Interview Tony Parker : « Théo Maledon prendra son propre chemin »

Après la victoire des Hornets à Washington, Tony Parker a répondu aux questions de Basket USA sur la course aux playoffs, le jeu des Hornets mais aussi l’ASVEL et Elie Okobo.

Tony, vos sept points pour commencer le dernier quart-temps ont fait énormément de bien à l’équipe. La défense de zone des Wizards était très compacte et votre expérience a fait la différence.

Je mets un shoot à 3-points important puis deux floaters. Je ne cherche pas à prendre le jeu à mon compte, je veux juste aider l’équipe à gagner. J’aime faire jouer mes coéquipiers, les rendre meilleurs et plus efficaces. Sur la zone, il fallait prendre les intervalles afin de trouver un coéquipier ouvert. J’ai trouvé Nico (Batum) et Dwayne Bacon. Le jeu se trouvait dans les corners et ils ont su scorer quand il le fallait. Mon job est de faire jouer l’équipe, ce soir j’ai mis dedans, tant mieux car c’est une belle victoire, l’équipe en avait besoin.

Pendant trois quarts-temps, le ballon a très bien circulé. On voit bien que James Borrego, passé par les Spurs, semble vouloir inculquer à votre équipe le sens du partage de la balle.

Oui, on essaie le plus souvent possible de bien jouer au basket. Partager la balle, ne pas rester statique et avancer en équipe sont des choses essentielles. J’aime le beau basket, tout le monde aime le beau basket. Parfois nous sommes trop arrêtés, avec trop de un-contre-un mais ce soir on a su se passer la balle. Nico, par exemple, fait six passes décisives ce soir, cela montre bien l’efficacité de notre jeu collectif. C’est important de gagner en équipe. On doit jouer comme ça tout le temps car on joue beaucoup mieux. Même si ce soir ils changeaient sur tous les écrans, on a su s’adapter et pas forcer sur tous les pick-and-roll.

« Enormément de travail à accomplir »

Vous n’avez jamais raté les playoffs. Charlotte va jouer sa qualification dans les matchs à venir…

J’ai confiance en nous. J’ai l’expérience et beaucoup de confiance. J’essaie au maximum d’apporter ça à l’équipe, mais c’est un effort collectif. Si on veut aller en playoffs, on doit jouer chaque match comme ce soir. Il y a encore énormément de travail à accomplir avant de se qualifier, mais c’est certain je veux aller en playoffs avec Charlotte.

Kemba Walker a réalisé un grand match ce soir. À la fin de la première mi-temps, il score sur un spin move « à la Tony Parker ».

Il m’a volé ce spin move. Plus sérieusement, c’est une superbe action réalisée avec beaucoup de talent et de vitesse. Je ne peux plus le faire à cette vitesse-là, c’est certain (rires). Kemba est un super joueur, un leader. C’est un All-Star et ça prouve que c’est un très bon joueur.

Un mot sur l’Asvel puisque votre club vient de se faire éliminer en quart-de-finale de l’Eurocup. Quel sentiment domine après ce beau parcours ?

C’est une belle victoire, mais on reste un peu déçu quand même. Quand tu es qualifié en quart-de-finale et que tu as l’avantage du terrain, tu as envie d’aller plus loin et de jouer le Final Four. Ça reste un très beau parcours, on va devoir apprendre de nos erreurs et tout donner pour gagner la Coupe de France et le Championnat de France. On doit rappeler que l’on joue ces matchs couperets sans nos deux meilleurs défenseurs de l’équipe que sont DeMarcus Nelson et Alpha Kaba. Ça ne pardonne pas.

« Elie Okobo va s’imposer, j’en suis certain »

La Jeep Elite devient donc l’objectif principal ?

Oui, mais attention ! Monaco, Nanterre, Strasbourg, Le Mans ou Pau sont des équipes redoutables. Il faut être en bonne santé au bon moment et répondre présent le jour J. Face à Andorre, nous n’avons pas réussi à l’être. Mais j’ai confiance en mes joueurs, en mon staff. Nous avons des échéances importantes à venir. Je sais qu’ils vont répondre présent, c’est certain.

Un mot sur l’évolution de la Jeep Elite, vous qui avez été joueur puis maintenant dirigeant ?

C’est une ligue qui progresse, année après année. Nico et moi voulons que ce club soit un modèle et une locomotive. C’est pour cette raison que nous avons investi, nous avons envie de faire progresser le basket français.

En France, on aime comparer les joueurs et les générations. On dit souvent que Théo Maledon est le nouveau Tony Parker…

Je pense que chacun doit avoir sa propre histoire. Chacun doit être capable de se développer en tant que joueur, avoir son propre jeu. Comme je dis toujours, les comparaisons sont un truc de journalistes. Théo, il prendra son propre chemin, il a beaucoup progressé cette saison. J’espère qu’il va continuer comme ça. On a un coach qui lui fait confiance et qui donne des minutes aux jeunes. C’est pour cette raison que nous sommes allés le chercher. Je suis content du résultat, on se doit de continuer.

À propos de jeunes talents, Elie Okobo ne joue pas beaucoup du côté de Phoenix…

Une première année en NBA, ce n’est pas facile. Il le sait et il doit se battre et continuer à travailler. Il a le talent pour s’imposer c’est certain. Dans une carrière, tu as toujours des hauts et des bas, c’est comme ça. Il a les outils pour devenir un très bon meneur de jeu. J’ai confiance, je sais qu’il va s’imposer.

Propos recueillis à Washington