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Pape Sambe, l’autre chemin du rêve américain

NBA – Passé par l’Insep entre 15 et 17 ans, ce proche d’Evan Fournier a très tôt abandonné son rêve de carrière dans le basket pour devenir préparateur physique. Une autre voie qui le mène aujourd’hui dans l’Oregon.

« Fais de ta vie un rêve et de tes rêves une réalité ». C’est une citation connue, souvent entendue à tort et à travers, mais qui résume à la perfection la personnalité de Pape Sambe, 29 ans. Son rêve à lui, c’était la NBA, et depuis tout petit. Petit frère de Lamine Sambe (Nantes, Pro B), le natif d’Orléans a toujours voulu, comme lui, vivre de sa passion. Mais il n’y a que peu d’élus, et après quelques rencontres à Roanne, puis Evreux, il décide très tôt de choisir une autre voie : la préparation physique. L’objectif reste le même : viser les Etats-Unis en NCAA ou en NBA. Objectif atteint cette saison.

« Comme tous les jeunes, je voulais faire comme mon grand frère. C’était mon modèle » nous explique-t-il. « Mais j’étais trop jeune, et mon père ne pouvait pas me prendre de licence au basket. Alors parfois, à la fin de ses entraînements, j’allais sur le terrain et j’essayais de marquer quelques paniers. Peu importe, c’est à ce moment-là que j’ai su que je voulais faire du basket. Même si je suis un grand fan de foot et que le foot reste le sport le plus populaire, le fait que mon frère joue au basket m’a poussé vers ce sport.« 

International sénégalais, son grand frère Lamine quitte rapidement le cocon familial d’Orléans pour aller faire ses classes à l’Insep puis du côté de l’Élan Béarnais. Pendant ce temps-là, Pape prend la relève, et il emprunte le même chemin puisqu’il intègre l’Insep en 2007. Il n’a que 15 ans.

« Deux ans extraordinaires » à l’Insep

Au coeur du Bois de Vincennes, il progresse comme joueur bien sûr, et c’est là-bas, qu’il va rencontrer ses frères d’armes devenus aujourd’hui des amis pour la vie. Entouré d’Evan Fournier, Léo Westermann, Joffrey Lauvergne ou encore Landing Sané, il fait partie d’une génération dorée, mais ça lui permet aussi de fréquenter d’autres sportifs, parmi les plus grands athlètes français. Une étape importante dans sa vie.

« L’Insep reste un moment unique dans ma vie. Pendant deux ans, j’ai côtoyé de grands joueurs qui sont aujourd’hui mes amis. Quand j’étais plus jeune jeune, je venais à l’Insep voir mon frère briller. Je me disais qu’un jour je ferais comme lui » répète-t-il. « J’ai toujours eu cette envie de l’imiter (rires), dans tout. Puis quand il partait en sélection Equipe de France jeune, j’y allais aussi et je revenais dans mon club avec plein d’étoiles dans les yeux. Puis un jour, on m’a proposé d’intégrer moi aussi l’Insep. Là bas, je découvre le haut niveau. Mais je découvre aussi, Evan (Fournier), Joffrey (Lauvergne), Léo (Westermann) et j’en passe. Deux ans extraordinaires. On a eu une très belle génération et quand on voit aujourd’hui où ils en sont, j’ai vraiment eu beaucoup de chance. L’Insep, c’est une famille. Tu rencontres des basketteurs mais aussi d’autres athlètes. Une personne comme Teddy Tamgho était à l’Insep et aujourd’hui il est coach. Tu tisses des liens avec ces gens-là. Ces liens peuvent t’aider dans le futur. Je ne changerais en rien ce que j’ai connu à l’Insep. Ça m’a forgé en tant qu’homme. »

De ce passage, il y a plus de dix ans, est née une relation forte avec Evan Fournier. Aujourd’hui, les deux hommes sont très proches, et le nouveau joueur des Knicks lui a ouvert son monde « américain ». Il a pu voir de ses propres yeux comment un joueur NBA se préparait, et il n’est pas surpris du niveau atteint par son ancien coéquipier.

« Non content d’être un grand joueur, Evan fait tout pour être le meilleur. Il y a des joueurs qui ont confiance en eux naturellement, lui a confiance en lui parce qu’il travaille dur. C’est un acharné qui pense simplement : « Si tu veux y arriver, alors donne tout et bosse ». J’aime sa mentalité et il a toujours été comme ça. Evan ne s’arrête jamais. Même quand il est en vacances, il ne veut pas se reposer. C’est ça la marque des grands joueurs et Evan est un grand joueur. C’est aussi lors de mes passages à Orlando, lors de mes discussions avec lui et avec son préparateur physique que mon envie d’un jour travailler aux côtés de joueurs NBA a fait son chemin dans ma tête… »

« Mon rêve n’était plus d’être joueur NBA mais plutôt d’accompagner des sportifs à accomplir leur rêve »

A 17 ans, Pape Sambe sort de l’Insep et signe à Roanne. Dans la Loire, il essaie de faire son trou et de jouer en Jeep Elite. Le chemin est bouché, et il signe donc à Évreux : même constat. Direction la N1/N2 pour celui qui voit, dans le même temps, ses copains de promo comme Westermann et Lauvergne briller du côté du Partizan.

