Quoi de plus beau pour un père que de voir son fils réussir ? Pour un maître de voir son élève le dépasser ? Telle a été la relation entre Melvin Booker, ancien joueur pro de 1994 à 2008 et brièvement passé par la NBA, et Devin durant toute son adolescence. Le maître a guidé son disciple sur la bonne voie et ne peut qu’être fier de voir le chemin parcouru alors que l’arrière des Suns s’apprête à disputer ses premières Finals NBA.
Pendant que les autres joueurs fêtaient la qualification en finale dans le vestiaire, Devin Booker s’est ainsi isolé pour faire un « FaceTime » avec son père et savourer ce moment avec celui qui l’a aidé à accomplir son rêve. « Un travail acharné qui vient de porter ses fruits », résumait Melvin Booker.
Une détermination à toute épreuve
Ce dernier s’est ainsi rappelé de toutes les étapes qui ont jonché le parcours de la future star des Suns, frappé par la maturité de son fils, en 2008, lorsque le jeune adolescent de l’Etat du Michigan s’était ému du départ de Chauncey Billups pour Denver en échange d’Allen Iverson. Un moment qui a marqué Melvin Booker.
« Il ne recherchait pas le jeu tape-à-l’œil. Il a opté pour un jeu simple. Il a compris l’importance de ce que Chauncey Billups pouvait apporter à une équipe. Je savais alors que pour un enfant de 11 ou 12 ans, comprendre cela, c’était comme s’il comprenait déjà le basket ».
Le père a également été impressionné par l’investissement de son fils, quelles que soient les épreuves et les règles fixées. Rien n’a écarté Devin Booker de sa quête d’excellence et Melvin Booker s’est alors pris au jeu.
« Savez-vous à quel point il est difficile d’éliminer certains mauvais aliments de l’alimentation d’un jeune de 14 ans ? Mais il était à fond dedans. Il n’a jamais rien dit à ce sujet. Il a juste pris ce qu’il y avait dans son assiette », s’est-il remémoré.
« Son père lui a donné toutes les clés de la réussite »
Melvin Booker a également insisté pour que son fils déménage dans le Mississippi pour intégrer son ancien lycée en deuxième année, Moss Point. En 2010, il a même refusé un contrat de deux ans en Italie afin de continuer à accompagner son fils dans son « process ». La routine a parfois été exigeante, mais Devin Booker a toujours eu confiance en son paternel.
« J’ai toujours eu de l’amour pour le basket, j’ai toujours été un étudiant du jeu, mais je n’étais pas conscient du travail que ça représentait. J’ai toujours été bon, mais il m’a poussé à aller plus loin. Il m’a poussé. On ne m’avait jamais poussé auparavant. On ne m’avait jamais dit la vérité à tout instant. Quelqu’un qui dit la vérité par pure bonté d’âme pour vous voir réussir, vous pouvez le sentir. Cela vous donne envie de vous améliorer chaque jour », a pour sa part résumé Devin Booker.
Lors de sa dernière année à Moss Point, avant d’intégrer Kentucky pour un an, Devin Booker tournait ainsi à 32.8 points et 5.6 rebonds par match. Et dès son arrivée en NBA, l’arrière a démontré qu’il était prêt. Un temps d’avance qu’il doit à son père d’après Monty Williams, qui a pris le train en marche en 2019.
« Son père lui a donné toutes les clés de la réussite », a rappelé le coach des Suns. « Quand il est arrivé dans la ligue, il a pu avoir du succès grâce à la préparation et aux bases que Melvin a posées dans sa vie de basketteur, d’homme, en lui apprenant la discipline, la structure, à quoi ressemble une journée en NBA, à quoi ressemble une journée à l’université. Ces expériences et ces connaissances sont difficiles à quantifier ».
Finir le boulot
Après quelques épisodes marquants sur le plan individuel mais des échecs répétés sur le plan collectif, l’aventure de la « bulle » a marqué un nouveau tournant dans la carrière du joueur et l’évolution de sa franchise.
L’arrivée de CP3 a fini de consolider des bases déjà solides, jusqu’à sa première expérience en playoffs et ce premier tour face aux Lakers de LeBron James et Anthony Davis. Le père et son fils ont eu une longue conversation juste avant cette nouvelle aventure. « C’est ici que tu peux commencer ton héritage », a rappelé Melvin Booker.
Non content d’assister à tous les matchs des Suns à domicile, le paternel ne rate pas une occasion de conseiller son fils, sur des « match-up » ou ce qu’il ressent. « Je regarde tout ! », a-t-il lancé.
Jusque-là, le maître a été dans la retenue sur cette campagne de playoffs marquée de succès, pour son fils et les Suns, lui qui a perdu toutes ses finales lorsqu’il jouait en pro à l’étranger. « Je garde mes émotions pour le moment où nous nous emparerons du trophée Larry O’Brien » conclut Melvin Booker.
Devin Booker | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2015-16 | PHX | 76 | 28 | 42.3 | 34.3 | 84.0 | 0.4 | 2.1 | 2.5 | 2.6 | 3.0 | 0.6 | 2.1 | 0.3 | 13.8 |
2016-17 | PHX | 78 | 35 | 42.3 | 36.3 | 83.2 | 0.6 | 2.6 | 3.2 | 3.4 | 3.1 | 0.9 | 3.1 | 0.3 | 22.1 |
2017-18 | PHX | 54 | 35 | 43.2 | 38.3 | 87.8 | 0.5 | 4.0 | 4.5 | 4.7 | 3.1 | 0.9 | 3.6 | 0.3 | 24.9 |
2018-19 | PHX | 64 | 35 | 46.7 | 32.6 | 86.6 | 0.6 | 3.5 | 4.1 | 6.8 | 3.1 | 0.9 | 4.1 | 0.2 | 26.6 |
2019-20 ☆ | PHX | 70 | 36 | 48.9 | 35.4 | 91.9 | 0.4 | 3.8 | 4.2 | 6.5 | 3.0 | 0.7 | 3.8 | 0.3 | 26.6 |
2020-21 ☆ | PHX | 67 | 34 | 48.4 | 34.0 | 86.7 | 0.5 | 3.7 | 4.2 | 4.3 | 2.7 | 0.8 | 3.1 | 0.2 | 25.6 |
2021-22 ☆ | PHX | 68 | 35 | 46.6 | 38.3 | 86.8 | 0.7 | 4.4 | 5.0 | 4.8 | 2.6 | 1.1 | 2.4 | 0.4 | 26.8 |
2022-23 | PHX | 53 | 35 | 49.4 | 35.1 | 85.5 | 0.9 | 3.7 | 4.5 | 5.5 | 3.0 | 1.0 | 2.7 | 0.3 | 27.8 |
2023-24 ☆ | PHX | 68 | 36 | 49.2 | 36.4 | 88.6 | 0.8 | 3.7 | 4.5 | 6.9 | 3.0 | 0.9 | 2.6 | 0.4 | 27.1 |
2024-25 | PHX | 75 | 37 | 46.1 | 33.2 | 89.4 | 1.0 | 3.1 | 4.1 | 7.1 | 2.6 | 0.9 | 2.9 | 0.2 | 25.6 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.