Le 11 mars 2020, RJ Barrett dispute son dernier match de la saison avant l’arrivée du Covid-19 en NBA qui le privera de neuf mois de compétition.
À l’heure du bilan, les stats sont là (14 points, 5 rebonds, 3 passes et 1 interception) mais un bilan collectif décevant (21 victoires pour 45 défaites) et une inefficacité chronique au tir viendront ternir le tableau.
Une année rookie moyenne qui le privera d’une place dans l’une des deux NBA All-Rookie Teams. Écarté par les Ja Morant, Kendrick Nunn, Tyler Herro, Terence Davis ou Coby White, le Canadien supporte mal cette absence.
« Ça m’a beaucoup contrarié. Je ne vais pas mentir, ça m’a énormément gêné. Je ne comprends vraiment pas pourquoi je n’y étais pas mais c’était ma source de motivation pour la saison 2020/21 » expliquait sur Sportsnet.ca le sophomore à l’ouverture du camp d’entrainement des Knicks.
Plus d’un mois de travail quotidien
Pour repartir sur de bonnes bases, l’arrière-ailier fait appel à son coach perso, Drew Hanlen, qu’il connait depuis longtemps. Direction donc la Floride pour cinq semaines d’entrainement individuels quotidiens dans la salle de son ancien lycée, à la Montverde Academy.
Au programme de ces 35 jours d’entraînement : la reconstruction intégrale de son shoot. Droitier pour écrire, mais gaucher pour shooter, RJ Barrett rencontre des difficultés avec son tir extérieur. Déjà à Duke, il ne convertissait que 31% de ses tirs extérieurs et seulement 61% de ses lancers-francs.
Alors qu’il avait déjà bossé dessus avant sa Draft, le staff des Knicks avait décidé de remodifier sa gestuelle dès son arrivée dans la franchise. Résultat des courses : RJ Barrett termine l’année à 32% de loin, 61% de la ligne des lancers et à 43% de ses tentatives intérieures. « Il était frustré parce qu’il avait l’impression d’avoir fait tout ce qu’il fallait avant la Draft et après avoir bien bossé pendant ces trois mois pour verrouiller sa mécanique au shoot, ils ont directement changé sa routine » raconte son coach personnel. « Ça le mettait vraiment dans une position inconfortable et ça a plombé la confiance dont il avait besoin. »
Mécontent de sa campagne de rookie, RJ Barrett appelle son coach et ami pour lui faire part de sa déception : « Mec, j’ai été mauvais » dit-il à Drew Hanlen.« Allons bosser car je ne veux pas revivre une telle saison. »
En Floride, l’objectif est clair : repartir de zéro au niveau du tir. Une chose rare selon Drew Hanlen puisque généralement les joueurs NBA ne trouvent ni le temps ni la motivation nécessaires pour se lancer dans de tels changements. Mais comme les Knicks ne sont pas invités dans la « bulle » en juillet 2020, le projet devient envisageable. « Il n’allait pas jouer pendant neuf mois. On savait qu’on n’aurait pas de résultats dans les prochaines semaines ni mêmes dans les prochains mois. Nous avions le temps de s’améliorer. »
Des résultats désormais visibles
RJ Barrett modifie donc tout. Son équilibre, la position de son coude et de sa main, la gestuelle, son rythme…
Tout y passe pour devenir une véritable menace au tir. À l’image de Tom Thibodeau récemment, Drew Hanlen ne peut que saluer la volonté et la maturité de ce joueur de 20 ans : « Ça a toujours été un travailleur acharné. Et c’est plus facile d’améliorer sa technique que sa dureté ou sa compétitivité. »
Les résultats ne sont pas apparus dès le début de saison. Lors de ses 12 premiers matchs, le coéquipier de Julius Randle a plus que galéré avec son faible 18.5% de loin. Car s’il avait beau avoir travaillé comme un forcené, le plus dur restait de le retranscrire dans un match NBA. « Au début de la saison, il avait des difficultés car il n’avait jamais shooté avec cette mécanique face à des joueurs NBA. Il réfléchissait trop. « Est-ce que je shoote ? Est-ce que je drive ? » Il y a eu un ajustement sur le premier mois de compétition » constate son entraineur perso.
Mais depuis une quarantaine de matchs, RJ Barrett peut apprécier les fruits de son travail estival. À 48% de réussite au tir dont 45% de loin et 75% sur la ligne des lancers-francs, le numéro 9 des Knicks devient une véritable menace extérieure, pour le plus grand bonheur de la franchise de New York.
R.J. Barrett | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2019-20 | NYK | 56 | 30 | 40.2 | 32.0 | 61.4 | 0.9 | 4.1 | 5.0 | 2.6 | 2.2 | 1.0 | 2.2 | 0.3 | 14.3 |
2020-21 | NYK | 72 | 35 | 44.1 | 40.1 | 74.6 | 0.9 | 4.8 | 5.8 | 3.0 | 2.6 | 0.7 | 1.9 | 0.3 | 17.6 |
2021-22 | NYK | 70 | 35 | 40.8 | 34.2 | 71.4 | 0.9 | 4.9 | 5.8 | 3.0 | 2.0 | 0.6 | 2.2 | 0.2 | 20.0 |
2022-23 | NYK | 73 | 34 | 43.4 | 31.0 | 74.0 | 0.8 | 4.2 | 5.0 | 2.8 | 2.5 | 0.4 | 2.2 | 0.2 | 19.6 |
2023-24 * | All Teams | 58 | 32 | 49.5 | 36.0 | 71.5 | 0.9 | 4.5 | 5.4 | 3.3 | 2.2 | 0.5 | 2.2 | 0.4 | 20.2 |
2023-24 * | TOR | 32 | 34 | 55.3 | 39.2 | 62.9 | 1.1 | 5.3 | 6.4 | 4.1 | 2.6 | 0.6 | 2.5 | 0.4 | 21.8 |
2023-24 * | NYK | 26 | 30 | 42.3 | 33.1 | 83.1 | 0.7 | 3.5 | 4.3 | 2.4 | 1.7 | 0.5 | 1.8 | 0.3 | 18.2 |
2024-25 | TOR | 58 | 32 | 46.8 | 35.0 | 63.0 | 1.1 | 5.3 | 6.3 | 5.4 | 2.4 | 0.8 | 2.8 | 0.3 | 21.1 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.