Bonjour à tous les lecteurs de Basket USA. Je m’appelle Evan Fournier, je suis basketteur professionnel au Poitiers Basket 86, en Pro A.
J’ai été sélectionné au Nike Hoop Summit. Je serai donc toute la semaine à Portland pour préparer ce match qui opposera une sélection internationale de joueurs de moins de 19 ans aux meilleurs américains du même age (dont Austin Rivers).
Je vous ferai vivre de l’intérieur cet évènement très important pour moi.
Quitter Poitiers sur une belle victoire
Mais avant de parler de l’aventure américaine… un big up à mon équipe de Poitiers. Nous avons gagné un match incroyable samedi soir contre Roanne. Nous avons été menés tout le match avant d’arracher la victoire dans les derniers instants. Je suis content car j’étais venu à Poitiers pour vivre ces moments. On m’avait raconté que cette équipe avait fait des trucs de dingues depuis plusieurs saisons, et qu’elle avait un public qui pousse très fort. Je voulais le vivre. Samedi soir ça a été exceptionnel. 4.000 personnes debout pendant tout le dernier quart-temps, et une victoire (ndlr : 80-77 ) qui nous fait beaucoup de bien dans la course au maintien. Je suis content d’avoir apporté ma contribution à ce succès (ndlr : Evan a marqué 6 points dans les deux dernières minutes !), ce qui m’a permis de partir à Portland l’esprit léger. Même si je suis très frustré parce que je vais râter le prochain match au Havre, je sais que mes coéquipiers vont tout faire pour gagner là bas. Et je vais suivre ça de très près !
Une petite coupe de champagne
Après cette victoire, je n’ai pas beaucoup dormi. Trois ou quatre heures seulement. J’étais dans l’euphorie de la rencontre… et j’avais des choses à préparer avant mon départ. J’étais à fond dans notre objectif de Roanne, je n’avais donc pas préparé mes affaires et j’avais des documents à imprimer… tout ça s’est donc fait pendant la nuit, et le lendemain matin j’ai pris mon train à 8h30. Quand je suis arrivé à Paris j’ai été pris en charge par Julien Leleux, de Nike, qui va m’accompagner toute la semaine. Nous avons décollé à 13h30. En montant dans l’avion, je découvre que nous sommes en première classe. J’étais trop content. De la place pour les jambes, un service de qualité. J’ai même eu le droit à ma petite coupe de champagne ! Dès que nous avons décollé, je me suis endormi. J’avais tout prévu pour faire une bonne récupération. J’ai mis mes chaussettes de contention, je me suis mis à l’aise, et je suis tombé comme une masse.
24 heures de voyage
Le vol Paris / L.A. a duré 11 heures… j’ai donc eu le temps de regarder un petit film après avoir dormi. Je me suis fait « Unstoppable » avec Denzel Washington. L’histoire d’un train qu’on ne peut pas arrêter. C’était pas mal. Globalement, la première partie du voyage a été cool. Mais ça s’est compliqué ensuite. On est arrivé à Los Angeles… où on a été accueillis par des douaniers assez tendus ! Ils m’ont demandé pourquoi je venais, je leur ai dit « for a basketball camp ». Ils m’ont regardé de travers. Ils n’avaient pas l’air de me prendre pour un basketteur… Ensuite on a eu 5 heure d’attente pour le vol suivant. Et là… c’était plus la première classe ! Je me suis retrouvé assis de travers, avec les genoux écrasés sur le siège de mon voisin de devant. Franchement pas fun.
On est arrivé à 23:30 heure de Portland. Ce qui fait 8h30 heure de Poitiers. Donc, en gros, 24 heures de voyage. C’est pire que le bus pour Gravelines, qui m’avait déjà bien fait souffrir ! A l’aéroport, on a été reçus par un autre gars de Nike, et par l’équipe de Vis Mon Match. Grâce à Basket USA et avec l’aide de mon agent, ils vont pouvoir faire un épisode sur le Hoop Summit. Je me suis donc retrouvé avec une caméra sous le nez, alors que je n’étais pas très frais…
Demain, premier entraînement
Je suis arrivé à l’hotel vers 0h15. Mon « colocataire », un intérieur polonais très costaud, dormait déjà. Difficile d’ouvrir mon sac de dotation sans le réveiller, donc je regarderai ça demain matin. Je suis convoqué à 7h30 pour le petit déjeuner !
Demain sera une journée importante car c’est souvent lors des premiers entraînements que les leaders potentiels se détachent. Je me suis préparé à tout donner… jusqu’à vomir s’il le faut. Je suis vraiment motivé pour prouver ma valeur ici. Je vais tout donner pendant une semaine, avant de retourner à Poitiers pour finir le travail avec mes collègues. Car en France aussi je vis une belle aventure, et je veux qu’elle se poursuive en Pro A la saison prochaine !