Est-ce que les Warriors ont « ruiné » la compétition en ajoutant DeMarcus Cousins à leur équipe déjà pleine de All-Stars ? Certains le pensent très fort, mais côté Golden State, on s’en fiche forcément. Les doubles champions en titre ne manquent pas de motivations pour attaquer la saison puisqu’ils s’apprêtent à disputer leur dernière saison à Oakland, et ils visent le triplé pour égaler les Bulls de 1993 et 1998 ou les Lakers de 2002.
Fort heureusement, la belle incertitude du sport nous réservera son habituel lot de surprises, et on a trouvé dix bonnes raisons de suivre cette saison NBA. Et il y en a évidemment des tas d’autres…
La dernière danse de Dwyane Wade, Vince Carter et Dirk Nowitzki
Puisqu’on ne s’était pas préparé à la retraite de Manu Ginobili, on aura les yeux rivés sur ce qui sera sans doute la dernière saison de trois monstres de ce début de siècle : Vince Carter, Dirk Nowitzki et Dwyane Wade. À eux trois, c’est tout de même 3 858 matches, 35 sélections au All-Star Game ou encore 23 présences dans les All-NBA Teams. C’est une vraie page qui commence à se tourner puisque Vince Carter et Dirk Nowitzki sont les derniers joueurs sous contrat à avoir été drafté dans les années 90.
LeBron James aux Lakers
C’est l’événement de l’été et, forcement, chaque match des Lakers sera surmédiatisé ! Le meilleur joueur de sa génération rejoint la plus bling-bling des franchises pour la ramener au sommet. LeBron James marche dans les traces de Kobe Bryant, mais aussi de son président Magic Johnson, et de quelques-uns des plus grands joueurs de l’histoire, de Kareem Abdul-Jabbar à Jerry West, en passant par Wilt Chamberlain et Shaquille O’Neal. Personne ne demande au King de gagner dès cette année, mais il nous a habitués aux exploits les plus fous, et une place en demi-finale de conférence serait déjà remarquable.
Le feuilleton Jimmy Butler
Chaque année, un feuilleton anime la saison, et Jimmy Butler en est cette saison le héros. Après avoir refusé cet été une offre de 110 millions sur quatre ans, l’arrière/ailier des Wolves a choisi d’aller au clash avec ses dirigeants, exigeant d’être transféré. Free agent dans un an, il veut se sentir désiré et être entouré de joueurs qui se donnent à fond.
S’il veut quitter les Wolves, c’est tout de même sous leur maillot qu’il va débuter la saison mercredi soir. Ce qui ne manquera pas de faire quelques étincelles…
Le premier triplé depuis 17 ans
On peut se lasser de la domination des Warriors, mais c’est oublié que la NBA a déjà connu des dynasties dans le passé. Les Lakers, les Celtics et les Bulls avait réussi à remporter trois titres d’affilée. Les Pistons ou les Rockets avaient eux échoué, et ça confirme que la tâche des Warriors n’est pas si facile. En 2011, les Lakers avaient loupé le coche après le doublé réussi en 2009 et 2010. Le Heat aussi en 2014. Les Warriors pourront-ils faire mieux ? DeMarcus Cousins ou pas, c’est une vraie bonne raison de suivre cette saison, d’autant qu’ils déménageront ensuite à San Francisco.
Joel Embiid, premier monstre depuis Shaquille O’Neal
À l’ère du « small ball », c’est un vrai soulagement de voir un véritable pivot dominer par sa puissance et sa technique. Bien sûr, il y en a eu quelques autres avant lui, mais Joel Embiid est un vrai phénomène et il n’aurait rien à envier à ses illustres prédécesseurs comme David Robinson ou Pat Ewing. Candidat sérieux au titre de MVP s’il parvient à faire encore progresser les Sixers, c’est aussi une personnalité hors du commun, à la fois showman et chambreur. Comme l’était le Shaq il y a 25 ans.
Luka Doncic, le ROY d’Europe
En voilà une très bonne raison de regarder la NBA cette saison : l’arrivée de Luka Doncic.
