« Ils font un super boulot en nous imposant des choses jour après jour pour que nous soyons le mieux préparé possible à entrer dans la ligue. » Pour Corey Kispert, à l’instar de ses homologues rookies, ce travail de préparation ne passe seulement par la Summer league. À Las Vegas, ils ont également pu suivre le fameux « Rookie Transition Program ».
Lancé en 1986 par la ligue, en lien avec l’association des joueurs (NBPA), ce rendez-vous annuel de quelques jours vise à donner l’ensemble des ressources et informations nécessaires à la réussite d’un débutant au plus haut niveau.
Cela passe par l’intervention de joueurs encore en activité ou passés par la grande ligue. The Rookie Wire, qui a consacré un long sujet sur la question, rappelle par exemple que Ray Allen avait été invité à prendre la parole il y a deux ans, là où Dwyane Wade et Karl-Anthony Towns avaient été conviés l’an passé. Covid oblige, cette dernière édition avait dû se tenir en ligne, sur Zoom.
Des rookies déjà concernés par ces questions
Retour en présentiel pour cette année, en marge de la ligue d’été. En plus des sujets classiques abordés chaque année (gestion financière, développement de carrière, relations avec les médias…), les organisateurs avaient décidé de consacrer un atelier aux enjeux de justice sociale.
Les rookies ont eu l’occasion d’apprendre ils pouvaient s’élever contre l’injustice sociale et le racisme. Des questions dont les acteurs NBA se sont largement emparés ces dernières années, notamment à l’occasion du passage dans la « bulle » d’Orlando, marqué par un mouvement de boycott en playoffs sur fond de contestations contre les violences policières.
« C’est clairement un sujet qui les (les rookies) préoccupe, estime Jeff Aubry, le responsable du programme de développement des joueurs NBA. Ils ont vécu l’année écoulée de la même manière que nous tous et sont sincèrement intéressés par la direction que prennent ces organisations et les possibilités qu’ils ont de s’impliquer. »
Selon le responsable, les rookies ont particulièrement apprécié l’intervention de l’ancien joueur NBA, Caron Butler, mobilisé lui aussi en faveur du mouvement « Black Lives Matter » : « Je crois qu’il a été une source d’inspiration pour eux car ils savent qu’ils peuvent avoir ce genre d’impact et avoir un tel soutien de la NBA et de la NBPA. »
Normaliser les échanges sur la santé mentale
Un autre sujet, régulièrement évoqué ces dernières années dans l’univers NBA, a été posé sur la table : la santé mentale des joueurs et la gestion de la pression. Les organisateurs avaient étendu les sessions d’échanges sur ces questions en raison des retours des joueurs par le passé, ainsi que de la situation sanitaire actuelle susceptible d’alimenter un mal-être.
« Notre objectif principal est de normaliser la conversation à ce sujet. Nous encourageons les joueurs à donner la priorité à leur santé mentale et à leur bien-être », poursuit Jeff Aubry, en saluant les joueurs qui ont défriché le terrain en la matière, tels que Kevin Love ou DeMar DeRozan.
« Comment une personne, qui lutte constamment contre la pression qu’elle subit, peut réussir si elle ne peut pas la déceler ou la gérer ?, s’interroge le représentant de la ligue. Cela leur donne une approche complètement différente de celle du passé. Et puis je crois c’est une façon pour les équipes, la ligue et même les médias et les fans d’apprécier l’humanité de ces joueurs. »