Avant toute chose, il est important de se rappeler qu’on ne peut pas et qu’on ne doit pas comparer ces Warriors aux cinq éditions précédentes. Ces cinq matchs de présaison, dont quatre face aux Lakers, sont donc le seul échantillon que nous possédons pour nous faire une première idée de cette équipe. Et, pour l’instant, deux aspects sautent aux yeux. Stephen Curry et leur défense font peur… mais pour des raisons diamétralement opposées.
En quatre matches, Stephen Curry a terminé la présaison avec des moyennes de 24.5 minutes de jeu et de 26.8 points à 51% de réussite aux tirs, 43% à 3-points et 96% aux lancers-francs. Sans forcer son talent, le double MVP a déjà rappelé à tous les fans NBA qu’il était prêt à relever le défi de porter cette équipe sur son dos.
« Lors de notre premier match, Steph avait l’air plus en forme que quiconque et c’était il y a deux semaines » s’amusait Steve Kerr après la victoire contre les Lakers. « Mentalement, il est prêt. Physiquement, il se sent bien. Je pense qu’il prêt à faire une grosse saison. »
Un Curry épicé
Dans son sillage, selon Cleaning the Glass, l’attaque des Warriors a enregistré la huitième meilleure évaluation de la présaison avec 106.4 points pour 100 possessions. Malgré un effectif drastiquement différent, les joueurs de Steve Kerr continuent d’offrir un jeu collectif où le mouvement et l’altruisme sont rois, tout en ajoutant une pincée de pick & roll pour mettre en valeur les qualités de D’Angelo Russell.
L’ancien Net a connu une présaison en dents de scie mais a semblé plus à l’aise lors du dernier match, face à un adversaire très affaibli, il faut l’avouer. On commence cependant à entrevoir les ébauches d’un jeu à trois entre lui, Stephen Curry et Draymond Green. « Peu importe la situation, il arrive toujours à se débrouiller pour marquer 20 points ou plus. C’est un super passeur donc lui donner de la liberté sur pick & roll en tête de raquette et le laisser lire la défense est une bonne manière pour lui de trouver son rythme » explique Steve Kerr sur son nouveau joueur.
Les trois joueurs se sont d’ailleurs montrés à leur avantage en transition. Les Warriors chercheront systématiquement à hausser le rythme et à pousser la balle pour mettre les défenses adverses sur leur talons et trouver des tirs de loin ouverts pour leurs stars mais aussi pour Glenn Robinson III, Jordan Poole et Eric Paschall.
Une défense en chantier
Pour pouvoir jouer vite, Golden State va toutefois devoir défendre. Et en cinq matchs de présaison, la défense n’a pas été au rendez-vous. Leur manque de familiarité, d’expérience mais aussi de talent, en particulier au poste d’ailier, sont les principales raisons de leur 28e place au classement de l’évaluation défensive.
À de nombreuses reprises, les jeunes Warriors se sont retrouvés hors de position, provoquant la frustration de Draymond Green, qui verra sa patience mise à rude épreuve, mais aussi de Stephen Curry. C’était prévisible. Si Marquese Chriss a montré un beau potentiel en attaque, il a depuis le début de sa carrière manqué de rigueur de l’autre côté du terrain. Idem pour D’Angelo Russell, alors que les rookies doivent eux apprendre et s’adapter aux rotations NBA sur le tas. « On doit se battre beaucoup plus et on doit simplement être meilleur » décrivait Steve Kerr avant le match contre les Lakers. « On n’a vraiment pas du tout été bon défensivement jusqu’ici. Lors du dernier match, on s’est fait marcher dessus. On ne peut pas se le permettre ».
Les problèmes défensifs de Golden State sont toutefois à relativiser. Le retour de Kevon Looney, en particulier, devrait aider à stabiliser leur assisse défensive aux côtés de Draymond Green. Conscient du niveau actuel de son équipe, Steve Kerr semble d’ailleurs prêt à changer son fusil d’épaule quant à l’association Green – Curry.
L’entraîneur ne peut pas se permettre de reposer ses deux capitaines en même temps. Draymond Green devrait donc accompagner D’Angelo Russell en début de deuxième et quatrième quart-temps plutôt que de terminer les premier et troisième avec Curry, pour limiter la casse.
Une marge de manœuvre infime
Avant même le début du training camp, nous savions que les Warriors n’auraient pas vraiment le droit à l’erreur pour aller chercher les playoffs. Les blessures de Willie Cauley-Stein, d’Alec Burks et de Kevon Looney ont cependant considérablement ralenti leur préparation et leur progression. « La présaison est importante pour nous cette année pour apprendre à se connaitre et comprendre ce que l’on veut mettre en place » concédait Stephen Curry. « On a cinq jours d’entrainement pour être prêt pour le premier match. On doit continuer à bosser sur le plan défensif et on verra comment notre rotation va évoluer avec le retour des blessés. »
Steve Kerr se devra en effet d’intégrer trois de ses huit joueurs principaux après le début de la saison régulière, période pendant laquelle les entraînements sont, par la force des choses, réduits à de la maintenance.
Golden State n’a toutefois pas le luxe de rater son début de saison. Si 14 de leurs 24 premiers matchs auront lieu à l’extérieur, 16 d’entre eux seront face à deux équipes supposées moins fortes ou qui devraient se battre avec eux pour accrocher les playoffs (en gras ci-dessous). Jugez par vous mêmes.
- Clippers
- à Oklahoma City
- à La Nouvelle-Orléans (back to back)
- Phoenix
- San Antonio
- Charlotte (back to back)
- Portland
- à Houston
- à Minnesota
- à Oklahoma City (back to back)
- Utah
- aux Lakers
- Boston
- à La Nouvelle-Orléans
- à Memphis
- à Dallas (back to back)
- à Utah
- Oklahoma City
- Chicago
- à Miami
- à Orlando
- à Atlanta (back to back)
- à Charlotte
- à Chicago
Privé de Cauley-Stein pour les 8 à 10 premiers matchs de la saison, Golden State est toutefois à une blessure d’un scénario catastrophe. Fini donc les saisons régulières sans enjeu, les Warriors devront répondre présents pendant 82 matchs et ça commence dès jeudi contre les Clippers.
Propos recueillis à San Francisco.