peut-être pire encore. Mes enfants sont encore jeunes. Je ne veux pas manquer ces années. »

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