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Retour à Pomona-Pitzer, où Gregg Popovich a commencé à bâtir sa légende

Quintuple champion NBA, Gregg Popovich a connu un parcours atypique, façonné au sein de la troisième division universitaire avec Pomona-Pitzer, qu’il a sorti de l’anonymat dans les années 80.

« Cette rivalité entre Pomona-Pitzer et Claremont McKenna a été plus importante pour moi que toutes celles que j’ai connues en NBA, il n’y a même pas à discuter. Gagner ou perdre face à Claremont McKenna était une question de vie ou de mort. Si on gagnait, c’était l’extase pour toujours. Si on perdait, on voulait se jeter par la fenêtre ».

S’il ne devait rester qu’une anecdote pour évoquer l’impact que le passage de Gregg Popovich à Pomona-Pitzer a eu sur sa vie, ce serait sans doute celle-ci. « C’était juste la nervosité et l’anxiété la plus intense que mon corps a ressenti sur le plan athlétique lorsqu’on jouait contre eux. Jamais rien vécu de tel », poursuit-il.

Coach le plus brillant de sa génération avec les Spurs, il a pourtant connu des batailles épiques face aux Lakers aux début des années 2000, des derbys texans endiablés contre les Mavs et deux affrontements historiques face au Heat en 2013 et 2014. Mais c’est pour cette université de Californie de troisième zone, plutôt connue pour ses programmes sur l’art et les sciences que ses exploits sportifs, que son cœur a le plus vibré.

La plus longue série de défaites de l’histoire pour sa première saison

Après avoir passé six ans à l’Air Force Academy en tant qu’assistant, c’est à Pomona-Pitzer, fusion des petites facs voisines de Pomona et Pitzer, situées à 35 minutes à l’Est de Los Angeles, évoluant en troisième division universitaire (NCAA III), que le futur stratège des Spurs a pris la direction d’une équipe pour la première fois.

Ses débuts sont catastrophiques, les Sagehens terminant la saison 1979-1980, la première de l’ère Popovich, avec un bilan de 22 défaites pour 2 victoires. Ils battent même le record historique de la série de défaites la plus longue du championnat. « C’était un départ horrible, mais aussi incroyable que cela puisse paraître, j’en suis tombé amoureux ». À 31 ans, Gregg Popovich vit en immersion avec le monde étudiant et tisse des liens forts, qui tiennent encore aujourd’hui, avec toute une communauté.

« Je recherchais un endroit où je pouvais passer plus de temps sur un campus, mais aussi plus de temps pour être avec ma femme et mes deux enfants. Mon intérêt était autant du côté académique que du côté du basket dans le sens où je voulais faire partie d’une université, d’une communauté ».

Son premier chantier, le recrutement

Sur le plan sportif, la première saison lui permet de constater l’ampleur de la tâche, aucun de ses joueurs n’étant destiné à jouer au haut niveau.

Nombreux ont même affiché leurs limites en étant coupés en cours de saison, un véritable cauchemar. « Tu peux être un bon coach, mais si tu as zéro talent, ça rend quand même la tâche très difficile », ajoute-t-il.

Il va alors s’atteler à son plus vaste chantier, qui fera par la suite le succès de sa réputation : le recrutement. Dans un environnement où le sport avait été jusque-là relégué au second-plan, le processus était alors une grande première pour Pomona et Pitzer. « J’étais tellement naïf, je n’ai même pas pensé une seconde que c’était possible, que personne n’ait jamais recruté un joueur ».

À l’été 1980, les méthodes pour recruter et superviser d’éventuels joueurs demeurent limitées.

On est au tout début de la cassette VHS et encore très loin d’internet, des mixtapes sur YouTube ou autres CV désormais accessibles à portée de clic. Pour communiquer et contacter les joueurs, pas d’emails non plus, mais des lettres. Énormément de lettres, personnalisées et envoyées par milliers, à destination de chaque athlète susceptible de faire l’affaire, à savoir suffisamment performant pour le niveau de la troisième division, mais pas trop brillant sous peine d’être rapidement absorbé par un programme plus important.

Avec ses assistants, Lee Wimberly et Charles Katsiaficas, le trio redouble d’efforts. « C’était beaucoup plus un travail manuel à l’époque, » souligne Charles Katsiaficas, actuellement head coach de Pomona-Pitzer. « Beaucoup de lettres, beaucoup d’envois, beaucoup d’appels et de suivi par téléphone… Il fallait vraiment travailler très dur pour générer une liste de recrutement à partir de laquelle on pouvait même commencer à bosser ».

