Fraîchement sacré en EuroLeague, Adrien Moerman dit adieu aux Bleus

Envoyé au charbon pour défendre sur Nikola Mirotic en finale de l’Euroleague ce week-end, Adrien Moerman a enfin réalisé son rêve, décrocher son « Graal », le trophée de la compétition reine du Vieux Continent.

Avec 6 points et 8 rebonds en 21 minutes de jeu, il termine avec la troisième meilleure évaluation (12) de son équipe, l’Efes Istanbul, en finale face à Barcelone, derrière les deux monstres de la propulsion arrière Vassilije Micic (25 points, 5 passes) et Shane Larkin (21 points).

Adrien Moerman a profité de sa victoire européenne pour mettre les choses au clair avec l’Equipe de France, alors même qu’il avait appris, juste avant l’ouverture du Final Four de Cologne, qu’il ne faisait pas partie de la sélection tricolore qui s’envolera pour les prochains Jeux olympiques.

« Les Bleus et moi, c’est fini », a-t-il déclaré dans L’Equipe du jour. « Ce titre, c’est une manière, aussi, de prouver que j’avais ma place en équipe de France. C’était important de montrer ce que je vaux. Je l’ai fait et je suis heureux. Mais avec les Bleus, le problème est ailleurs. Je ne leur souhaite que du bonheur mais de mon côté, en tout cas, c’est terminé. Et de toute façon, tout ce qui compte aujourd’hui, c’est ça (il montre le trophée). Je suis champion d’Europe ! »

Une succession d’actes manqués

Comblé par sa réussite en club, avec qui il pourra même réaliser le doublé s’il remporte la finale de Turquie face au Fenerbahçe de Nando De Colo, Adrien Moerman n’a pas du tout apprécié la façon de faire du staff des Bleus, et notamment du coach Vincent Collet.

« Quand le sélectionneur ne t’appelle même pas pour te prévenir que tu n’es pas retenu dans le groupe, il n’y a pas grand-chose à dire de plus. Qu’il ne partage même pas son projet avec toi… S’il m’avait dit : ‘Adrien, on veut décaler Nicolas Batum au poste quatre, il y aura untel, untel, tu auras tant de temps de jeu.’ J’aurais dit oui ou j’aurais dit non, mais au moins j’aurais eu le sentiment d’être respecté. J’estime qu’il y a un minimum de communication et de respect à avoir si tu as de la considération pour les gens. »

À part pour un été de préparation avant les JO en 2016, et quelques matchs amicaux à l’été 2019 avant la Coupe du monde, à laquelle il n’avait pas pu participer à cause de douleurs au tendon d’Achille, Adrien Moerman (12 sélections) n’aura donc jamais pu vraiment participer à l’aventure bleu-blanc-rouge. Et ce, malgré une carrière riche en club, que ce soit en France avec Limoges ou à l’étranger dans des clubs comme Bilbao, le Darussafaka, Barcelone, et évidemment l’Efes Istanbul actuellement.

Longtemps repoussé dans la hiérarchie à cause du duo d’indéboulonnables, Boris Diaw et Florent Piétrus, sur le poste d’ailier-fort, Adrien Moerman a attendu son tour… qui ne sera finalement jamais venu !

Crédits photo : FFBB