Oklahoma City est au bord d’une troisième élimination de suite au premier tour des playoffs, en se retrouvant mené 3-1 face à des Blazers simplement plus solides. Pourtant, les fans du Thunder étaient ravis de retrouver Portland au premier tour, leur équipe ayant « sweepé » Damian Lillard et sa bande en saison régulière, et Jusuf Nurkic étant de plus blessé.
« Ils sont actuellement dans une bataille qu’ils ne peuvent pas gagner »
Sauf que ça ne se passe pas du tout comme prévu, avec un duo Russell Westbrook – Paul George qui prend 40.3 shoots par match en cumulé, à 36.7% de réussite, dont 30.6% de loin. En face, le duo Damian Lillard – CJ McCollum shoote encore plus, avec 41 tirs par match en cumulé. La différence, c’est qu’ils tirent de leur côté à 45.1% de réussite générale, dont 47.8% à 3-points. L’écart d’efficacité est énorme, et les problèmes d’épaule de Paul George n’expliquent pas tout.
« Offensivement, on ne sait pas ce qu’ils mettent en place », explique ainsi Kendrick Perkins, qui a joué au Thunder entre 2011 et 2015, qui trouve l’équipe actuelle « dysfonctionnelle ». « Défensivement, ils n’arrivent pas à trouver de solution. On ne sait pas s’ils trappent CJ (McCollum), on ne sait pas s’ils trappent Dame (Damian Lillard). Les role players n’ont pas haussé leur niveau. Russ (Russell Westbrook) est en difficulté. Je ne sais pas ce qu’il se passe avec lui. »
Maladroit toute la saison (29% de réussite à 3-points avant les playoffs), Russell Westbrook continue pourtant simplement de prendre les tirs extérieurs qu’il a ratés toute l’année, et que Portland est bien content de lui offrir, en défendant très bas.
Pour Kendrick Perkins, le problème est justement que le Thunder est rentré dans un concours de tirs avec les Blazers.
« Pour moi, Oklahoma City doit d’abord s’appuyer sur sa défense. Ils sont actuellement dans une bataille qu’ils ne peuvent pas gagner, en essayant de battre Dame, CJ et les Blazers dans un concours de 3-points. Ils doivent dominer la peinture. Chaque match, ils devraient dominer au niveau des points dans la raquette. Mais ça part du haut. Avec OKC, ça démarre avec le coaching. Au bout du compte, il faut placer les joueurs dans la position de réussir. »
Russell Westbrook piégé dans ses certitudes ?
Alors qu’il devrait dominer Enes Kanter, Steven Adams est ainsi beaucoup trop discret (12.3 points à 67.6% de réussite) et Bill Simmons pense qu’il risque d’ailleurs d’être le fusible en cas d’élimination, avec ses 25 millions de dollars par an.
Comme son prédécesseur, Scott Brooks, Billy Donovan est également sous le feu des critiques parce qu’il n’est jamais parvenu à donner une identité claire à Oklahoma City, qui vit et meurt toujours avec Russell Westbrook.
Car c’est bien le meneur qui est pointé du doigt. L’ancien compère de Kevin Durant s’entête dans ses certitudes et sa volonté de prouver qu’il peut mettre ses tirs en tête de raquette et à 3-points. Si Oklahoma City veut renverser la série, il doit pourtant rapidement changer de mentalité. Le problème, c’est qu’il n’a jamais changé depuis son arrivée en NBA.