S’il y a eu beaucoup de surprises aux premiers tours de cette « March Madness » 2021, les choses sont rentrées dans l’ordre puisqu’on retrouve deux têtes de série n°1 (Gonzaga et Baylor) et une tête de série n°2 (Houston) pour le Final Four, qui a lieu cette nuit. Seul ULCA (tête de série n°11) déjoue totalement les pronostics.
Depuis la toute première semaine de la saison, Gonzaga et Baylor se sont en effet imposés comme les deux favoris pour le titre suprême et semblent destinés à s’affronter en finale, le lundi 5 avril, au Lucas Oil Stadium d’Indianapolis. Les groupes de Mark Fex et Scott Drew ont ainsi squatté les deux premières places du Top 25 universitaire de l’AP pendant 16 des 17 semaines de compétition, Illinois doublant seulement Baylor sur le fil…
Mais qu’est-ce qui peut donc empêcher une finale entre les Bulldogs de Joël Ayayi et les Bears ?
Le poids de l’histoire pour Gonzaga ?
Il n’y a que sept équipes dans l’histoire à avoir été championne universitaire sans avoir perdu le moindre match depuis la mise en place d’un tournoi final : San Francisco (1956), North Carolina (1957), UCLA (1964, 1967, 1972 et 1973) et Indiana (1976). Avec son bilan de 30-0 en saison régulière, Gonzaga peut donc rejoindre ce groupe très privé mais si l’exploit n’a plus été réalisé depuis 45 ans, c’est que le défi est de plus en plus dur.
Avec Larry Bird, Indiana State s’y est cassé les dents en 1979, tout comme UNLV en 1991, Wichita State en 2014 ou encore Kentucky en 2015. Il faut dire que la « March Madness » s’est densifiée au fil des ans.
En 1956, Bill Russell et ses Dons de San Francisco n’ont eu « qu’à » remporter quatre matchs lors du tournoi final, avec 25 équipes invitées. En 1976, Indiana avait déjà dû engranger une victoire de plus avec 32 facs invitées. Depuis 1985, il y a désormais 64 universités à la « March Madness », ce qui pousse à y remporter six rencontres pour décrocher le titre suprême. Et jamais personne ne l’a donc fait après avoir réalisé une saison régulière parfaite…
Pour l’instant, les Bulldogs gèrent cette pression de main de maître, écrasant la concurrence sans état d’âme.
Il faut dire que l’attaque mise en place autour de Drew Timme, Corey Kispert, Jalen Suggs, Joël Ayayi et Andrew Nembhard est magnifique. Est-ce carrément la meilleure de l’histoire du basket NCAA ? L’argument se défend. Les hommes de Mark Few sont en tout cas patients, appliqués, sûrs de leur système et avec une multitude de réponses.
Meilleure équipe offensive de la saison en contre-attaque, mais aussi sur jeu placé, avec une efficacité folle près du cercle, Gonzaga semble pouvoir s’adapter à toutes les défenses.
Mais Gonzaga a l’habitude de largement dominer ses adversaires cette année. Que se passera-t-il si l’équipe adverse parvient à s’accrocher, voire arrive dans le « money time » avec l’avantage au score ? Les Bulldogs garderont-ils leur sang-froid dans cette situation, qu’ils ont peu connue ? C’est peut-être la clé de leur succès final…
Le destin de UCLA ?
Si le niveau en terme de basket pur est logiquement bien moins élevé qu’en NBA, la « March Madness » compense par une magie difficile à expliquer, qui transforme des destins, pour quelques jours ou semaines.
Cette année, outre les premiers « upsets », ce sont les Bruins qui sont entourés de cette drôle d’aura. Pourtant, la troupe de Mick Cronin arrivait au tournoi final sur quatre défaites consécutives et a dû batailler lors du « First Four » face à Michigan State pour obtenir le droit d’intégrer le tableau final. UCLA était même mené de 13 points face aux Spartans, lors de la première mi-temps de cette rencontre, avant que le déclic n’ait lieu.
Depuis, Johnny Juzang et ses camarades n’ont plus perdu, réalisant trois « upsets » face à BYU, Alabama puis Michigan, avec le sentiment d’homogénéité et de solidarité collective d’une phalange grecque.
Il faut dire que les Bruins ont connu une saison très compliquée, avec Daishen Nix qui a préféré ne pas rejoindre la fac pour aller en G-League, le leader Chris Smith qui a été victime d’une rupture du ligament croisé du genou après 8 matchs et l’intérieur Jalen Hill qui fait une croix sur la campagne pour « raisons personnelles ».
Au niveau de l’effectif, UCLA n’a pas le talent de Gonzaga, mais les Bruins ont le vent dans le dos, rien à perdre et peut-être ce sentiment d’être porté par quelque chose de plus grand. De quoi réaliser un quatrième « upset » ?
Les rebonds offensifs de Houston ?
L’autre rencontre de ce Final Four entre Baylor et Houston devrait être beaucoup plus équilibrée et les Cougars de Kelvin Sampson ont leurs chances. Notamment parce qu’ils sont la meilleure équipe au rebond offensif parmi toutes celles encore en lice. Cette saison, ils étaient même la deuxième de toute la NCAA, juste derrière North Carolina, en récupérant 39.5% de leurs tirs ratés, notamment grâce à Justin Gorham (3.9 rebonds offensifs par match).
Face à Oregon State, au tour précédent, ils ont ainsi pris 18 rebonds offensifs, soit presque autant que de rebonds défensifs (20). Ce sont forcément des munitions en plus, et une arme particulièrement précieuse dans des matchs serrés, avec des petits scores. Sachant que Baylor a eu des problèmes cette saison au rebond défensif, ça peut peser.
Il faudra toutefois que Houston perde également un minimum de ballons, histoire de ne pas offrir de jeu rapide aux athlètes des Bears, comme Jared Butler, MaCio Teague ou Davion Mitchell.
LE PROGRAMME DU FINAL FOUR
(2) Houston vs. (1) Baylor (23h14)
(11) UCLA vs. (1) Gonzaga (02h34)
– ESPN Player va diffuser les 67 rencontres de la March Madness, Final Four et Finals compris
– Branchez-vous sur ESPN Player pour suivre toute la March Madness du 18 mars au 5 avril grâce à ce lien https://bit.ly/ESPNBasketUSA
– ESPN Player est disponible uniquement en anglais
– Les modalités s’appliquent