1986, l’apothéose

« Ça a fini par marcher, petit à petit », reprend Pop, se remémorant les saisons suivantes, aux bilans bien plus honorables (10v-15d puis 9v-17d) durant lesquels il a semé les premières graines du culture de jeu qui a également porté ses fruits par la suite.

Gregg Popovich fait également en sorte de bâtir des liens forts entre les différents sports des deux fac.

Avec une vraie cellule de recrutement, une rigueur tactique et technique à la hauteur de sa réputation, et cette identité naissante sur le campus, Gregg Popovich réalise un cocktail qui a permis à son équipe de se transcender.

« Lentement mais sûrement, ils ont défendu le programme avec fierté, et ça a marché. Ça a vraiment été une aventure satisfaisante dans le sens où ça a pris beaucoup de temps et qu’on a commencé en partant de rien. Et avec Charlie et Lee, on l’a fait ».

Cet exploit, c’est le titre de champion de la SCIAC (Southern California Intercollegiate Athletic Conference) acquis en 1986, le tout premier de l’histoire de « P-P », cinq saisons après ce début de carrière à 22 défaites.

« C’était incroyable, » se rappelle Charles Katsiaficas. « C’était seulement ma deuxième année ici, mais même à cette époque, on avait senti ce changement de culture qu’avait réussi à mettre en place coach Popovich. Mais quand il est arrivé, personne n’imaginait qu’il pourrait remporter un titre de conférence ».

Les Sagehens accèdent alors au tournoi final de la NCAA, mais se font désosser au premier tour par Nebraska Wesleyan. « Ils nous ont détruits, c’était comme des hommes face à des enfants, juste horrible. Mais on s’en fichait pas mal. On était tellement heureux d’avoir gagné ce titre de conférence pour la première fois depuis tellement d’années qu’on ne l’a même pas ressenti comme une défaite », raconte Gregg Popovich.

Larry Brown, l’homme de la transition

La saison suivante, Pop a pris une année sabbatique afin de rejoindre Kansas où il a intégré le staff de Larry Brown en tant que volontaire aux seins des Jayhawks. Les deux hommes s’étaient déjà rencontrés en 1972 en préparation des Jeux Olympiques, lorsque Gregg Popovich avait été invité au camp d’entraînement de l’équipe nationale américaine. Ils ont ainsi développé une profonde amitié au cours de cette saison 1986-1987 avant que Coach Pop ne retourne à Pomona-Pitzer pour effectuer une dernière saison en tant que coach principal.

Pomona-Pitzer a ainsi eu la chance de défier les légendaires Jayhawks de 1987-1988 (champions NCAA cette année-là) pour un match amical mémorable de pré-saison, durant lequel les Sagehens ont bien tenu un quart-temps.

Au terme de cette aventure, Gregg Popovich a intégré la maison Spurs en 1988, recruté au sein du staff de Larry Brown. Sa carrière de « head coach » en NBA, qui a débuté quelques années plus tard, en 1996, ressemblerait presque à celle de Pomona-Pitzer : une saison au ras des pâquerettes (20v-62), puis une ascension fulgurante.

Pour toujours, ses années à Pomona-Pitzer lui ont inculqué un certain sens de l’humilité, que ce soit au vu de son métier ou de son parcours qui l’a amené à soulever cinq fois le trophée Larry O’Brien.

« Je pense que Tim Duncan a fait beaucoup pour notre réussite à San Antonio. Je n’ai pas recruté Tim Duncan. On l’a drafté, et ça n’a pas vraiment été un choix difficile à faire. Donc c’était un peu différent à Claremont, il fallait se battre. Là, tu sais que tu vas avoir du talent entre les mains, c’est ton job de tout bien mettre en œuvre et ne pas tout foutre en l’air ».

Plus de 30 ans après, Gregg Popovich entretient toujours des relations étroites avec joueurs et assistants de cette époque, ne manquant pas l’occasion d’un déplacement des Spurs pour retrouver ses compagnons de guerre.

« On est toujours en contact. J’apprécie son amitié, le plaisir qu’on a de se retrouver et de parler, et aussi le fait de pouvoir prendre le téléphone et bénéficié de ses conseils sur le basket », a conclu Charles Katsiaficas.

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