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Pourquoi les Warriors sont dans le dur… et pourquoi ce n’est pas si grave

La scène est devenue étrangement familière. Têtes basses, les Warriors rejoignent leur vestiaire après avoir été giflés sur leur parquet. Les Bucks, le Thunder, les Raptors, et les Lakers ont en effet tous dicté leur loi à l’Oracle Arena, antre jadis imprenable des doubles champions en titre.

Deux jours après ce Noël empoisonné, ce sont les Blazers qui sont venus faire tomber Golden State pour faire grandir une rumeur qui prend de plus en plus de poids au fil des défaites. Le constat est sans appel : les Warriors sont mal en point !

La réalité est beaucoup plus nuancée. Avant leur défaite face à Portland, les Warriors détenaient par exemple le meilleur pourcentage de victoires de la conférence Ouest. Ce revers, couplé aux victoires la nuit dernière de Denver et d’OKC, les a fait chuter à la troisième place. Pas mal tout de même pour une équipe qui a dû faire avec une vague de blessures lors du mois de novembre, contrainte notamment de se passer de Stephen Curry et de Draymond Green pour plus de dix matchs chacun.

« Je suis satisfait de notre situation mais je ne pense pas que nous ayons joué à un niveau élevé depuis un moment, » avouait d’ailleurs Steve Kerr la semaine dernière. « On a commencé fort avec dix victoires pour une défaite et lors des cinq, six dernières semaines, nous avons dû faire face à énormément de blessures et il a fallu essayer de trouver un rythme, une cohésion, et un groove avec une rotation inédite. Posséder ce type de bilan après tout ça me fait penser que nous sommes tout de même dans une bonne situation. »

Difficile de trouver la motivation

Golden State est également victime de son propre succès. À l’instar de la saison dernière, leur motivation et leur concentration sont, au mieux, sur courant alternatif. Compréhensible quand vous avez atteint la finale NBA quatre ans de suite et gagné au passage trois titres de champion. Outre les trophées, ces quatre saisons trônent également comme la période la plus fructueuse de l’histoire de la NBA. Pour faire simple, aucune autre équipe n’avait gagné autant de matchs en quatre saisons.

Stephen Curry & Co. nous ont donc habitués au meilleur et la moindre baisse de régime s’apparente à une catastrophe.

« Ce que nous avons réalisé il y a quelques années était une exception, cette saison c’est la règle. Si vous jetez un œil à l’histoire de la ligue, c’est la façon dont votre saison doit se dérouler, » tente d’expliquer Steve Kerr après la défaite contre les Lakers. « Vous perdez des matchs, vous perdez des matchs à domicile et vous essayez d’enchainer une série de victoires. Vous ne gagnez pas 73 matchs. Ce genre de choses n’arrivent qu’une fois et je pense que nous avons mis la barre exceptionnellement haut et les gens s’attendent à ce que ça continue, mais la réalité est que nous ne sommes pas au même stade, nous n’avons pas les mêmes motivations et nous devons faire face à cette adversité. »

Cet essoufflement somme toute logique, en particulier pour un mois de décembre, se heurte aussi à la conjoncture exceptionnelle d’une conférence Ouest relevée comme jamais. Aux côtés de Golden State et à l’exception de Phoenix, les treize autres équipes se battent chaque soir pour accrocher les playoffs. Si les Warriors pouvaient se contenter de jouer à 50% et de remporter certains matchs lors des saisons précédentes, leur marge de manœuvre est cette année infiniment plus mince car tous les duels à l’Ouest ont une importance capitale dans la course à la phase finale.

Des faiblesses réelles mais loin d’être insurmontables

Ces quatre saisons ont également donné le temps à toutes les autres franchises de disséquer le jeu de Golden State. Si le système de Steve Kerr a pris la ligue de vitesse en 2015, les défenses savent désormais à quoi s’attendre. Les coupes entre arrières une fois la balle au poste ou les cascades d’écrans pour Stephen Curry et Klay Thompson n’ont, par exemple, plus le même succès qu’avant.

Les Warriors ont aussi moins d’armes à leur disposition qu’auparavant, et c’est paradoxal quand vous comptez quatre All-Stars dans votre cinq majeur. Les départs de JaVale McGee et de sa menace en haute altitude ou de David West et de sa lecture du jeu aux postes permettent aux adversaires de se concentrer encore plus qu’avant sur les trois scoreurs. Moqués la saison dernière pour leurs six pivots, les Dubs sont cette année bien limités par leur rotation d’intérieurs.

« La défense adverse ne défend pas vraiment nos intérieurs près du cercle, » nous confirmait Kevin Durant. La blessure de Damian Jones, seul intérieur capable de mettre la pression sur le cercle, laisse Steve Kerr avec peu d’options. Kevon Looney a ses qualités, le rebond offensif et sa mobilité défensive, mais reste toujours fruste balle en main alors que Jordan Bell semble lui perdu sur le terrain, les peu de fois où il a le droit à du temps de jeu.

