L’heure de la revanche a sonné pour les Grizzlies, défaits l’an passé au « play-in » face aux Blazers, mais aussi pour les Spurs, qui avaient manqué les playoffs pour la première fois en 22 ans.
D’un côté, une formation qui a trouvé son « franchise player » avec Ja Morant, de l’autre, une équipe qui est au cœur d’une période de transition après deux décennies de succès. D’un côté, des Grizzlies qui se sont arrachés pour en arriver là, de l’autre des Spurs qui n’en avaient pas fait un objectif…
PRÉSENTATION DES GRIZZLIES
Le cinq de départ : J. Morant, D. Brooks, K. Anderson, J. Jackson Jr, J. Valanciunas.
Le banc : J. Winslow, D. Bane, X. Tillman, B. Clarke, T. Jones, J. Konchar, D. Melton, G. Allen.
Le coach : T. Jenkins
Memphis n’a pas été gâté par le sort cette saison avec les absences longue durée de Ja Morant, Jonas Valanciunas, et surtout Justise Winslow et Jaren Jackson Jr. Mais Taylor Jenkins, comme la saison passée, a créé une véritable identité, et le groupe est parvenu à arracher cette 9e place. À un match près, les Grizzlies finissaient 8e mais Stephen Curry en a décidé autrement. Même si Memphis ne surprend plus, les coéquipiers de Morant sont tout proches des Mavericks ou des Blazers, et ils valent mieux que cette 9e place.
POINTS FORTS
L’axe Morant – Valanciunas. À Memphis, le pick-and-roll est une institution et Ja Morant a le choix avec Jonas Valanciunas ou Jaren Jackson Jr. C’est simple, mais ça fonctionne à merveille. D’abord parce que Ja Morant peut aller au bout après chaque écran, mais aussi parce qu’il fait souvent le bon choix selon qu’il s’agisse d’un pick-and-roll ou d’un pick-and-pop. Malgré son jeune âge, le meneur sait très bien se servir des options, temporiser ou accélérer en fonction des réactions de la défense.
La dynamique. Jaren Jackson Jr. est de retour, et à un degré moindre Justise Winslow, et les Grizzlies ont terminé la saison en trombe ! Six victoires en huit matches avec une infirmerie qui s’est vidée, et une confiance maximale. De cette bonne période, on retiendra les victoires références face aux Blazers ou encore les Pelicans. Memphis est en forme, malgré la défaite face aux Warriors dans une sorte de « pré-play-in » et son attaque cartonne avec deux records de franchise : 113.3 points de moyenne, 111.7 points sur 100 possessions et neuf matches à 130 points et plus !
POINTS FAIBLES
L’adresse à 3-points. Même si Desmond Bane est une très belle trouvaille comme spécialiste du shoot, les Grizzlies, comme les Spurs d’ailleurs, font partie des formations qui shootent le moins à 3-points, et qui sont aussi les moins adroites. Clairement, le 3-points n’est pas une arme forte dans le jeu de Memphis, et ça peut être problématique pour tuer des matchs ou démoraliser l’adversaire à des moments clés.
Une trop grande agressivité. Ja Morant, Dillon Brooks et les autres sont les fiers descendants de l’esprit « Grit and Grind », mais ça peut leur jouer des tours comme on a pu le voir face aux Warriors. Face à des joueurs plus expérimentés, il faudra donc garder son calme et ne pas être dans la pression permanente.
PRÉSENTATION DES SPURS
Le cinq de départ : D. Murray, L. Walker IV, D. DeRozan, K. Johnson, J. Poeltl
Le banc : P. Mills, D. Vassell, R. Gay, D. Eubanks, T. Jones, L. Samanic, G. Dieng.
Le coach : G. Popovich
C’était une nouvelle saison de transition pour les Spurs, et le départ de LaMarcus Aldridge était un message clair : la franchise était déjà tourné vers la saison prochaine. Voilà pourquoi les Spurs n’ont pas paru franchement déterminés à arracher leur place en « play-in ». Ils sont 10e, avec moins de talents que les Pelicans et peut-être les Kings, mais ils sont sérieux et la patte Gregg Popovich fait le reste. Mais au regard de leur fin de saison, difficile de les voir s’imposer à Memphis. Ou de le vouloir…
POINTS FORTS
L’expérience des cadres. Ce « play-in » a des allures de dernière danse pour Patty Mills, DeMar DeRozan et Rudy Gay, les derniers « vétérans » de l’équipe. Jamais Gregg Popovich n’avait coaché une équipe aussi jeune, et heureusement que ses trentenaires ont été exemplaires pendant toute la saison. Sans bruit, DeMar DeRozan a réalisé une belle saison, et c’est un leader fédérateur. En sortie de banc, les grognards Patty Mills et Rudy Gay ont encore été précieux afin de souder le groupe et de diriger la jeune garde.
Un groupe homogène. San Antonio, c’est une colonne vertébrale (Murray-DeRozan-Poeltl) et autour un groupe homogène avec six à sept joueurs interchangeables dans le « drive & kick » mis en place par Gregg Popovich. Avec Mills et Gay, mais aussi Eubanks, le banc est expérimenté et costaud. Il a souvent fait la différence, et cette expérience peut faire la différence face à un banc de Memphis plus riche, mais beaucoup plus jeune.
POINTS FAIBLES
La forme du moment. Les Spurs semblent complètement à bout de souffle, et ils viennent de finir la saison avec 10 défaites en 12 matches, dont quatre de suite. C’est un peu la trajectoire inverse des Grizzlies, et la nouvelle blessure de Derrick White a fait très mal. La dynamique est cassée et les joueurs ont peut-être déjà la tête ailleurs. Comme le prouve l’écart moyen des défaites en mai : -15 points !
Le manque d’impact sous les panneaux. Jakob Poeltl a poussé LaMarcus Aldridge vers la sortie, et il a en partie justifié son nouveau contrat. Mais l’Autrichien n’est pas un point d’ancrage en attaque, et son impact est essentiellement défensif. À ses côtés, pas d’ailier-fort de métier, et ça risque d’être compliqué dans la lutte sous le cercle contre la paire Valanciunas-Jackson Jr, ou même la verticalité de Brandon Clarke.
LES CLÉS DU MATCH
La défense sur le pick-and-roll. Avec Dejounte Murray et Jakob Poeltl, les Spurs possèdent un bon duo défensif pour contrer le pick-and-roll lancé par Ja Morant. C’est sans doute là que San Antonio peut trouver la faille et contrer l’une des meilleures attaques du pays. Il faudra aussi se concentrer sur le repli défensif car les Grizzlies se projettent vite vers l’avant avec Jonas Valanciunas comme rampe de lancement.
L’adresse à 3-points. On l’a dit, les deux formations font partie des plus mauvaises équipes de la NBA à 3-points, à la fois en termes d’adresse et en volume. Dans ces rencontres, sur une manche sèche, la différence peut donc venir d’un secteur inattendu comme l’adresse à 3-points. À Memphis, Desmond Bane est un excellent shooteur. À San Antonio, seul Patty Mills pourrait prendre feu. Sur l’effectif des playoffs, l’Australien est le seul Spur à inscrire plus de 2 paniers primés par match…
SAISON RÉGULIÈRE
24 décembre 2020 : Grizzlies – Spurs 119-131
31 janvier 2021 : Spurs – Grizzlies 112-129
2 février 2021 : Spurs – Grizzlies 102-133
VERDICT
Grizzlies
HORAIRE
Mercredi 19 mai : Grizzlies – Spurs (01h00, BeIN Sports 1)