Le 28 octobre 2015, les Nuggets font de la place sur leur banc à leur nouveau rookie : Nikola Jokic. Ce soir-là, Denver aligne dans sa raquette Kenneth Faried et… Joffrey Lauvergne. Au bout d’une trentaine de matches, le Serbe va définitivement supplanter le Français pour la place de titulaire.
Mike Malone reste pourtant tenté d’associer le nouveau venu avec un autre jeune espoir originaire des Balkans, Jusuf Nurkic, qui a un an d’expérience dans la ligue. Les deux hommes ont droit à plusieurs titularisations communes à la fin de la saison 2015/16 puis à l’entame de l’exercice suivant.
Mais comme le rappelle Yahoo! Sports, la combinaison ne fonctionne pas. Sur les douze matches et 108 minutes en commun lors de la saison 2016/17, ils affichent un terrible « Net Rating » négatif de -13,8 points.
Quelque chose cloche et il semble de plus en plus évident que l’un des deux est de trop. Et c’est Nikola Jokic en personne qui va en toucher deux mots à son coach.
« Ce qui est ressorti de la conversation est qu’il était frustré, en gros, se souvient encore Mike Malone. « Il ne trouvait pas que son association avec Nurkic fonctionnait et surtout qu’elle n’aidait pas l’équipe. Il ne s’agissait pas seulement de Nikola et Nurk. C’était plus par rapport au fait que cela n’aidait pas l’équipe et c’est ce qu’on adore avec Nikola. Il ne s’agit jamais de lui. »
Mike Malone a vu dans le discours de Nikola Jokic un avant-goût de la « superstar altruiste » qu’il allait devenir. Selon le coach, le Serbe était même prêt à se sacrifier : « Il était bien placé pour dire : ‘Mec, sors moi du cinq. Mets quelqu’un d’autre. Laisse-moi sortir du banc et jouer mon jeu’. »
« On n’a plus regardé en arrière depuis »
Peu de temps après, les Nuggets décident de donner les pleins pouvoirs à Nikola Jokic dans leur raquette. « On n’a plus regardé en arrière depuis », rappelle Mike Malone. Ne reste plus qu’à trouver un point de chute à Jusuf Nurkic qui, relégué sur le banc, ne cache plus sa frustration et demande tout simplement à partir.
Le soulagement interviendra pour lui en février 2017, quand il est échangé à Portland contre Mason Plumlee. « Des problèmes ont été révélés au public quand Nikola a commencé à exploser. Jusuf, qui est un gars bien, n’y arrivait pas avec son nouveau rôle », justifie à l’époque le GM, Tim Connelly.
À Portland, le Bosnien va retrouver une place de titulaire et reprendre sa marche en avant. « Je pense qu’on peut développer deux arrières ensemble. Mais deux pivots ? Aucune chance », formulait-il après son transfert.
Chaque partie semble avoir trouvé son compte depuis la séparation. « À partir de là, notre équipe a décollé avec Nikola Jokic en passe de devenir MVP », termine aujourd’hui Mike Malone. « Nous sommes la seule équipe de l’Ouest à avoir obtenu l’avantage du terrain trois années de suite et nous avons passé le premier tour deux années de suite, ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps à Denver. Les conséquences sont parlantes.«