En arrivant en conférence d’après match, Terry Stotts avait la banane. « La légende grandit », annonce-t-il avec un grand sourire. Et pour cause, avec un match d’anthologie, son meilleur selon ses propres mots, Damian Lillard (50 points, 7 rebonds, 6 passes) a frappé très fort pour éliminer le Thunder dès le premier tour des playoffs.
Un peu comme en 2014, quand il a assassiné les Rockets avec un tir de folie avec 0.9 seconde à jouer, Damian Lillard a cette fois pris le ballon sur cette dernière possession pour ne le lâcher qu’à la dernière seconde. Pour la gagne et une prestation légendaire à 50 points, nouveau record personnel en playoffs.
« J’ai bien senti ce tir dès qu’il a quitté mes mains. Il y a des similitudes avec le tir face à Houston mais celui-ci est différent. Cette fois-ci, le système était bien fait pour moi, contrairement à celui contre Houston. À vrai dire, je ne voulais pas laisser cette décision dans les mains des arbitres. Je ne voulais pas qu’il y ait un contact qui ne soit pas sifflé car les arbitres ne veulent pas décider du sort du match. J’ai regardé le cercle et j’ai vu que j’étais à une distance confortable pour moi. Avec mon préparateur, Phil Beckner, on était à OKC l’autre soir et il m’a encouragé à prendre des tirs de très loin. Et il m’a dit : tu vas finir par en rentrer un comme ça en match. Sur l’action, j’ai senti que j’avais de la place pour déclencher, j’ai pris un pas de côté et j’ai envoyé. »
Dennis Schroder a chambré trop vite…
Quelques minutes après le passage de Lillard au podium, Paul George affirmera que ce tir de la gagne était « un mauvais tir » mais que Dame avait réussi à le rentrer, l’obligeant bien malgré lui à tirer un coup de chapeau à son adversaire.
La frustration de cette série aussi intense psychologiquement que physiquement n’aura cependant pas atteint Damian Lillard.
« Je leur ai dit au revoir car c’était la fin de la série. Après le match 3, Dennis Schröder montrait son poignet, et ils étaient sur le parquet à faire le show mais on a gardé notre calme. Après une victoire dans la série, c’est ce qu’ils ont décidé de faire. Mais nous, ce qu’on voulait, c’est gagner quatre matchs. Et une fois qu’on aura gagné ces quatre matchs, il n’y a plus rien à dire ! C’est ce que ce geste voulait dire. »
Après ce tir, Damian Lillard a été submergé par ses coéquipiers sur le terrain, alors même qu’il allait embrasser son frangin, au premier rang. « Mon frère est comme moi », conclut le meneur, « Il ne dit pas grand-chose, il prend sur lui. Mais on fait notre travail sérieusement. On croit en nous. Il y a eu beaucoup de mots et d’échanges dans cette série… Et là, c’était le dernier mot. J’ai eu le dernier mot. »
Propos recueillis à Portland