Kevin Durant sur la touche, Stephen Curry a pris les rênes des Warriors à pleines mains face à Portland, retrouvant cette insolence qui le caractérise. Difficile de ne pas inclure maintenant dans le schéma ce trophée de MVP des Finals qui échappe au meneur de jeu. Lui assure ne pas y penser.
« Au bout du compte, c’est secondaire par rapport au fait de gagner ou de perdre. C’est même bien après sur la liste (des récompenses). Évidemment, certaines légendes l’ont gagné, d’autres ont fait des choses incroyables en Finals, et je ne veux pas minimiser ce trophée. C’est un trophée spécial que tout le monde aimerait avoir, y compris moi. Mais au final, la première chose que je fais, c’est de regarder qui a gagné, qui a perdu. Et tous ceux qui participent peuvent tirer de la fierté. Et comme je dis toujours, qu’on ne s’y méprenne pas, je joue pour être le meilleur possible et aider mon équipe, ça ne changera jamais. Je veux la victoire, je ne m’occupe pas du reste. »
MVP de la saison régulière en 2015, il avait vu Andre Iguodala soulever la statuette en Finals pour sa défense sur LeBron James, puis Kevin Durant ces deux dernières années. Il compilait pourtant à chaque fois des statistiques impressionnantes, mais s’il aurait clairement pu y prétendre en 2015, KD était tout simplement intouchable les deux autres fois. Et la joie d’accumuler les bagues ne laisse pas de place à la jalousie. « C’est son caractère, c’est un leader tellement généreux, qui prend sur son dos toute la franchise, tous ses coéquipiers » rappelle Shaun Livingston. « Être contrarié pour ça n’est pas possible pour un leader comme lui. »
Shaun Livingston : « Ce serait la récompense ultime pour boucler la boucle »
« C’est ma nature » abonde le principal intéressé. « Dans notre position, c’est pinailler. Je ne veux pas faire un débat sur ce trophée avec tout ce qu’on a traversé, tous les sommets qu’on a atteints. Kevin méritait les deux trophées qu’il a eus. Il jouait un basket incroyable, avec régularité, à un haut niveau. Est-ce que je pense qu’on aurait gagné le titre sans moi, Draymond ou Andre ? Non. Comme je l’ai dit, tout le monde à sa part de responsabilité dans notre succès, qu’importe le gagnant cette année, ce sera pareil. Je pourrais tourner à 50 points mais sans la contribution et les efforts de tous ceux qui foulent le parquet, on n’aurait pas de bannières. »
« Steph n’est pas égoïste du tout, et je suis sûr qu’il aimerait le gagner » souligne tout de même Steve Kerr, « mais il pense davantage à l’équipe qu’à l’individuel. Il l’a prouvé à maintes reprises. Il a été incroyable sur ces playoffs, on va continuer de compter sur lui, on a de la chance de pouvoir le faire. »
Et puis si Kevin Durant tarde à revenir, qu’il a du mal à trouver le rythme, ou tout simplement que Stephen Curry maintient le sien, il soulèvera enfin le Bill Russell Trophy en cas de victoire des Warriors. « Ce serait le sommet, la récompense ultime pour boucler la boucle, quand on pense à tous les sacrifices, entre ses contrats et l’arrivée de Kevin, tout » décrit Shaun Livingston. « La boucle serait bouclée. »