Detroit : Tracy McGrady puni ?

Après la sortie de Joe Dumars, fin février, et l’explication entre Richard Hamilton et John Kuester, on pensait que la tension était redescendue du côté de Detroit.

Si le joueur présent à Detroit depuis 2002 a effectivement retrouvé les chemins du parquet, c’est au détriment de Tracy McGrady, qui se retrouve à cirer le banc.

Et il semble, à la manière dont il gère ses joueurs, que l’entraîneur n’ait pas tiré les leçons des difficultés passées.

Après Hamilton, McGrady

Après un conflit de deux mois, John Kuester a fait « la paix » avec Richard Hamilton (2m01, 33 ans). Résultat : 26 minutes de moyenne sur les trois derniers matches pour Rip.

Forcément, si Hamilton joue à nouveau, il fallait récupérer des minutes dans la rotation. Pour cela, John Kuster a choisi de s’en prendre à un autre « fauteur de troubles » : Tracy Mc Grady (2m03, 31 ans). Et il n’y est pas allé de main morte : 0 minutes sur les cinq derniers matchs.

Le joueur est naturellement affecté par ce nouveau statut, d’autant plus qu’il affirme n’avoir reçu aucune explication. La communication avec les joueurs semble donc loin d’être rétablie.

Un très bon début d’année 2011

Pourtant, T-Mac semblait avoir retrouvé le plaisir de jouer et il avait un réel impact sur les performances de son équipe.

Recruté cet été pour le salaire minimum par Detroit, il avait d’abord commencé au poste d’arrière, avant d’être positionné en meneur.

L’ancien top scoreur de la ligue a ainsi débuté 28 matches pour sa nouvelle équipe. Ses mois de janvier et février 2011 avaient été particulièrement efficaces, avec plus de 11 points, 4 rebonds et presque 5 passes par match. Pas mal pour un joueur que beaucoup estimaient fini.

McGrady se pose des questions sur son avenir

Malheureusement, le mois de mars commence très mal, et après cette mise à l’écart (sans doute liée à ces images…), McGrady n’est plus sûr de vouloir rester dans ce club qui lui a permis de reprendre du plaisir.

Interrogé sur son avenir, le joueur semble déjà avoir son idée sur la question.

J’ai laissé ma famille à Houston et suis venu ici pour m’impliquer, revenir en forme et aider cette équipe à gagner, et voilà ce qui se passe ! Bien sûr que je vais y penser [quitter les Pistons cet été]. J’y ai déjà pensé.

La gestion du coach en cause ?

On l’a déjà dit ici, pour être un grand coach, il faut être à la fois fin technicien et excellent meneur d’hommes.

S’il était inévitable que le temps de jeu de McGrady en prenne un coup avec le retour d’Hamilton, c’est surtout la manière qui interpelle.

Kuester pense-t-il vraiment qu’il est possible de construire un groupe en rendant des décisions arbitraires ? Imagine-t-il que ses joueurs vont être motivés alors qu’ils ne comprennent pas ses choix ? Pense-t-il qu’ils vont le respecter quand il ne leur parle pas ?

Le coach, comme le manager, est celui qui prend les décisions. Mais cela ne veut pas dire qu’elles ne doivent pas être partagées.

Alors, meneur d’hommes, John Kuester ? On est en droit de se poser de (grosses) questions.

Quant à Joe Dumars, qui confirme son entraîneur en promettant les playoffs, est-il vraiment encore l’homme de la situation ?

Aujourd’hui, la franchise pointe à la 11ème place de la division, à 5 matchs du dernier qualifié pour les playoffs, Indiana. Il ne reste 18 matchs à Detroit, dont 8 à domicile, pour accrocher les phases finales. Il faudra le faire en jouant 11 rencontres contre des formations actuellement en position de qualifiées.

Difficile d’y croire. En maintenant sa confiance en Kuester malgré de nombreux incidents, Dumars a fait montre de loyauté et fermeté. Il a soutenu son coach contre une tentative de « putsch ».

Pas sûr ce que soit un pari gagnant pour l’avenir de son équipe…