Pour sa sixième rentrée NBA, Rudy Gobert arrive avec un CV un peu plus ronflant, mais l’intérieur tricolore garde le cap. Les projections optimistes qui le voyaient exploiter son immense potentiel se sont matérialisées avec une récompense prestigieuse de meilleur défenseur de la NBA, mais le pivot voit encore plus loin.
Il veut continuer à polir son jeu et apporter plus en attaque. À l’échauffement, il a enchaîné les mouvements classiques près du cercle, ou en sortie d’écran avec plusieurs exercices de tirs plus extérieurs. Face à Portland, dimanche soir, il a surtout dominé par sa présence aérienne, avec deux gros dunks et une autre claquette violente sur Meyers Leonard, terminant à 10 points et 6 rebonds en 26 minutes.
Avec le Jazz qui fait partie des équipes projetées dans le Top 4 de la conférence Ouest, Rudy Gobert va encore jouer le haut de tableau dans le costume d’un leader établi, et il a un oeil averti sur les prestations défensives de son équipe. Le pivot est toujours aussi intransigeant sur ce point-là… La preuve !
« C’est bien d’avoir une deuxième vague qui t’apporte de l’énergie »
Rudy, qu’avez-vous pensé de cette victoire au finish à Portland ?
« Il y a du bon et du moins bon. Je pense qu’on peut jouer beaucoup mieux, des deux côtés du terrain. En face, ils ont deux très bons joueurs offensivement, et c’était donc un bon match pour travailler. On va revoir ça à la vidéo et voir ce qu’on peut faire mieux. »
Le positif a été la réaction du banc pour finir très fort, à +19 en dernier quart ?
« Bien sûr. C’était beau à voir. Quand la première vague n’est pas super bonne, c’est bien d’avoir une deuxième vague qui t’apporte de l’énergie. C’était bien de pouvoir compter sur notre banc. On sait qu’on aura besoin d’eux quand on sera pas forcément au mieux durant la saison. Mais on doit surtout progresser défensivement. Je sais qu’on est meilleur que ce qu’on a montré. »
Comment expliquez-vous que cette première vague n’ait pas été convaincante ? Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ?
« Plusieurs choses. On n’était pas très connecté. Ce n’est que la présaison, ce n’était pas les finales NBA… Mais je dirais qu’on n’était pas tous dedans, collectivement. On a pris quelques mauvais tirs qui nous ont fait mal défensivement. On doit jouer plus physique et communiquer plus aussi en défense. Plein de petits détails comme ça, mais qu’on peut corriger facilement. »
Vous enchaînez les bonnes performances, comment vous sentez-vous pour votre sixième rentrée ? Quels sont vos objectifs de rentrée ?
« Je me sens bien. J’ai passé un très bon été, je me sens prêt pour une très bonne saison. Je veux continuer à gagner des matchs, et aller le plus loin possible avec cette équipe. Individuellement, je veux montrer que je peux aider l’équipe à aller plus haut. »
« Mes coéquipiers me cherchent davantage »
Vous arrivez avec le statut de meilleur défenseur, cela va-t-il changer quelque chose pour vous ?
« Les équipes le savent depuis plusieurs années. Ça fait longtemps qu’ils le savent. Mais quand tu gagnes des titres comme celui de meilleur défenseur, c’est encore plus au-dessus de ta tête si on peut dire. Je sens que mon statut change. Un peu. Mais ça ne change pas grand-chose pour moi dans mon approche. »
Vous faites partie des vétérans, et votre rôle évolue offensivement. Votre approche doit forcément évoluer un peu ?
« J’évolue chaque année. Des deux côtés du terrain. Mais la mentalité reste la même et c’est d’aider l’équipe à gagner, c’est ça le plus important. »
Sentez-vous néanmoins que l’attaque se tourne un peu plus vers vous, qu’il y a plus de systèmes en votre faveur ?
« Mes coéquipiers me cherchent davantage, il y a quelques systèmes aussi. Les choses se déroulent comme prévu et après, c’est à moi d’être agressif et de poser les bons écrans pour mes coéquipiers, les choses qu’on ne voit pas sur les stats mais qui font de toi un bon joueur offensif parce que tu libères tes coéquipiers et tu crées des points et des situations avantageuses pour ton équipe. »
Que souhaitez-vous, plus que tout, pour votre équipe en cette rentrée ?
« Qu’on soit connecté, en tant qu’équipe, qu’on joue bien ensemble. »
Propos recueillis à Portland