Avec le travail médiatique effectué par Kevin Love depuis plusieurs mois, la souffrance mentale des sportifs de haut niveau est mise sur le devant de la scène. Quantité de joueurs NBA, comme DeMar DeRozan, Jahlil Okafor, Kelly Oubre Jr., ou encore Tyronn Lue, ont depuis témoigné.
Seulement, si le phénomène est enfin connu et reconnu (même pris en charge par la NBA), il avait aussi affecté des anciens joueurs à une époque où il était caché. On le sait par exemple pour Nate Robinson et c’est désormais Jason Caffey qui se livre sans filet.
« C’est une vie vécue à 100 à l’heure, il y a de l’argent au milieu de ça, et avec mon instabilité – j’étais dépressif et j’avais des crises d’angoisse – et la façon dont je gérais les choses, j’allais finir avec le SIDA ou dans un cercueil », estime-t-il dans une interview accordée au Chicago Sun Times. « Je ne savais pas comment vivre avec tout ça et j’ai commencé à prendre des mauvaises décisions, qui ont affecté le reste de ma vie. »
L’ancien double champion NBA avec les Bulls en 1996 et 1997 a souffert de sévères maux au début des années 2000. En 2001 par exemple, avec les Bucks, il est pris d’une crise d’angoisse pendant un entraînement. En 2003, il est même au centre d’une agression dans un bar de Toronto. Sans oublier ses dix enfants nés de huit compagnes différentes. « J’assimilais l’amour à ça, et ce n’était pas la bonne chose à faire. J’étais en quelque sorte narcissique. Je pensais pouvoir contrôler mon destin. Ce n’était pas le cas. »
Les vrais hommes parlent
Ses soucis poussent la franchise de Milwaukee à le couper, alors qu’il lui reste deux années de contrat. Pendant une décennie, Caffey continue de nier ses problèmes. Ce n’est que tout récemment qu’il a accepté d’intégrer un programme de 45 jours pour se soigner et enfin comprendre et accepter la maladie mentale dont il souffre. Il confesse : « Si j’avais compris ça plus tôt, je serais une personne bien différente. »
Comme il ne peut pas revenir en arrière, Jason Caffey a décidé de transmettre ce message aux futures générations. Afin surtout de faire changer les mentalités. « Ce que j’espère réussir, c’est passer le mot aux gamins car, moi, personne ne m’en a parlé. Les vrais hommes parlent, c’est notre slogan. Et ils le comprennent. Ils ne gardent pas les choses pour eux, cachées jusqu’à 26-27 ans, avant qu’une crise ne survienne. Ça termine toujours comme ça : avec une explosion. Ce n’est pas comme ça qu’il faut gérer les choses. On apprenait aux hommes à se taire, à ne pas pleurer. Je ne dis pas aux gamins qu’il faut pleurer, mais ça peut aider à guérir. Ça libère de la tension. »