Malgré quelques couacs, les motifs d’espoir sont nombreux à Miami et l’évolution de Justise Winslow en fait partie. Après une saison 2016-2017 marquée par les blessures (poignet et épaule), le produit de Duke a repris sa progression lors de l’exercice écoulé. La principale nouveauté pour lui a été de jouer comme meneur de jeu au cours de la saison. Atout défensif redoutable dans la manche d’Erik Spoelstra, le joueur du Heat, destiné à être un swingman en NBA (joueur pouvant alterner sur les postes 2 et 3) se distingue aussi par sa polyvalence au fil des années. En le décalant sur le poste 1, le head coach de Miami a peut-être trouvé le meilleur moyen pour exploiter au mieux ses qualités.
« Je suis toujours à la recherche de moyens d’impliquer mes coéquipiers »
Ça n’a pas échappé aux fans du Heat, pour l’instant, Miami ne compte qu’un meneur de jeu dans son effectif en la personne de Goran Dragic. Comme évoqué en fin de saison, Justise Winslow se prépare donc à être le back-up du chef d’orchestre slovène pour la saison à venir. C’est en tout cas ce qu’il l’a confié dans un entretien à Sports Illustrated, assurant beaucoup bosser sur le maniement du ballon en marge de ses séances de shooting.
« J’aime vraiment ça. Je ne suis pas un joueur perso, donc je suis toujours à la recherche de moyens d’impliquer mes coéquipiers. Juste d’avoir la balle entre les mains et essayer de créer pour les autres, c’est une chose qui me vient naturellement. J’aime être sur le terrain et avoir un certain contrôle sur le jeu, le faciliter, c’est une partie de mon ADN ».
Ce passage de l’aile à la mène s’est fait sans accroc, au fil des mois et des discussions avec un coach qu’il a écouté avec attention et des coéquipiers qu’il a appris à connaître pour mieux les mettre en valeur.
« J’avais déjà la balle en main lors de mes deux premières années dans la ligue. Quand on connaît notre équipe et les joueurs qui composent l’effectif, c’était la meilleure place à me donner pour aider l’équipe à gagner. On a beaucoup de shooteurs et de joueurs qui peuvent évoluer sans la balle, mais il nous fallait notre propre espace et la bonne organisation pour mettre l’équipe en position de gagner. Au fil de l’année, « Spo » a commencé à me faire de plus en plus confiance, pour mener, annoncer les systèmes, organiser le jeu et le placement de l’équipe. J’aime cette responsabilité ».
L’objectif ultime, retrouver les playoffs
A côté de cette nouvelle responsabilité, Justise Winslow s’est donné un autre défi, celui de devenir un meilleur shooteur de loin. Cette saison, son apport dans le domaine est resté limité (moins de deux tentatives à 3-points en moyenne par match) même si son pourcentage d’adresse a quasi doublé par rapport à la saisons précédente (de 20 à 38% de réussite).
« C’est une volonté personnelle. Je comprends le jeu et l’importance d’espacer le jeu. Je veux être un bon shooteur non seulement pour moi mais aussi pour mes coéquipiers. Je veux leur créer plus d’espace, et si mon défenseur s’oublie sur moi, ça peut l’empêcher. J’y travaille constamment tous les jours (…). Ça a été un processus, mais j’aime les progrès que j’ai réalisés jusqu’à présent », a poursuivi le gaucher qui s’est notamment distingué en Playoffs par un match à 4/6 derrière l’arc contre Philly.
L’objectif affiché, c’est de permettre à Miami de jouer les playoffs chaque année. Après un beau parcours en 2015-2016 (demi-finale de conférence) et un revers en cinq manches au premier tour en avril dernier face aux Sixers, Justise Winslow espère faire vérifier l’adage « jamais deux sans trois » lors de la prochaine post-season, un exercice dans lequel son jeu lui agressif lui permet de s’épanouir pleinement
« En tant que compétiteur dans cette ligue, c’est là où on veut être. La façon dont je joue, mon style de jeu, mon physique, mon agressivité, tout ça est vraiment fait pour les Playoffs. Les arbitres nous laissent jouer un peu plus. Le fait d’être un joueur à plusieurs facettes me rend difficile à appréhender. J’aime ça, j’aime les grands événements et tout ce qu’il y a autour. Les matchs à l’extérieur, les fans complètement fous, c’est toujours un bon moment ».