La force collective de Golden State brille à nouveau

Quelques semaines après la prise de fonction de Steve Kerr en 2014, une tournure de phrase s’est rapidement imposée comme le slogan de Golden State : « Strength in Numbers » (l’union fait la force). Devant la richesse de son effectif, le nouvel entraineur savait que la force de son équipe résidait dans son collectif, et pas seulement dans le talent de Stephen Curry, et plus tard dans celui de Kevin Durant.

Cette saison, cette réalité s’est toutefois érodée et les playoffs l’ont encore plus soulignée. À de nombreuses reprises, Steve Kerr s’est retrouvé dénué de solutions, devant principalement tirer sur les mêmes joueurs.

Depuis le début de la finale, les Warriors ont toutefois retrouvé leur identité. Lors des deux premiers matchs, JaVale McGee et Shaun Livingston ont été déterminants. Cette nuit, avec des « Splash Brothers » maladroits (21 points à 7 sur 27), JaVale McGee, Shaun Livingston, mais aussi Andre Iguodala et Jordan Bell leur ont sauvé la mise en marquant 36 points à 16 sur 21 aux tirs pour venir épauler un Kevin Durant historique.

« On ne fait pas jouer notre banc autant que par le passé mais les minutes qu’il nous donne sont primordiales, » reconnaissait Steve Kerr. « Shaun fait une superbe série. Jordan Bell a été un très bon ce soir. On avait besoin de ses qualités athlétiques et de sa capacité à défendre plusieurs positions. Et JaVale nous a donné de grosses minutes. Nous avons beaucoup de joueurs qui peuvent contribuer, et ils apportent tous leur pierre à l’édifice. »

Des « role players » clés pour faire pencher la balance

Pour Kevin Durant, l’apport de McGee et de Bell, notamment pour avoir une menace près du cercle, était particulièrement importante en première mi-temps alors que les Warriors avaient du mal offensivement. « Je pense que c’était la clé de la première mi-temps, » confirme-t-il. « En fin de mi-temps, ils sont rentrés avec Andre et ils ont réussi à nous stabiliser. »

Le retour d’Andre Iguodala a également été essentiel dans cette victoire. Certes, ce n’est pas lui qui marque les tirs spectaculaires mais son empreinte est présente dans une multitude de détails. Avant le tir à 3-points de Stephen Curry, c’est lui qui est allé chiper la balle dans les mains de Kevin Love pour éviter un lay-up.

Après la rencontre, Steve Kerr était épaté par la performance de son joueur.

« Andre a été super. Je ne m’attendais pas à le faire jouer 22 minutes mais ce qui est bien avec Andre, c’est qu’il n’a pas besoin de jouer pour retrouver son endurance. Il n’est simplement jamais fatigué, même après avoir raté deux semaines et demie, » explique-t-il, avant de jeter un œil à la feuille de stats. « Il a fini à +14, c’est une ligne de stat typique d’Andre. Pourtant, vous pourriez dire « Ah il n’a marqué que 8 points » mais c’est un joueur de plus qui peut défendre LeBron, et c’est un autre joueur qui peut nous aider à rester calme et à s’assurer que nous allons dans la bonne direction. » 

Sans cette force collective, les 43 points de Kevin Durant auraient pu être rangés dans le même placard que les 51 points de LeBron James lors du Game 1. Au final, la différence est là entre les Warriors et les Cavs, et ça fait 3-0.

Propos recueillis à Oakland.