Team USA: les raisons d’un échec

Inutile d’attendre samedi et le match pour la 3eme place pour analyser le parcours des Etats-Unis. Ils étaient venus pour remporter l’or, et ils auront, au mieux, le bronze.
C’est donc un échec. “C’est un choc pour nous, confirme Carmelo Anthony, le meilleur joueur américain. Nous étions très motivés par la conquête du titre et ça fait mal de perdre“.
Hormis une petite inquiétude face à l’Italie en match de poule, les Américains n’avaient pas montré de gros signes de faiblesse. Leur attaque était la meilleure du tournoi et sur certaines séquences, ils étaient capables de très bien défendre.
Au fil des rencontres, ils jouaient à merveille ce rôle de rouleau-compresseur avec un cinq majeur qui usait l’adversaire, puis des jokers de luxe (Wade surtout) qui entraient pour faire le break.

Mais voilà, face à la Grèce, les Etats-Unis ont montré les limites de leur système, basé essentiellement sur les qualités individuelles, certes exceptionnelles, de ses joueurs. Ainsi, bien attaquer, c’est possible de façon individuelle. En revanche, la défense restera toujours un domaine réservé au collectif.
Et lorsqu’on voit que les Américains ont encaissé 101 points, on se dit forcément que la défense n’a pas été bonne. Pourtant, les Grecs n’ont pas le talent offensif des Espagnols ou des Argentins.
La Grèce, c’est d’abord la meilleure défense du monde. Depuis cette victoire face aux Etats-Unis, on sait désormais que c’est aussi une exceptionnelle capacité à s’adapter à l’adversaire, plus qu’à le faire déjouer.
Les Américains sont apparus impuissants face aux innombrables pick-and-roll des Grecs. Pourtant, c’est la base du basket. “Ils ont joué le même système pendant tout le match, reproche Chris Bosh. Et pourtant, nous ne sommes jamais parvenus à faire les bons ajustements“.
Pour faire les fameux “ajustements”, il aurait fallu que le staff américain (Colangelo, D’Antoni, Coach K.) suive de près l’Euroligue. Il aurait fallu aussi que les Américains rencontrent des équipes européennes pendant leur préparation plutôt que de martyriser le Porto-Rico à trois reprises.

C’est tout sauf un hasard si on retrouve deux équipes européennes en finale. D’un côté, il ya l’Espagne, symbole de cette Europe qui s’adapte au jeu NBA avec Gasol, Calderon et bientôt Garbajosa. De l’autre, il ya la Grèce qui n’avait aucun joueur en NBA cette saison!

Aujourd’hui, les plus grands joueurs américains sont incapables de créer la meilleure équipe du monde. On peut nous dire que Kobe, Billups ou Wallace étaient absents, ça ne change rien.
Au regard de son effectif, les Etats-Unis avaient les moyens techniques, physiques et athlétiques pour remporter ce Championnat du Monde.
Il leur manque encore cette culture du basket international. Il ya 20 ans, le basket international cherchait à s’adapter à la NBA. Finalement, il a gardé ses spécificités et ses qualités et un grand nombre de joueurs européens ou sud-américains sont aujourd’hui All-Stars. Des Nowitzki, Gasol, Ginobili ou Parker valent des Garnett, Billups, Howard ou Anthony.
Aujourd’hui, c’est le basket FIBA qui a pris le pas sur la NBA.
On ne s’en plaindra pas!