La période de confinement général est l’occasion de se remémorer quelques-uns des plus grands moments offerts par la NBA ces dernières années. Avant la rivalité entre les Warriors et les Cavaliers, il y a notamment eu celle entre les Celtics et les Lakers à la fin des années 2010. Meilleur ennemi de LeBron James qu’il a martyrisé jusqu’en 2010 avant que le King ne soit contraint de migrer en Floride, Paul Pierce prend toujours un malin plaisir à revoir ses meilleurs matchs disputés face au « Kid d’Akron ».
Champion NBA en 2008 face aux Lakers, l’ailier emblématique des Celtics a en revanche eu plus de mal à digérer la revanche de 2010, lorsque Kobe Bryant et ses coéquipiers ont arraché le doublé en s’imposant dans le Game 7, face à Boston, sur un panier à 3-points de Ron Artest qui a scellé la fin de match (83-79). La plaie est encore béante, Paul Pierce ayant avoué qu’il n’avait jamais eu la force de revoir ce match perdu il y a presque dix ans.
« Mec, ce Game 7 de 2010, je n’ai toujours pas été en mesure de le regarder à nouveau à ce jour, » a-t-il confié à Matt Barnes, co animateur de l’émission « All The Smoke » avec Stephen Jackson. « On menait de plus de 10 points dans ce match. Et aujourd’hui encore, je ne peux pas le regarder. Je ne sais même pas si j’arriverais à le regarder un jour. Je me dis encore : « À quoi ça aurait pu ressembler de décrocher ce deuxième titre NBA ? ». Je pense que je ne reverrais jamais ce match. Je ne sais si les autres l’ont fait, mais il était entre nos mains. Tu imagines ? Battre les Lakers une fois de plus, et de le faire sur leur parquet ? ».
Sa mission : aider sur Kobe Bryant, quitte à laisser Ron Artest ouvert
Alors qu’il avait rendu une pâle copie (18 points à 5/15 au tir, 10 rebonds) dans un match extraordinairement indécis, haché et disputé, Paul Pierce a toutefois félicité Ron Artest pour son tir clutch. Toute la soirée, l’ailier de Boston avait laissé son adversaire direct seul au large, préférant aider, principalement sur Kobe Bryant.
Irréprochable dans le combat et près du cercle comme à son habitude, Ron Artest avait presque tout raté de loin hormis un tir dans le corner, culminant alors à 1/6 à 3-points… jusqu’à ce missile salvateur pour les Lakers.
« Ron avait super bien joué. Je lui tire mon chapeau parce que j’étais en défense sur lui. Il a fait un bon match, mais pour nous, c’était choisir entre deux poisons. Est ce qu’on laisse Ron shooter ou est ce qu’on essaie d’embêter Kobe davantage ? Je me suis dit que j’allais venir en aide sur Kobe pour qu’on essaie de le stopper. Donc je lui tire mon chapeau car Ron a réussi à mettre de gros tirs ».
Même si Ron Artest a été ultra clutch, ce n’est pas cette action en particulier qui reste en travers de la gorge de Paul Pierce. À refaire, le Celtic aurait opté pour venir en aide sur Kobe Bryant 80% du temps. « Dès qu’il prenait le ballon, mes yeux étaient rivés sur lui. Je m’en fous de la personne sur qui je défends, il y a Kobe qui est juste là ! », a-t-il ajouté avec le sourire.
En fin de possession, avec le ballon dans les mains de Kobe Bryant, Paul Pierce anticipe légèrement un éventuel drive de l’arrière des Lakers et aurait peut-être pu défendre plus près de celui qui n’était pas encore Metta World Peace. Mais au moment du shoot de ce dernier, Paul Pierce a tout de même la main gauche devant son visage, ce qui n’a pas empêché le n°37 des Lakers de scorer et d’entrer dans la légende.