À l’image de son ascension dans la hiérarchie des Rockets et de sa côte de popularité grandissante en NBA, Clint Capela est désormais de plus en plus demandé dans le vestiaire texan. Après avoir accepté de répondre à nos questions, il s’excuse et se plie à sa nouvelle réalité. Son tour des médias commence par nos collègues américains, locaux et nationaux, avant d’être accaparé par le chargé presse des Rockets qui le dirige vers une télévision nippone.
Il revient ensuite vers nous pour nous expliquer que ce genre de situation lui est de plus en plus familière. Le Suisse, de retour de blessure depuis la pause du All-Star Game, revient avec nous sur la victoire de Houston à Oakland.
Clint, vous commencez le match par un 15-0 et vous gagnez ici sans James Harden après avoir perdu à Los Angeles il y a deux jours. Comment avez-vous abordé cette rencontre ?
Avant le match, on s’est tous dit d’aller sur le terrain en jouant simple, en s’amusant, en jouant les uns pour les autres. On sait que jouer sans James (Harden) c’est différent et donc on savait qu’il fallait qu’on soit patient, qu’on parle beaucoup en défense, qu’on fasse les bons choix. C’était vraiment la bonne mentalité à avoir ce soir. On n’avait pas de pression, on voulait juster jouer. Avec James, on a une identité offensive beaucoup plus définie. Ce soir, ça pouvait venir de tout le monde et ça nous a souri.
« Chris Paul a une présence incroyable »
En plus d’être un peu plus imprévisible en attaque, est-ce que l’absence de James Harden vous a donné une motivation supplémentaire alors que beaucoup s’attendaient à vous voir perdre ce soir ?
C’est clair qu’on était plus imprévisible en attaque parce que quand il est là, tout le monde sait qu’il aura le ballon en main la plupart du temps. Ce soir, ils ne savaient pas vraiment qui on allait chercher en attaque. Et puis, même pour nous, ça nous a permis de montrer qu’on a de vrais joueurs dans cette équipe, des joueurs qui peuvent faire beaucoup de choses. P.J. Tucker a fait un gros boulot en défense et en attaque, Faried aussi, Chris Paul a fait les bons choix tout le match, Eric Gordon était chaud. Gerald Green a mis dedans quand il est rentré, Austin Rivers a apporté aussi. On a surtout montré qu’on avait du caractère et c’était important.
En parlant de Chris Paul, certains l’annoncent sur le déclin et ce soir il finit à 23 points et 17 passes décisives en ayant posé son empreinte sur la rencontre dès les premières minutes. Comment jugez-vous sa saison jusqu’ici ?
On sait tous qu’une saison régulière c’est long et qu’un match ça ne veut pas tout dire mais ce soir il était là ! Il a tout géré. Après physiquement sur la saison, c’est sur que ce n’est pas le Chris Paul de 2006, 2007 mais il prend de plus en plus soin de son physique et il essaie de faire ce qu’il peut pour le collectif. Mais il apporte aussi plus que ce que vous pouvez voir sur la feuille de stat. Il nous permet de rester soudés. Il parle beaucoup, il a une présence incroyable. C’est vrai qu’on regarde beaucoup les stats mais nous en tant que joueurs, en étant dans le vestiaire à ses côtés, on sait qu’il a un impact que le grand public ne voit pas forcément.
« Il ne faut pas s’enflammer »
À l’image de P.J. Tucker, votre défense a été excellente ce soir. Comment expliquez-vous vos performances en dents de scie de ce côté du terrain cette saison ?
On a eu beaucoup de haut et de bas. Beaucoup de blessés… En fait, c’était compliqué parce qu’on n’a jamais vraiment joué au complet ou très rarement donc on n’a jamais vraiment pu créer ce liant. C’est toujours un peu à l’arrache avec des rotations nouvelles donc c’est un peu dur de savoir qui fait quoi en défense. Tout le monde voulait tout faire, tout le monde voulait parler. C’était le jour et la nuit avec l’année dernière où on était tous présents toute l’année et on a pu construire des automatismes et des habitudes. Cette année, on se cherche un peu. On se cherche toujours mais j’espère vraiment qu’on sera au complet sur les 23 derniers matchs pour monter en puissance avec les playoffs… Un match comme ce soir, c’est bien mais je ne m’enflamme plus. L’année dernière aussi on les avait battus et j’avais dit une phrase du genre « on est meilleur qu’eux », qui avait fait jaser mais… non. On a fait un bon match mais ce n’est qu’un match. N’importe qui peut battre les Warriors une fois dans la saison, ça ne veut rien dire. Il ne faut pas s’enflammer.
C’était votre deuxième match après votre retour de blessure, comment vous sentez-vous physiquement ?
Ça va. Je me suis même assez impressionné parce que généralement j’ai toujours un peu de mal à attraper des rebonds quand je reviens mais là je trouve que j’ai déjà retrouvé mon explosivité. J’ai pris des rebonds, j’ai mis quelques contres. En attaque, on a beaucoup de nouveaux joueurs donc j’apprends encore à jouer avec eux mais franchement je me sens bien physiquement. Mon objectif numéro un est d’être prêt pour les playoffs parce que je sais que c’est le plus important. Il n’y a rien d’autre à avoir en tête. Il faut grappiller des victoires et des places au classement pour aller le plus haut possible.
Vous faites référence aux nouveaux arrivants. Qu’est-ce que peuvent vous apporter des joueurs comme Kenneth Faried et Iman Shumpert ?
Ce sont des vétérans donc il savent exactement comment faire la différence. Kenneth avec son énergie notamment et il ne se met pas de pression. Quand il est ouvert, il prend ses tirs et il fait ce qu’il peut. Ça va vraiment nous aider. Et Shumpert, défensivement il va être important. Il a gagné le titre, il a joué un rôle important quand il a gagné ce titre donc j’espère qu’il va bien revenir de sa blessure parce qu’on aura vraiment besoin de lui en playoffs.
« Il n’y a pas de concurrence avec Faried »
Vous avez été aligné aux côtés de Faried ce soir, est-ce que vous vous souvenez de la dernière fois que vous avez joué avec un autre intérieur ?
(Il rigole) Depuis…. Terrence Jones je dirais, donc… 2016 ? (Il réfléchit). Attends, 2014-2015, 2015-2016… Ouais, c’est ça… Après 2016, je n’ai plus vraiment joué avec un autre intérieur….
Ça vous a fait bizarre ?
Ouais… Ça fait un peu bizarre parce que quand je fais quelque chose, il y a un autre intérieur qui est là donc il y a moins d’espace. Mais si je n’arrive pas à contrer ou si je ne prends pas de rebonds, je sais qu’il y a quelqu’un d’autre qui peut me suppléer donc c’est différent. Mais dans cette configuration, je trouve qu’on est meilleur défensivement et meilleur dans l’intensité. Après, niveau tir extérieur c’est forcément pas pareil mais bon on verra comment le coach déploiera cette nouvelle identité.
Est-ce que l’arrivée de Kenneth Faried, qui a été performant pendant votre absence, a créé une concurrence saine en interne ?
(il sourit) Il a vraiment bien joué mais ce n’est pas de la concurrence. Je sais ce que j’ai à faire et je sais que mon rôle ne changera pas. C’est un vétéran, il a cinq ans de plus que moi donc je ne prends pas ça comme une compétition. Personnellement, je reste concentré sur ce que je fais… Je vais être avec cette équipe pour un long moment. J’ai signé cinq ans donc la concurrence… Pas pour le moment !
Propos recueillis à Oakland.