« Ce n’est pas facile pour un jeune. Moi j’ai souvent pris mon frère en exemple. Souvent je me suis dit, s’il lui arrive, alors mon chemin est tracé. Je pensais qu’en étant plus talentueux que lui, j’y arriverais aussi bien que lui. Mais moi, mentalement j’ai été trop laxiste » reconnaît-il. « A l’inverse, Lamine est un acharné du travail et c’est pour ça qu’il a réussi. J’ai parfois des regrets, mais il faut surtout avancer. Le basket c’est toute ma vie, alors j’ai réfléchi à une possibilité de faire autre chose dans ce monde-là. Il n’était plus possible pour moi d’enchaîner les contrats dans toute la France dans les championnats N1 ou N2. Je devais trouver une stabilité ».

Cette stabilité, il la trouve dans le sport, mais près du terrain, et non plus sur. « L’été, moi j’ai toujours aimé faire des grosses préparations physiques, aller à la salle de musculation. Souvent mes proches me poussaient à penser à devenir préparateur physique. Et c’est vrai que j’ai toujours pris plaisir à aider et accompagner certains de mes coéquipiers. J’ai donc décidé de devenir préparateur physique et de reprendre les études. À partir de ce moment, mon rêve n’était plus d’être joueur NBA mais plutôt d’accompagner des sportifs à accomplir leur rêve. »

Ami de toujours, Evan Fournier l’a aidé et lui a proposé de venir à Orlando voir comment ça se passait. Mais il n’était pas question encore que « Papis » gère sa préparation. L’arrière du Magic promet à son ami de longue date qu’ils pourront travailler ensemble le jour où il y aura montré qu’il en est capable.

« C’est pour ça que je respecte Evan et que c’est mon frère. Avec lui rien n’est gratuit. Si tu veux l’aider à être le meilleur alors tu dois lui montrer que tu veux devenir toi aussi le meilleur. En attendant, je suis rentré en France et j’ai commencé à passer mes diplômes. Ce n’était pas simple tous les jours » poursuit-il. « Quand tu es dans une salle de sport, que tu rêves un jour d’être aux côtés de joueurs professionnels… et que tu retrouves à nettoyer les machines ou bien aider une personne non-sportive à faire des exercices, tu es loin du monde de la NBA. Mais ça m’a forgé. Je me suis toujours dit, que je devais passer par là pour un jour arriver à mes objectifs ».

« L’opportunité de travailler avec Evan pendant la période du Covid a été une chance en or pour moi »

Le revoilà, de retour au bas de l’échelle pour apprendre un nouveau métier, mais là encore, c’est une étape indispensable. « Finalement tu te construis comme ça. Pouvoir échanger avec des gens dans une salle de sport m’a beaucoup aidé. Petit à petit, mon nom a commencé à circuler et plusieurs joueurs ont eu besoin de moi pour préparer leur saison. Nous allions dans une salle et je m’occupais d’eux. J’étais à fond avec eux. Mon seul but, c’était qu’ils soient en mesure de faire une grosse saison peu importe la division ou le niveau. Puis c’est simple, si tu leur donnes tout, que tu te rends disponible pour eux, ils seront dans des conditions optimales pour être performants. Et le plus important, tu prends de plus en plus de plaisir« .

Et puis le jour arrive où il valide sa formation avec son diplôme en proche. « J’ai pris mon téléphone et j’ai appelé Evan. La conversation a été simple et rapide, je lui ai juste dit : « Evan, je suis prêt ». Il m’a alors répondu : « Alors viens ! »  »

Mars 2020, la NBA est à l’arrêt. Les joueurs NBA sont cloîtrés chez eux, et c’est Pape Sambe qui va aider Evan Fournier à rester en forme. Une période compliquée pour le monde du sport mais qui aura permis au nouveau préparateur physique de voir et de comprendre comment aider un joueur NBA à traverser un moment unique.

« L’opportunité de travailler avec Evan pendant la période du Covid a été une chance en or pour moi. Je lui en serai à jamais reconnaissant. On a appris à bien travailler ensemble afin qu’il soit le plus fort possible. Quand la saison a repris, je suis resté à ses côtés et cela montre bien toute la confiance qu’il a eue en moi. Je suis très content, mais je ne veux pas en rester là. Je veux être à ses côtés pour toujours. Travailler avec lui m’a donné énormément de confiance« .