C’est une sorte de Kylian Mbappé du basket puisqu’à 19 ans, il a déjà tout gagné ou presque : champion d’Europe avec la Slovénie, champion d’Europe avec le Real Madrid, MVP du championnat espagnol et de l’Euroleague. En Europe, on connaît tous ses qualités techniques et mentales, mais aussi son extrême intelligence de jeu. C’est un concentré de tout ce que le basket de l’ex-Yougoslavie peut offrir. À Dallas, il va reprendre le flambeau de Dirk Nowitzki et il pourrait devenir le premier européen à être élu Rookie Of The Year depuis Pau Gasol en 2002.
Qui de Ben Simmons ou Markelle Fultz va inscrire un 3-points ?
On peut être arrière en NBA et ne pas en mettre une à 3-points ! C’est le cas du backcourt des Sixers, composé des prometteurs Ben Simmons et Markelle Fultz. Le premier, Rookie of The Year, n’a pas besoin du shoot à 3-points pour briller en NBA. Les seuls tirs extérieurs qu’il a pris l’an passé était d’ailleurs en fin de possession, et de très loin.
Pour Markelle Fultz, c’est plus problématique. Il aura besoin de devenir un danger longue distance pour écarter les défenses. Ni l’un, ni l’autre n’ont mis un tir à 3-points la saison passée. Qui sera le premier ? Réponse dès ce soir à Boston ?
Le retour d’un Français au All-Star Game ?
La période dorée du basket français en NBA semble passée. Qu’elle semble loin l’époque où Tony Parker enchainait les sélections au All-Star Game, y croisant parfois Joakim Noah… Aujourd’hui, un seul joueur paraît en mesure de retrouver le match des étoiles, et il s’agit de Rudy Gobert. Meilleur défenseur de la NBA, le pivot du Jazz possède tous les arguments pour décrocher sa première sélection. Son équipe devrait s’inviter dans le Top 4 de sa division, et si son physique le laisse tranquille, il peut parfaitement tourner à 15 points, 10 rebonds et 3 contres de moyenne. Des stats d’un All-Star à son poste.
Tony Parker sous un maillot inédit
Il aura fallu attendre 17 ans pour voir Tony Parker sous un autre maillot que celui des Spurs. C’est l’année où Boris Diaw et Manu Ginobili quittent la scène que TP décide de s’offrir un ultime challenge en rejoignant son « petit frère » Nicolas Batum aux Hornets. Le meilleur joueur de l’histoire du basket français est sur une pente descendante, mais c’est un homme de défis : il veut ramener la franchise de Michael Jordan en playoffs. Et comme dirait Mike Piétrus, il en connaît le chemin…
Les destins éloignés de Gregg Popovich et Kawhi Leonard
« On a eu notre part de chance sur le long terme en draftant Tim Duncan, et aujourd’hui, ça prend une autre voie. » À la tête des Spurs depuis 1996, Gregg Popovich pourrait louper les playoffs pour la première fois depuis 1997 !
C’est justement cette année-là que la franchise texane, alors « lottery team », avait sélectionné Tim Duncan comme premier choix, acte fondateur de deux décennies exceptionnelles. Mais cet été, San Antonio a vécu un tournant de son histoire avec le départ de Tony Parker, la retraite de Manu Ginobili, mais aussi les transferts de Danny Green et Kawhi Leonard. Pour ne rien arranger, ils ont déjà perdu leur meneur titulaire, Dejounte Murray. Ça fait beaucoup pour une équipe qui avait terminé 7e la saison passée, et qui se trouve du mauvais côté des Etats-Unis…
Il sera donc intéressant de voir si Gregg Popovich continue de faire des miracles autour du duo DeMar DeRozan – LaMarcus Aldridge tandis qu’il faudra aussi suivre les premiers pas de Kawhi Leonard au Canada. Après avoir forcé son départ du Texas, l’ailier va découvrir un nouvel environnement, après une saison quasi blanche. Ça promet aussi d’être passionnant à suivre !