Les limitations existent aussi en défense. Si Kevon Looney et Jordan Bell sont parfaits pour « switcher » sur des arrières, ils peinent face aux Jusuf Nurkic, Ivica Zubac, Rudy Gobert ou Steven Adams. Ces derniers se sont d’ailleurs tous régalés face à Golden State depuis un mois. Évidemment, le retour imminent de DeMarcus Cousins devrait aider dans ce domaine.

Draymond Green sans adresse, Klay Thompson sans rythme

Le poste de pivot n’est cependant pas le seul point d’interrogation. « Par moment, la défense adverse laisse Draymond Green, Andre Iguodala et Shaun Livingston seuls derrière la ligne à 3-points pour venir aider sur Stephen Curry, Klay Thompson et sur moi, » analysait Kevin Durant. C’est peut être l’aspect le plus décevant du début de saison de Golden State. Si cette stratégie défensive n’est pas nouvelle, les Warriors ont seulement l’habitude de la voir à partir des playoffs plutôt qu’à partir de décembre. Ils possèdent cependant des parades pour faire payer les défenses adverses.

Sur ce point, la situation de Draymond Green est la plus flagrante. Depuis plusieurs matchs maintenant, il est laissé complètement seul à 3-points par son vis-à-vis. Si son indécision a sapé l’attaque de son rythme et si ses tentatives de loin, ou ses floaters tombent directement dans les mains de ses adversaires, l’ailier fort se doit tout de même d’être agressif. Il doit ainsi profiter de cette liberté pour aller poser un écran loin du ballon ou pour initier un main à main pour l’un de ses shooteurs qui se retrouvera alors avec de l’espace. Les Warriors ont commencé à entreprendre cette direction face à Portland avec des résultats mitigés mais plus Draymond Green prend des initiatives, plus la défense adverse fera des erreurs.

« Nous savons que tout le monde va nous défendre de cette façon, » concédait Steve Kerr après le match face aux Blazers. « On a travaillé spécifiquement sur ça, mais ça va prendre du temps. Certaines choses ont fonctionné, d’autres n’étaient pas encore instinctives mais on va continuer à y travailler. »

Si Curry et Durant peuvent créer leur propre tir, le manque de rythme en attaque pénalise surtout Klay Thompson. Pour le double MVP, le manque d’adresse de son « Splash Brother » n’est pas un problème individuel mais collectif.

« On doit tous mieux jouer, ce n’est pas juste Klay. On peut tous être meilleur, plus tranchant dans notre façon de bouger la balle, et plus intelligent dans la façon de le servir, » décrivait-t-il après le match de Noël. « Sachant que la façon dont les équipes nous jouent cette saison est différente des quatre dernières années, on doit s’ajuster et ça commence avec nous les joueurs. »

« On sait ce qu’il nous reste à faire »

Kevin Durant partage l’analyse de son meneur de jeu. Le problème pour Golden State n’est pas d’avoir perdu son basket mais davantage de ne pas le jouer avec l’intensité et la concentration nécessaires pour tirer profit de ce que les défenses leur proposent. Que ce soit face au Jazz, aux Mavs, aux Clippers, aux Lakers ou aux Blazers, les Warriors ont réussi par séquence à redevenir eux-mêmes. Quand c’est le cas, leur défense devient intraitable, la balle bouge et les tirs tombent dedans.

« C »est clair qu’on manque de régularité depuis le début de la saison, » reconnait volontiers Kevin Durant. « On peut mieux communiquer en défense, on peut être plus incisif quand on bouge sans la balle, et être plus agressif que ce que nous avons montré pour scorer. »

Si Steve Kerr fait lui aussi le même constat, « ce que j’aimerais voir c’est plus de constance, » l’entraineur n’en est pour autant pas dupe. Le contexte dans lequel son équipe évolue est unique et il ne l’oublie pas.

« Je ne suis pas dans l’illusion de penser que nos joueurs vont produire un effort digne de l’équipe qu’on était il y a quatre ans, quand on avait quelque chose à prouver, » rappelle-t-il. « J’ai conscience qu’il faut trouver un équilibre par rapport à notre vécu, au nombre de matchs joués depuis quatre ans, à la fatigue mentale et physique. Mais je pense tout de même que nous devons être plus constants dans nos habitudes de jeu et, en l’étant, on deviendra une meilleure équipe des deux côtés du terrain que ce ne nous avons montré jusqu’à présent. »

Vous l’aurez donc compris, à Oakland, on ne cède pour rien au monde à la panique. Même si la situation est différente des années précédentes, les Warriors ont entière confiance en leur capacité à aller de l’avant pour retrouver leur niveau.

« On n’a pas vraiment eu à faire face à ce genre de défi lors des quatre ou cinq dernières années mais on sait que les grandes équipes ne baissent pas les bras. Elles remontent en selle et elles avancent, » disait Stephen Curry après le match contre les Lakers. « On sait qu’on ne gagnera pas le titre en jouant de cette façon. On doit progresser, on le sait. On sait ce qu’ils nous restent à faire, maintenant il s’agit juste de le mettre en pratique. »

Propos recueillis à Oakland.

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