Une collaboration qui s’étend par le bouche-à-oreille. « C’est comme ça que j’ai eu l’opportunité d’aider Axel Toupane. Comme Evan, Axel bosse énormément. Je le connais depuis tout petit. Il a traversé des moments compliqués avec ses blessures, mais il n’a jamais baissé les bras. C’est aussi ça être un champion. Savoir se relever dans la difficulté. Certes, il n’a pas eu beaucoup de temps de jeu en playoffs, mais il a quand même une bague NBA. Pareil, avec Théo Maledon. Il est arrivé en NBA sur la pointe des pieds. Mais il a montré rapidement à quel point il est fort. Quand il était en Jeep Elite, il était frêle. Il a rapidement compris que pour être performance ici en NBA, il faut être fort physiquement pour pouvoir enchaîner les matchs et les charges de travail. Il est intelligent et il comprend vite les choses. Il ne faut pas être derrière lui. C’est un vrai pro. Pouvoir travailler avec un tel potentiel, c’est une chance unique. Quand on voit sa Summer League, ça montre bien à quel point il a bossé cet été. Je suis content d’avoir participé à son évolution. »

Texas Tech puis Oregon en NCAA

La suite ? Passer d’entraîneur personnel à pourquoi pas un poste dans un staff. Seulement, la préparation physique est sous-estimée en France. Seules quelques équipes de Betclic Elite possèdent un préparateur à plein temps. Un monde d’écart entre les États Unis et la France. Cependant, il espère un jour pouvoir faire partager ses connaissances et son expérience dans le basket français.

« En France, il y a le potentiel pour y arriver et petit à petit les choses avancent. On commence à y mettre les moyens… Honnêtement, un jour j’aimerais repartir en France et montrer que la préparation physique est un aspect très important. J’ai eu la chance de recevoir des conseils de la part des plus grands préparateurs ici aux États Unis. Je suis dans le partage et si je peux par mon expérience aider alors c’est avec grand plaisir. Parce que si j’y suis arrivé, je pense que d’autres personnes peuvent y arriver. Je ne ferme aucune porte. »

Mais pour l’instant, il vit à fond son rêve américain. « Suite à mon année auprès d’Evan, j’ai été invité par Texas Tech en tant que conseiller. On parle d’une équipe qui a été finaliste du championnat NCAA en 2019. J’ai vu comment travaillait et fonctionnait l’une des meilleures facs du pays. C’est juste fantastique. Et puis, préparer un joueur NCAA c’est différent. Tu comprends très vite qu’eux aussi ont une forte envie de réussir. Ils sont plus jeunes, ils doivent allier sport de haut niveau et études. Mais ce sont des futurs champions et c’est pour cela qu’ils y arrivent. Ici, ils sont toujours dans l’échange. Peu importe ton expérience, ils te traitent avec respect et sans arrière pensée. J’ai appris énormément. »

Après Texas Tech, direction le nord-ouest des Etats-Unis pour rejoindre l’université d’Oregon. Surprise : on lui propose d’intégrer le staff de l’équipe de football américain !

« C’est une chance en or. Tous les jours, je vois comment des jeunes athlètes ont l’ambition de devenir les meilleurs. J’ai tellement de choses à dire. Je comprends pourquoi les Américains sont au-dessus de tout le monde. Ils avancent dans le même sens. Ils sont à la salle de sport à 6h30 du matin. Personne n’a envie d’abandonner. C’est une autre mentalité. Leur détermination pousse tout le monde vers le sommet. Même toi en tant que préparateur, tu te dois de donner le meilleur de toi-même tous les jours, afin de ne décevoir personne car tu as aussi leur destin entre tes mains. »

Le football américain aujourd’hui sera une passerelle vers le basket universitaire. Avant peut-être de rejoindre une franchise NBA, ou d’amener des joueurs vers la NBA. Une manière de vivre son rêve par procuration.

« Si on m’avait dit, quand j’ai commencé en France qu’un jour j’aurais l’opportunité d’aider des jeunes joueurs à devenir les meilleurs joueurs de Foot US du pays, j’aurais traité cette personne de fou (rires). Mais j’ai toujours cru en moi, et je mets tous les atouts de mon côté pour y arriver. J’ai toujours rêvé de jouer un jour NBA… Aujourd’hui c’est trop tard, mais je vais tout faire pour que d’autres jeunes joueurs arrivent à atteindre leur rêve. Car c’est en continuant de rêver que l’on réalise de grandes choses. »

Crédits photos : Pape Sambe

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