À l’inverse de son équipe, les visites au Chase Center se suivent et se ressemblent pour Élie Okobo. Après avoir joué deux minutes de « garbage time » en octobre, le meneur français n’a cette fois pas foulé le parquet vendredi soir. Entretemps, il a toutefois eu l’occasion de montrer de quoi il était capable, en particulier sur le plan offensif.
Lors de l’absence de Ricky Rubio en novembre, il a tourné à près de 10 points et 6 passes décisives en une vingtaine de minutes par match. Plus récemment, il a enchaîné cinq rencontres à plus de 10 points par match, culminé par une titularisation et 17 points contre Houston. Lors de ces dix matchs, Elie Okobo a montré une aisance dans l’attaque du cercle, une facette de son jeu que la NBA n’avait pas vu jusqu’à présent.
L’ancien joueur de Pau est plus patient, plus agressif mais également plus efficace à la finition. Une progression qu’il justifie par son expérience grandissante du jeu NBA et par un physique qu’il continue de façonner depuis son arrivée dans l’Arizona.
« Je suis plus à l’aise. Le jeu a « ralenti » un peu pour moi cette année. Je suis plus costaud aussi donc j’arrive à attaquer le cercle plus facilement. Je joue avec de la confiance et j’essaie d’être agressif parce que ça me donne encore plus de confiance sur le terrain, » nous confie-t-il. « C’est vrai que je tire peut-être moins à 3-points, je sais pas (ndlr, un tir de moins en moyenne par rapport à la saison dernière), mais je peux faire un peu tout. Attaquer le cercle ça me réussit donc je continue. »
Quelle doublure pour Ricky Rubio ?
Dans sa deuxième saison NBA, Elie Okobo se trouve en concurrence directe avec Jevon Carter, au profil beaucoup plus défensif, pour s’accaparer du rôle de deuxième meneur derrière Ricky Rubio. Alors que le bon passage du français semblait le mettre en pole position, une erreur défensive lors du match à Denver a inversé la donne. Frustré, le tricolore a toutefois tenu à dédramatiser la situation. « Il y a eu un petit malentendu à Denver pendant le temps mort (après son erreur sur Monte Morris). Du coup, il (Monty Williams) m’a sorti alors que c’était pas prévu, » explique-t-il. « Ensuite, Jevon Carter a saisi l’opportunité. Il a bien joué, du coup il le refait jouer aujourd’hui. »
Monty Williams attend beaucoup de ses meneurs et ne fait aucun cadeau à Elie Okobo et Jevon Carter. Pour lui, le poste de meneur remplaçant est essentiel car c’est le joueur qui doit prendre le relais et tenir la barre pour garder l’équipe sur de bons rails des deux côtés du terrain.
« À cette position, vous devez être stable, être régulier, » décrivait l’entraineur à The Athletic. « Vous devez gérer les annonces de systèmes sur remise en jeu sur le côté, vous devez être maître de l’attaque, savoir ce que l’on veut faire après un panier encaissé, savoir quoi faire quand on arrive en fin de possession. C’est pareil en défense. Vous devez connaitre le plan de jeu sur le bout des doigts. Savoir quand switcher, quand presser le porteur de balle sur pick & roll. Je veux un joueur qui soit régulier, qui soit dur, et qui soit capable de rester devant son joueur. »
La défense comme axe de progression
Conscient de ce qu’il apporte offensivement, un apport confirmé par les chiffres de Cleaning The Glass qui indiquent que l’attaque de Phoenix marque en moyenne 12 points de plus par 100 possessions quand il est sur le terrain, Élie Okobo sait qu’il doit progresser sur sa défense pour pouvoir s’emparer d’une place ferme dans la rotation de Monty Williams et gagner un temps de jeu plus régulier. « Il faut juste que je me concentre plus en défense, que je sois plus investi, que j’apporte plus de ce côté du terrain, » nous disait-il.
Monty Williams, lui, ne semble pas pressé de trancher entre ses deux joueurs. « Rien n’est arrêté, on attend toujours de voir qui va relever le défi et prendre ce rôle de remplaçant à pleines mains. Pour l’instant, ce n’est pas le cas, » jugeait-il tout en tempérant ses attentes. « Mais vous savez, quand vous êtes un meneur remplaçant, vous devez sûrement être le joueur le plus sûr de l’équipe et parfois vous avez besoin de plusieurs années avant de le réaliser. »
Si Élie Okobo comprend les attentes de son entraîneur, il ne partage pas le même timing. Le meneur français sait ce qu’il doit faire pour passer ce cap. Il se sent prêt. Et comme toujours, il est confiant. « Faut que je puisse aider à faire des stops, être concentré, et amener cette même énergie que j’apporte en attaque, en défense, » constate-t-il, avant de terminer avec le sourire. « Si je fais ça, ça devrait le faire. C’est certain que je serai alors le back-up. »
Propos recueillis à San Francisco.
Elie Okobo | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2018-19 | PHX | 53 | 18 | 39.3 | 29.5 | 78.7 | 0.2 | 1.6 | 1.9 | 2.4 | 2.1 | 0.6 | 1.3 | 0.1 | 5.7 |
2019-20 | PHX | 55 | 13 | 39.8 | 35.2 | 70.4 | 0.3 | 1.4 | 1.6 | 2.1 | 1.0 | 0.4 | 0.7 | 0.1 | 4.0 |
Total | 108 | 16 | 39.5 | 31.5 | 73.7 | 0.3 | 1.5 | 1.7 | 2.2 | 1.5 | 0.5 | 1.0 | 0.1 | 4.8 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.