Personne n’aurait imaginé que les Grizzlies et les Clippers seraient respectivement 1er et 3e de la conférence Ouest au moment de s’affronter fin novembre… C’était donc un vrai choc du haut de tableau, et ce sont les Clippers qui réalisent le hold up en s’imposant 112-107 avec 22 points de Montrezl Harrell et 20 pts de Danilo Gallinari. Le premier est décisif en prolongation, tandis que le second inscrit les trois lancers qui avaient arraché les cinq minutes supplémentaires. Côté Memphis, on avait le match bien en main, mais la sortie de Mike Conley pour six fautes a tout changé dans le money time.
Vous ne connaissez pas encore Jaren Jackson Jr ? Jetez alors un oeil au premier quart-temps de cette rencontre. Bien servi par Mike Conley, il dunke et inscrit les premiers points du match, mais il ne s’en contente pas. Il colle un 3-points à 8 mètres sur le nez de Marcin Gortat qui le laisse libre, puis il bâche Danilo Gallinari (10-6). A ses côtés, Kyle Anderson fait apprécier sa roublardise. Toujours aussi lent, il est toujours bien placé à deux à l’heure, il piège les Clippers. Mais Gallinari le bâche, et sur la contre-attaque, il dunke à deux mains et les Clippers passent devant (14-13).
Même si les gardins sont clairsemés, on ne s’ennuie pas. Il y a du rythme et des attaques construites, et les Grizzlies créent un petit écart à la fin du premier quart-temps (22-16) grâce à Jackson Jr et Omri Casspi.
Conley en mode Chris Paul
Les Clippers repassent devant grâce à la paire Marjanovic-Harrell et le feu follet Lou Williams (23-22). Le meilleur sixième homme de la saison est un vrai aimant. Il drive, les Grizzlies le serrent de près, et il trouve facilement Harrell par deux fois (31-31). En face, un joueur prend le jeu à son compte, et c’est Mike Conley. Il y a du Chris Paul dans son jeu, et le meneur enchaîne les passes. Jackson, Gasol et Anderson sont gavés de bons ballons, et Memphis parvient à se détacher (47-42). Sur un panier improbable, mais si classique chez lui, Gasol s’offre un and-one pour donner 8 points d’avance à la pause (52-44). Un coup d’oeil sur la feuille de stats nous révèle que Conley a lâché 10 passes dans ce quart-temps. C’est un record de franchise !
Au retour des vestiaires, un autre rookie se montre, c’est Shai Gilgeous-Alexander. Il inscrit deux paniers de suite, puis sert Gortat dans le bon tempo, et revoilà les Clippers sur les talons de Memphis (52-50). C’est encore SGA qui trouve Harris puis Bradley, et voilà les Clippers à égalité (54-54). Il y a aussi égalité dans le style de jeu avec peu de shoots à 3-points et la recherche de paniers faciles avec beaucoup de mouvements. Jackson Jr ajoute Tobias Harris sur la liste de ses victimes avec un contre où il redescend avec la balle (68-68). Mais les Clippers ont plus de solutions en attaque, et l’agressivité d’Harrell et de Mike Scott fait la différence en fin de quart-temps. Los Angeles a pris les devants (75-70) et on remarque que Conley s’est fait museler, limité par les fautes et moins influent.
Gallinari plus clutch que Williams
Mais on le retrouve au début du 4e quart-temps, et c’est tout Memphis qui va mieux. Sur un step back, il égalise (75-75) et tout est à refaire pour les Clippers. Pat Beverley plante un 3-points et ça réveille Garrett Temple qui lui répond à deux reprises derrière l’arc. Memphis est sur un 12-3, et oblige Doc Rivers à prendre un temps-mort. Il reste moins de sept minutes à jouer. Jackson Jr enfonce le clou mais il loupe son lancer derrière (84-78).
Le niveau de jeu augmente et les déchets disparaissent. C’est Gallinari qui plante un 3-points sur un catch-and-shoot, puis Conley qui lui répond aussi à 3-points (93-85). Il reste trois minutes, et Rivers reprend un temps-mort. Les Clippers n’arrivent pas à enchaîner les stops. C’est Conley, malgré lui, qui va leur filer un coup demain. Serré de près par Avery Bradley, il prend sa 6e faute sur un step back un peu trop musclé. Derrière, Beverley marque un panier chanceux, et c’est tout Los Angeles qui reprend espoir (93-87).
La sortie de Conley change tout
Encore davantage lorsque Harrell marque, puis provoque un passage en force de Gasol. Et quand Lou Williams, après un dribble dans le dos, s’en va inscrire un lay up facile, c’est tout le Staples Center qui se lève. Il reste 30 secondes, et Memphis ne mène plus que 96-95 !
Derrière JaMychal Green loupe un 3-points, et les Clippers ont la balle pour réaliser le hold up parfait. Sauf que Williams prend un shoot difficile à 3-points alors qu’il y avait du temps et la possibilité de jouer près du cercle. Il le loupe. Rebond de Gasol puis faute. L’Espagnol met ses lancers et donne trois points d’avance (98-95). Les Clippers ont trois petites secondes pour égaliser, et c’est Gallinari, après une faute de Green, qui inscrit trois lancers pour envoyer tout le monde en prolongation.
Harrell, l’homme de la prolongation
Si Gasol fait mal avec son 3-points, ce sont bien les Clippers qui font la différence avec Williams qui reprend ses bonnes habitudes d’équilibriste dans la défense (103-101). Green, encore lui, prend une faute évitable et Williams le sanctionne avec deux lancers (104-101). Il reste deux minutes à jouer. Gasol, encore lui, rapproche les Grizzlies mais Harrell lui répond dans la foulée (106-103).
A l’exception de Gasol, les Grizzlies jouent à l’envers, et Temple prend un tir casse-croûte. Harrell ne met qu’un lancer sur deux, et à 28 secondes de la fin, Memphis peut encore y croire (109-105). Mais voilà, Temple se loupe encore et perd un ballon, et c’est Avery Bradley, très actif, qui inscrit les lancers de la victoire. Le leader est tombé après avoir eu le match bien en main, et c’est la fin d’une série de cinq victoires d’affilée ! Si Portland s’incline à Golden State, les Clippers seront leaders…