Un simple tweet peut prendre des proportions énormes. Alors que la menace d’un boycott chinois plane sur les Rockets depuis les propos de son GM Daryl Morey en faveur des manifestants de Hong Kong, le dirigeant a tenté d’éteindre l’incendie. Toujours sur Twitter, il commence par assurer : « Je ne voulais pas que mon tweet blesse les fans de Rockets et mes amis en Chine ».
Puis il tente de relativiser ses dires : « Je ne faisais que formuler une pensée, basée sur une interprétation d’un événement compliqué. Depuis ce tweet, j’ai eu de nombreuses occasions d’entendre et considérer d’autres perspectives. J’ai toujours apprécié le soutien significatif que nos fans chinois et sponsors affichent et j’espère que ceux qui sont contrariés sauront que ce n’était pas mon intention de les offenser ».
Daryl Morey s’excuse, le patron des Nets donne un cours d’histoire
Le GM termine en précisant que ces tweets étaient les siens et « ne représentent en aucun cas les Rockets ou la NBA ». La ligue a justement affiché une distance comparable par rapport à Daryl Morey en évoquant une situation « regrettable ». « Nous avons le plus grand respect pour l’histoire et la culture chinoise et nous espérons que le sport et la NBA peuvent être une force pour combler les divisions culturelles et rapprocher les gens ».
Une troisième voix s’est élevée dans la foulée. Celle de Joe Tsai, le patron des Nets originaire de Taïwan. Dans un long post publié sur Facebook, il est revenu sur un certain nombre de faits historiques concernant la Chine tout en désignant le mouvement actuel de Hong Kong comme un « mouvement séparatiste sur le territoire chinois ».
« La blessure causée par cet incident prendra beaucoup de temps à réparer », poursuit le dirigeant. « J’espère pouvoir aider la ligue à tourner la page de cet incident. Je continuerai à être un dirigeant NBA qui s’exprime sur des questions importantes pour la Chine. Je demande à nos supporters chinois de croire en ce que la NBA et le basketball peuvent faire pour unir des gens du monde entier ».
Des textes différents selon les pays…
Enfin James Harden, en compagnie de Russell Westbrook, s’est également adressé aux fans locaux : « Nous nous excusons. Nous adorons la Chine. On adore jouer ici. Nous venons ici tous les deux une ou deux fois par an. Ils nous montrent beaucoup de soutien donc nous les apprécions ».
Cette situation met en tout cas en lumière les contradictions de la NBA, qui se veut comme une ligue très progressiste aux Etats-Unis, et beaucoup moins dans son développement international, notamment en Chine.
La meilleure illustration ? La réaction officielle de la ligue aux Etats-Unis et en Chine n’était pas la même, le texte chinois étant beaucoup plus critique de Daryl Morey, jugé « très décevant ». Alors que dans le texte anglais, la NBA rappelait qu’elle encourageait ses membres à s’exprimer sur les sujets « importants à leurs yeux ». Mais pas tous.